TV

Le nouveau RIC des BRICS ou comment l'Iran, la Chine et la Russie font front commun?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les président Rohani et Poutine( Archives)

Le premier Forum économique eurasiatique, qui s’est tenu la semaine dernière à Bichkek, au Kirghizstan, doit être considéré comme une étape importante dans la définition des paramètres de l’intégration géo économique du heartland eurasiatique. Pourquoi? Car il a servit à jeter les bases du nouveau RIC (Russie-Iran-Chine) – par opposition à l’ancien RIC des BRICS (Russie-Inde-Chine) – lequel tente d’intégrer ses systèmes financiers. Les liens avec l’Iran est une question de stratégie de sécurité nationale pour la Chine, en tant que fournisseur d’énergie et partenaire essentiel de l’Initiative Ceinture et Route (BRI) en Asie occidentale. Quant à la relation Russie-Chine, en revanche, elle est beaucoup plus complexe dans la mesure où la Chine craint fortement de provoquer des sanctions américaines,et que  les banques chinoises s’abstiennent – du moins pour le moment – d’accroître leurs transactions avec les banques russes. Mais l'Iran pourrait-il rapprocher les deux puissances et ce dans le cadre d'une initiative tripartite?

A vrai dire, le front Russie-Iran évolue rapidement depuis janvier de cette année, lorsque le président iranien Ebrahim Raïssi, en visite à Moscou, a remis à Poutine un projet d’accord de coopération stratégique pour les 20 prochaines années, s’appuyant sur « la très bonne expérience de coopération entre l’Iran et la Russie en Syrie dans la lutte contre le terrorisme » et s’étendant à « l’économie, la politique, la culture, la science, la technologie, la défense et les sphères militaires, ainsi que les questions de sécurité et d’espace ».

Raïssi a également remercié explicitement Poutine « pour avoir facilité l’entrée de Téhéran dans l’OCS ». Le ministre iranien du Pétrole, Javad Ouji, est allé droit au but lors de sa rencontre avec Novak à Téhéran la semaine dernière : « Nos pays sont soumis à des sanctions strictes, et nous avons la possibilité de les neutraliser grâce au développement des relations bilatérales… Nous avons créé des comités conjoints sur les questions bancaires, énergétiques, de transport, d’agriculture, ainsi que sur la question de la création de centrales nucléaires ».

Ceci mène à des pourparlers du Plan d’action global conjoint (PCAC) désormais au point mort surtout après la publication du tout récent rapport de l'AIEA où l'Iran est accusé d'avoir caché certains de ses bases nucléaires, rapport qui a rapidement fait réagir la Russie qui a accusé des Etats Unis d'avoir dressé de nouveaux obstacles sur l avoie d'une entente. Cette nouvelle prise de position russe intervient alors que les Américains avaient déjà accusé la Russie de chercher à saper l'entente via une exigence de dérogation aux sanctins US en ce qui concerne leurs liens avec l'Iran

Traversant l’habituel brouillard de la propagande américaine, Ryabkov, vice ministre russe des A.E avait dans la foulée  souligné qu’« en ce qui concerne nos intérêts, notamment dans le contexte de la coopération nucléaire pacifique avec l’Iran, le texte est tout à fait satisfaisant… il n’y a rien à « peaufiner ». »Ainsi, lorsque les Américains disent que l’accord est « hors de portée », a ajouté Raybkov, cela signifie qu’ils « diffusent les résultats de leurs discussions internes ».

Tout ceci pour dire que tout comme sur la  nécessité et la méthode de contournement des sanctions Téhéran et Moscou sont en phase sur le PGAC et chaque jour un peu plus : « Nous sommes ce qu’on appelle sur le fil, et cela pourrait arriver très vite si la décision politique est prise ». Développant ce synchronisme à d'autres domaines y compris la guerre en Ukraine, Téhéran a même proposé d’accueillir les négociations entre Moscou et Kiev sur le conflit ukrainien.

Il y a quelques jours à Davos, cette synergie est apparu sur un autre jour quand le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, reste en phase avec son homologue Sergueï Lavrov. À Davos,  a déclaré que le drame ukrainien était dû aux « actions provocatrices des États-Unis et de l’OTAN ... ils ont « provoqué le Kremlin ». C’est essentiellement ce que Pékin a discrètement laissé entendre. Alors un RIC nouveau en remplacement de l'ancien où l'Iran jouerait le rôle de maillon de jonction rien que par le mécanisme qu'il a développé contre les sanctins US et qu'exploite à la fois la Russie et la Chine? .... possible 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV