Le sommet du G7 en Allemagne a formellement lancé un « partenariat global pour les infrastructures » visant à réunir 600 milliards de dollars d’ici à 2027 pour "investir dans les pays émergents", et ce, dans le strict objectif de faire bousiller la "Route de la Soie". Déjà la guerre en Ukraine, les Américains l'ont lancée dans l'objectif de démembrer la Russie, de faire bousiller le tronçon européen de la route précitée avant de passer à l'acte, contre la Chine en cherchant une ukrainisation de Taïwan. Est-ce la fin de "Une Route une Ceinture"? Rien n'est moins sûr : alors que d'ici quelques heures la Finlande et la Suède rallieront l'OTAN et la guerre, jusqu'ici confinée en Europe orientale tendrait à se diriger vers le nord et ce, sur base d'une économie européenne terriblement déficitaire et mise à la rude épreuve des sanctions US, l'Iran tout comme l'Argentine déposent leur candidature auprès des BRICS, ce qui semble être une initiative parfaitement concertée, l'Iran se trouvant au cœur d'un carrefour avec les océans, les détroits, les régions les plus stratégiques du monde tout autour. Un Iran au sein des BRICS, cela veut dire quoi très exactement? Cela veut dire apporter à ce géant qu'est BRICS, les capacités économiques, géographiques, géopolitiques, et évidemment militaires de l'axe de la Résistance.
L'Iran, qui détient la deuxième réserve de gaz au monde, a demandé à rejoindre le groupe BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) que Pékin et Moscou présentent comme une puissante alternative de marché émergent à l'Occident. Les pays BRICS représentent ensemble environ 40 % de la population, environ un quart du PIB mondial et environ un tiers du sol mondial. Parmi ces géants, l'Afrique du Sud peut sembler petite, mais le seul pays africain est le BRICS. C'est la deuxième plus grande économie d'Afrique (ou, selon d'autres estimations, la troisième en millions), soit la sixième de ce continent. Sa capitale, Johannesburg, est la ville la plus riche et la capitale économique d'Afrique. Les pays BRICS comptent parmi les plus grands producteurs mondiaux de biens, de services et de matières premières et devraient devenir les plus grands dans un avenir pas trop lointain. Autres caractéristiques importantes des pays BRICS : Des réserves immenses et diversifiées de ressources naturelles et souterraines, y compris de l'énergie et des oligo-éléments, main-d’œuvre abondante et bon marché, faible coût de production.
Actuellement, la coopération sectorielle couvre plus de 30 domaines thématiques. Ces domaines ont apporté des avantages spécifiques à la population du groupe de pays. Le 20 décembre 2020, le 12e Sommet s'est tenu en Russie, auquel de nouvelles dimensions ont été ajoutées, à savoir la stabilité mondiale, la sécurité partagée et la croissance innovante. C'est la condition sine qua non pour créer un ordre économique mondial (GEO) meilleur, efficace et efficient, ce qui est le besoin de l'heure. Le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud se sont classés pendant des années parmi les économies de marché émergentes à la croissance la plus rapide au monde, grâce à de faibles coûts de main-d'œuvre, à une démographie favorable et à des ressources naturelles abondantes à une époque de boom mondial des matières premières. Trois des cinq plus grandes armées du monde en termes de personnel en service font partie de membres des BRICS. Mais les « BRICS Plus » qui comptera l'Iran dans ses rangs ne s'en trouvera pas renforcé vu les potentiels militaire de la Résistance? Évidemment. La Chine appelle désormais davantage de pays en voie de développement à participer à une coopération marquée par l’égalité, le respect mutuel et le gagnant-gagnant, un mécanisme établi antérieurement au sein des pays des BRICS.
L’essor des économies émergentes, notamment des BRICS, fait des pays en développement, une force non négligeable sur l’échiquier international. Le mécanisme des pays qui forment les BRICS a une importante influence sur la coopération internationale à l’égard du développement. Pour Zhang Chuanhong, chercheuse en développement mondial à Université de l’Agriculture de Chine, le groupe des BRICS a considérablement fait avancer la coopération entre les pays du Sud. Et tout ceci, au pire moment pour un axe US/OTAN impliqué dans une guerre qui a trop rapidement viré dans le sens d'un fardeau pour lui que pour la Russie. Mais qu'a dit le président Ibrahim Raïssi au sommet des BRICS où la Chine et la Russie ont énergiquement soutenu sa candidature ?
Un autre objectif des BRICS est d'enterrer le dollar comme monnaie de référence du commerce international, ce que l'Iran a commencé par ses commerces en troc et la Russie poursuit en se faire payer en rouble à la fois son gaz et son pétrole. La mise en place d'un fonds de "réserve internationale de change" basé sur les monnaies des pays membres est en cours. Tout ceci pour dire que la politique iranienne fait un virage définitif vers l'Est que les pourparlers nucléaires avec l'Occident quel qu'en soit le résultat ne saurait inverser. Au cours du mois dernier, les présidents tadjik, turkmène et Kazakh ont signé des accords avec l'Iran, notamment sur le transport et le transit, mettant en pratique la nouvelle politique étrangère de l'Iran. Les accords de l'Iran avec les trois pays d'Asie centrale peuvent être considérés comme conformes à la "Ceinture et la Route" ainsi qu'à l'accord de deux ans entre l'Iran et la Chine, dont les détails n'ont pas été annoncés. Deux jours après la réunion des BRICS, le Groupe des Sept a annoncé un programme massif d'investissements dans le développement mondial de "600 milliards de dollars" pour contrer le programme "Belt and Road" de la Chine. Avec les BRICS plus, le pourra-t-il? Rien n'est moins sûr.
