Selon les prévisions de la loi de finances, les revenus pétroliers de l’Iran en 2022 seront de 36 milliards de dollars, ce qui est presque égal aux revenus pétroliers moyens de l’ancien gouvernement iranien.
Confrontés à l’embargo pétrolier, les gouvernements iraniens ont recouru à deux stratégies différentes. Mise en œuvre sous les 11e et 12e gouvernements, la première stratégie était basée sur une possible levée des sanctions à l’issue des négociations avec les États-Unis, a affirmé Fars News dans un rapport publié le 3 juillet.
Mais qu’ont-elles apporté au juste les négociations avec Washington à l’exportation du pétrole iranien ? Pratiquement rien. La stratégie du gouvernement de Hassan Rohani pour la vente du pétrole était principalement centrée sur l’accord avec les États-Unis. Il est vrai qu’après la mise en œuvre de l’accord sur le nucléaire iranien, connu sous le nom de Plan global d’action conjoint (PGAC), les exportations de pétrole de l’Iran ont atteint 2 millions de barils par jour. Cependant dès le retrait des États-Unis de l’accord sous l’administration Trump en mai 2018, le chiffre est tombé à 200 000 voire à 100 000 barils par jour au lieu de 1 million avant même la conclusion de l’accord de Vienne en juillet 2015.
En effet, les négociations avec l’Amérique n’ont fait rien d’autre que de changer le graphique des exportations du pétrole de l’Iran d’un état linéaire à un état sinusoïdal alors qu’au bout du compte la moyenne est restée la même, équivalent à celle avant l’accord. Avec l’arrivée au pouvoir du 13e gouvernement au second semestre 2021 et l’augmentation des exportations pétrolières de l’Iran vers la Chine, les revenus pétroliers de l’Iran ont augmenté de 230 % par rapport à 2020 et ont atteint plus de 25 milliards de dollars.
Les prévisions montrent que le revenu pétrolier de l’Iran en 2022 sera de 36 milliards de dollars, ce qui est presque égal au revenu pétrolier moyen du gouvernement précédent. D’autant plus que la stratégie du gouvernement d’Ebrahim Raïssi pour la neutralisation de l’embargo pétrolier n’a pas encore été pleinement mise en œuvre, comme quoi, le revenu pétrolier de l’Iran se chiffrera à 50 milliards de dollars.
Mais la nouvelle intervient alors qu’à la suite des développements en Ukraine et de la hausse des prix de l’énergie, Bloomberg News, citant un haut responsable du groupe Vitol, la plus grande société de trading pétrolier au monde, a déclaré fin juin que les États-Unis pourraient fermer les yeux sur la violation des sanctions contre l’Iran pour un contrôle de prix mondiaux du pétrole.
À cet égard, l’Iran et le Venezuela, deux grands pays producteurs de pétrole frappés par de lourdes sanctions américaines, ont signé, samedi 11 juin, un accord de coopération courant sur une période de 20 années. De nombreux secteurs, dont celui du pétrole, sont concernés par cette coopération.
Sur fond des nouveaux développements dans le marché pétrolier, non seulement le pétrole d’un pays tiers n’a pas remplacé le pétrole iranien, mais encore, le ministère iranien du Pétrole a su augmenter le volume des exportations en créant un nouveau marché pour le pétrole iranien. Contrairement aux allégations, un examen de l’évolution du marché pétrolier montre que les trois pays sanctionnés, l’Iran, la Russie et le Venezuela, sont loin d’être en concurrence sérieuse face aux sanctions, et mettent en œuvre plutôt une coopération stratégique pour maintenir leur position sur le marché du pétrole.