Les entreprises chinoises, dont le géant public du raffinage Sinopec et la société d’État Zhenhua Oil, ont augmenté leurs achats de pétrole russe, attirées par de fortes remises après que les majors pétrolières occidentales et les maisons de commerce se soient retirées en raison des sanctions. La Chine continue d’acheter du pétrole iranien, qui représente 7 % des importations totales de pétrole vers le géant asiatique.
Ces entreprises gouvernementales chinoises ont augmenté les achats de pétrole brut russe dans le cadre de rabais importants offerts par Moscou à la suite d’un embargo volontaire des clients occidentaux sur le pétrole russe en réponse à la guerre en Ukraine.
Les statistiques douanières chinoises montrent également que malgré les sanctions américaines contre l’Iran, la Chine continue d’acheter du pétrole iranien, qui représente 7 % des importations totales de pétrole vers le géant asiatique.
Les importations totales de pétrole vers la Chine en mai ont augmenté d’environ 12 % par rapport à la même période l’année dernière pour atteindre 10,8 millions de barils par jour.
En réponse aux sanctions occidentales, la Russie cherche à lancer un « nouveau groupe des 8 » avec la présence de l’Iran
Selon le Porte-parole de la chambre basse du Parlement russe (Douma), Moscou a l’intention de former un nouveau groupe de huit (G8) en réponse aux sanctions américaines, invitant la Chine, l’Inde, l’Iran, le Brésil, l’Indonésie, le Mexique et la Turquie.
De 1998 à 2014, le G8 était une alliance de huit pays industrialisés. Cette alliance, également appelée « Groupe des huit », est issue des pays du G7, auxquels la Russie s’est jointe en 1998.
En mars 2014, la Russie en a été exclue suite à la crise ukrainienne et au rattachement de la Crimée. Les pays restants poursuivent désormais l’alliance sous sa dénomination initiale de G7.
Tous les pays membres se trouvaient dans l’hémisphère nord et couvraient un territoire de 38,74 millions de km² avec une population d’environ 916,68 millions d’habitants. Cela représentait 25,63 % des terres émergées du monde et 11,81 % de la population mondiale.
La formation des groupes G7 et G20 par les États-Unis et leurs alliés au cours des dernières décennies dans le but de prendre des décisions mondiales majeures visaient bien sûr à servir les intérêts et les préoccupations US.
Le G20, composé des pays en développement, se réunit chaque année, et le G7, composé des États-Unis, de la Grande-Bretagne, du Canada, du Japon, de l’Allemagne, de l’Italie et de la France, s’est transformé pratiquement en un groupe de coordination au service des politiques américaines.
Au début du millénaire, de grands changements ont commencé à se manifester sur la scène internationale suite aux évolutions internes au sein de divers pays. Ces changements étaient également le résultat du déclin d’une part de la puissance économique des États-Unis dont l’ère hégémonique touche à sa fin et l’intensification des sanctions hostiles extraterritoriales d’autre part.
La croissance vertigineuse de la Chine a commencé à remettre en question l’hégémonie économique des États-Unis, tandis que l’Inde a également connu une croissance importante, les deux n’étant rien de moins que les deux nations les plus peuplées du monde. La croissance économique en Amérique du Sud se situait également à des niveaux élevés, ce qui, ajouté à la convergence des gouvernements progressistes, semblait augurer d’un avenir prometteur pour les populations et un rôle pertinent pour la région dans un contexte international qui évoluait vers la multipolarité face à l’unilatéralisme américain.
De nombreux pays ont envisagé de créer des groupes de pouvoir alternatifs. Coordonner leurs politiques globales sous cette forme. Parmi ces groupes figurent le groupe BRICS avec la présence de la Chine, de la Russie, de l’Inde, du Brésil et de l’Afrique du Sud.
Le Président de la Douma russe, Viatcheslav Viktorovitch Volodine, a récemment annoncé que le pays avait l’intention de former un nouveau G8 en réponse aux sanctions américaines en invitant certains des pays les plus grands et en développement du monde.
Dans cette nouvelle initiative, la Russie entend inviter des pays qui, contrairement aux États membres actuels du G7, sont moins impliqués dans les politiques de sanctions américaines et les moins suivistes, et à cette fin elle a sélectionné la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Brésil, le Mexique, l’Iran et la Turquie.
Ces pays représentent plus de 24 % du monde en termes de PIB à parité de pouvoir d’achat (PPA) et sa formation peut avoir un impact significatif sur l’économie mondiale.
Pour la Russie la formation d’un nouveau G8, peut résoudre bon nombre des problèmes auxquels elle est confrontée aujourd’hui en raison des sanctions américaines.
Les politiques américaines à l’origine de la formation d’un nouveau G8
Le Président de la Douma russe estime que la politique des sanctions menée par les États-Unis et la coopération complice des pays européens et de certains autres pays avec ces politiques sont la principale raison pour laquelle les pays s’orientent vers de nouvelles initiatives pour avoir leurs rôles dans les développements mondiaux, et ce mouvement intensifiera naturellement le processus de l’affaiblissement du poids des États-Unis.
Selon le très haut parlementaire russe, les États-Unis ont favorisé de leurs propres mains une situation dans laquelle les autres pays n’ont d’autre choix que de former de nouveaux groupes afin de créer les conditions d’un dialogue égal et d’établir des relations mutuellement bénéfiques, et que cette initiative russe, désormais à l’ordre du jour, va dans ce cadre.
En d’autres termes, à mesure que les États-Unis imposent unilatéralement leurs intérêts au reste du monde, les autres nations s’acheminent vers une plus grande unité pour contrer ces politiques unilatérales contre-productives.
