Washington et Tel-Aviv ont été contraints de faire une marche arrière dans l’affaire du différend frontalier entre le Liban et le régime sioniste après que les drones du Hezbollah ont pénétré dans le champ gazier de Karish suite auquel les actions de la société grecque Energean, ont également chuté.
La réaction négative de Najib Mikati, Premier ministre libanais chargé de former un nouveau gouvernement au Liban, et d’Abdallah Bouhabib, ministre des Affaires étrangères, à l’entrée du drone du Hezbollah dans la zone contestée avec la Palestine occupée, a suscité la colère des partis politiques libanais. Cités par le journal Al-Akhbar, ces derniers affirment que Najib Mikati aurait pu utiliser la carte de la Résistance pour renforcer la position du Liban dans les négociations indirectes sur le tracé d’une ligne de démarcation avec le régime sioniste. Or, il a adopté une mauvaise position incompréhensible qui l’a d’ores et déjà placé dans la catégorie des perdants.
Selon Al-Akhbar, Najib Mikati y a réagi en plaidant que sa prise de position était due à des manœuvres politiques avec les Américains, mais les dirigeants politiques au Liban les trouvent infondées et mettent en garde contre les répercussions de toute manœuvre irréfléchie. Ceci étant, les Américains voulaient que le président libanais Michel Aoun, qui mène les négociations indirectes avec Israël sur les différends frontaliers, publie une déclaration condamnant l’opération de drone du Hezbollah dans la zone contestée, ont confié les responsables libanais à Al-Akhbar.
Gebran Bassil, chef du parti « Courant patriotique libre », qui, comme Michel Aoun, n’était pas au courant des pirses de position par Mikati et d’Abdullah Bouhabib, a souligné lors de la réunion du conseil politique du parti qu’Israël n’avait pas le droit d’extraire du gaz dans la région contestée. Lui de déclarer que le moment est propice pour que le Liban restaure ses droits par le biais des cartes de puissance et des solutions diplomatiques, affirmant que « nous ne sommes pas faibles ».
Les intimidations des États-Unis et d’Israël et les efforts fournis pour provoquer l’opinion publique contre l’opération de drone du Hezbollah, n’ayant abouti à rien, les Américains ont envoyé hier soir un message aux autorités libanaises selon lequel ni Washington ni Tel-Aviv ne cherchent pas une escalade de tension et s’engagent dans le processus de négociation, rapporte Al-Akhbar, se référant aux sources informées.
Les sources ont également souligné que les drones qui ont survolé le champ gazier de Karish samedi n’étaient pas les premiers à avoir été envoyés dans cette zone, mais qu’une autre opération avait été menée plutôt mercredi 29 juin après quoi les Américains ont multiplié les appels pour procurer des informations sur ce qui s’était passé dans la zone contestée.
Les mêmes sources affirment que l’opération de drone du Hezbollah était d’abord une riposte aux déclarations de Dorothy Shea, ambassadrice américaine à Beyrouth, à l’adresse des autorités libanaises sur la position d’Israël dans l’affaire du différend frontalier. Appuyées par d’autres preuves, les déclarations de Shea montrent que le régime sioniste adhère toujours à ses intérêts dans cette affaire et insiste que le Liban renonce à ses exigences.
Les déclarations ne sont en rien prometteuses pour la reprise des négociations ni pour la possibilité de parvenir à un accord sur le tracé d’une ligne de démarcation maritime entre le Liban et la Palestine occupée. Selon l’ambassadrice américaine, les sionistes contestent même la propriété du Liban du district de Qana. Cependant, certains responsables libanais tentent de prouver le contraire et se vantent d’avoir obtenu des « progrès significatifs » dans cette affaire.
Au milieu des inquiétudes des sionistes et des colons suite à l’opération du drone du Hezbollah, des sources font état de la chute des actions de l’Energean, la société dont le navire est déployé sur le champ gazier de Karish pour le compte d’Israël. Les actions de la compagnie ont chuté de 6,6 %, leur plus bas niveau depuis mai, marquant leur pire séance de négociation. La chute n’est survenue que deux jours après l’opération de drone du Hezbollah.
La chute est notamment due au faux soutien d’une partie tierce à la société grecque Energean et à ses actions afin qu’elles ne soient pas affectées par les évènements de samedi. Toutefois, les développements négatifs en territoires occupés, ainsi que la vague de critiques contre les institutions et de l’armée sioniste ont à leur tour affecté les actions d'Energean. De sorte que les investitures semblent avoir perdu confiance dans l’entreprise et s’inquiètent des risques de sécurité.