Le premier Forum économique eurasiatique, qui s’est tenu la semaine dernière à Bichkek, au Kirghizstan, doit être considéré comme une étape importante dans la définition des paramètres de l’intégration géo économique du heartland eurasiatique. Pourquoi? Car il a servit à jeter les bases du nouveau RIC (Russie-Iran-Chine) – par opposition à l’ancien RIC des BRICS (Russie-Inde-Chine) – lequel tente d’intégrer ses systèmes financiers. Les liens avec l’Iran est une question de stratégie de sécurité nationale pour la Chine, en tant que fournisseur d’énergie et partenaire essentiel de l’Initiative Ceinture et Route (BRI) en Asie occidentale. Quant à la relation Russie-Chine, en revanche, elle est beaucoup plus complexe dans la mesure où la Chine craint fortement de provoquer des sanctions américaines,et que les banques chinoises s’abstiennent – du moins pour le moment – d’accroître leurs transactions avec les banques russes. Mais l'Iran pourrait-il rapprocher les deux puissances et ce dans le cadre d'une initiative tripartite?
A vrai dire, le front Russie-Iran évolue rapidement depuis janvier de cette année, lorsque le président iranien Ebrahim Raïssi, en visite à Moscou, a remis à Poutine un projet d’accord de coopération stratégique pour les 20 prochaines années, s’appuyant sur « la très bonne expérience de coopération entre l’Iran et la Russie en Syrie dans la lutte contre le terrorisme » et s’étendant à « l’économie, la politique, la culture, la science, la technologie, la défense et les sphères militaires, ainsi que les questions de sécurité et d’espace ».
Ceci mène à des pourparlers du Plan d’action global conjoint (PCAC) désormais au point mort surtout après la publication du tout récent rapport de l'AIEA où l'Iran est accusé d'avoir caché certains de ses bases nucléaires, rapport qui a rapidement fait réagir la Russie qui a accusé des Etats Unis d'avoir dressé de nouveaux obstacles sur l avoie d'une entente. Cette nouvelle prise de position russe intervient alors que les Américains avaient déjà accusé la Russie de chercher à saper l'entente via une exigence de dérogation aux sanctins US en ce qui concerne leurs liens avec l'Iran
Il y a quelques jours à Davos, cette synergie est apparu sur un autre jour quand le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, reste en phase avec son homologue Sergueï Lavrov. À Davos, a déclaré que le drame ukrainien était dû aux « actions provocatrices des États-Unis et de l’OTAN ... ils ont « provoqué le Kremlin ». C’est essentiellement ce que Pékin a discrètement laissé entendre. Alors un RIC nouveau en remplacement de l'ancien où l'Iran jouerait le rôle de maillon de jonction rien que par le mécanisme qu'il a développé contre les sanctins US et qu'exploite à la fois la Russie et la Chine? .... possible