Lors d’une conversation téléphonique avec son homologue iranien, le ministre chinois des AE s’est félicité de la présence du président iranien au sommet des BRICS.
Ce jeudi matin, le ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, et son homologue chinois, Wang Yi, se sont entretenus par téléphone des relations bilatérales et certaines questions régionales et internationales, ainsi que sur la levée des sanctions.
Au cours de cette conversation, Amir Abdullahian a remercié la Chine d’avoir invité le président Ebrahim Raïssi à participer au sommet des BRICS, et en saluant l’Initiative concernant la sécurité et le développement avancée par la Chine, a exprimé l’espoir que la présidence chinoise des BRICS aboutirait à l’élargissement et au renforcement de la coopération multilatérale.
Wang Yi s’est, pour sa part, félicité de la participation du président Ebrahim Raïssi au sommet des BRICS, en déclarant que l’objectif des pourparlers était de prêter attention aux marchés émergents et à la solidarité économique des pays en développement.
Wang Yi a par ailleurs espéré qu’au terme du confinement de la Chine à cause du Covid-19, il serait possible pour les présidents iranien et chinois de se rencontrer en personne.
Le chef de la diplomatie chinoise a également rejeté l’unilatéralisme dans l’arène internationale et a en même temps qualifié d’utile et constructif l’existence d’un partenariat stratégique global avec l’Iran pour le développement des relations bilatérales.
Wang Yi a apporté son soutien à la poursuite des pourparlers de Vienne, en espérant que la diplomatie et le dialogue aboutiraient à un accord lors des pourparlers de Vienne.
Il convient de mentionner que la 14e série des réunions du Sommet des BRICS, organisée par la Chine, est censée se tenir en visioconférence ce jeudi.
Selon le site Internet de la chaîne télévisée Al-Jazeera, lors de cette réunion virtuelle d’une journée, les dirigeants des 5 pays membres de l’organisation seront présents. Notons que les BRICS regroupent cinq pays, la Chine, le Brésil, l’Inde, la Russie et l’Afrique du Sud, qui comptent parmi les pays les plus industriels et les plus puissants du monde. Ces cinq pays détiennent ensemble environ un quart des richesses du monde. Malgré toutes leurs différences, ils ont un point commun, tous ces cinq pays s’accordent qu’ils doivent tous prendre leurs distances avec l’ordre libéral que les États-Unis veulent imposer au monde.
L’importance de la rencontre pour la Chine
Le sommet de cette année revêt une importance particulière pour la Chine
Les analystes mondiaux estiment qu’étant donné la situation géopolitique mondiale complexe, y compris la guerre de la Russie en Europe de l’Est et l’invasion économique de la Chine, le sommet de cette année pourrait aider Pékin à établir sa position mondiale parmi les États membres à haute puissance économique et politique.
Le chercheur principal de de la Santé mondiale au Council on Foreign Relations, Huang Yanzhong, déclare :
« Les BRICS sont une sorte de réponse réciproque de la Chine à l’Occident pour relancer l’OTAN et renforcer le mécanisme indo-pacifique contre elle, d’autant plus que Pékin a plus que jamais l’impression que l’Occident, et les États-Unis en particulier, tente d’isoler Pékin dans le but de l’affronter. C’est pourquoi lors du sommet de cette année, Péki a l’intention d’exhorter les pays BRICS à mettre l’accent sur le multilatéralisme plus unanimement et plus fortement qu’auparavant, et à appeler à une solution à la crise économique mondiale avec un tel agenda. »
La promotion de Poutine
De plus, le sommet d’aujourd’hui des BRICS est bien important en raison de la présence de Vladimir Poutine en son sein. À un moment où les États-Unis et l’Europe ont, ces trois derniers mois, déployé tous leurs efforts pour isoler la Russie à l’appui des sanctions, sa présence au sommet, auquel participent le président chinois et 3 autres dirigeants des pays comme l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud pourraient signifier qu’il n’est pas isolé.
Un défi de taille pour G7
Selon le journal français Le Monde, Pékin semble s’intéresser à élargir le groupe des BRICS et attirer davantage de pays pour défier le G7. Lors d’une réunion virtuelle tenue en mai dernier, réunissant les ministres des Affaires étrangères des BRICS, ceux-ci ont convenu d’entamer des négociations avec un certain nombre de pays politiques et économiques puissants dans le monde pour développer leur groupe. Les pays candidats sur la liste BRICS comprennent à l’heure actuelle l’Argentine, l’Égypte, l’Indonésie, le Kazakhstan, le Nigéria, l’Arabie saoudite, la Thaïlande, le Sénégal et les Émirats arabes unis. Dans de telles circonstances, l’invitation de la Chine au président iranien à assister au sommet des BRICS est une action significative de Pékin face aux actions hostiles des États-Unis contre la troïka Iran-Chine-Russie.