Le régime israélien intensifie les tentions et multiplie les menaces à l’encontre de l’Iran afin de dissimuler ses six crises internes dont les plus importantes sont la confrontation de la religion et de la politique, mais aussi l’approche du courant sioniste laïc par rapport aux courants religieux, en particulier les juifs « ashkénazes » dans l’ouest et les « séfarades » dans l’est, rapporte Al-Jazeera dans un rapport publié mardi 14 juin.
Alors que les dirigeants sionistes craignent l’émiettement du tissu démographique de la communauté juive, la montée des tensions entre Israël et l’Iran, alimentée par le gouvernement de Naftali de Bennett qui lui-même est sur le point de s’effondrer, a de nouveau enflammé les tensions accumulées par l’ancien Premier ministre Benyamin Netanyahu dans la bande de Gaza avec pour objectif d’exporter les crises à l’extérieur des territoires occupés, affirme Al-Jazeera.
Et de poursuivre que l’escalade des tensions avec Gaza a été exacerbée suite à l’échec de Netanyahu à consolider son gouvernement ; un gouvernement instable pendant deux ans alors que les crises internes ont éclipsé quatre élections législatives pour faire accumuler à Netanyahu des défaites militaires et politiques lors de la bataille Épée de Qods face aux groupes de résistance palestiniens et au Hamas.
L’histoire se répète sur la scène interne en Palestine occupée où le gouvernement de Bennet risque de s’effondrer : les coalitions écroulées les unes après les autres mettent en évidence de profonds désaccords qui divisent les dirigeants sionistes incapables de voir la vérité en face pour parvenir à un consensus qui sauverait l’avenir, a noté Al-Jazeera.
Mais le général de brigade Gershon Hacohen, membre du centre d’études Begin-Sadat, se montre sceptique quant au succès de la méthode de l’escalade des tensions à laquelle ont recouru les gouvernements israéliens successifs pour exporter les crises internes. Il est peu probable, selon lui, que Bennett emboîte le pas étant donné que les menaces qu’il profère sont au même niveau que les défis sur le terrain dans la région.
Cité par Al-Jazeera, Hacohen a qualifié le gouvernement de Bennett de fragile et d’instable dès sa formation allant jusqu’à le désigner comme le « gouvernement le plus faible » de toute existence de l’entité sioniste. Cette crise politique, affirme-t-il, est liée aux crises internes et aux affaires brûlantes dans la région dont la non-résolution de la cause palestinienne, le programme nucléaire iranien, la présence militaire de l’Iran en Syrie et son approvisionnement du Hezbollah en armes.
L’enchaînement des crises en Palestine occupée
1- Le défi d’Oslo et l’assassinat d’Isaac Robin restent une affaire sérieuse !
L’assassinat du Premier ministre israélien Yitzhak Rabin en 1995 par un tireur juif est un problème grave lié à l’évolution politique, religieuse et sociale de la société israélienne. Cet assassinat politique qui était une première, a provoqué des frictions, mais aussi une polarisation des partis juifs qui a bouleversé l’équilibre entre les trois camps politiques sionistes à savoir, droite, centre gauche et gauche.
2- Nucléaire iranien
Netanyahu, qui a formé la coalition au pouvoir en Israël en 2006, a pu attirer l’attention sur la question nucléaire iranienne en abandonnant l’affaire pour gagner des voix lors des élections. Se servant de cette affaire et des menaces existentielles contre Israël, Netanyahu a réussi à rester Premier ministre jusqu’en mars 2021, alors que d’une part la crise du programme nucléaire s’aggravait et d’autre part les affaires de corruption visant Netanyahu étaient révélées les unes après les autres.
Pour la plupart des partis sionistes, les contradictions dans l’approche de Netanyahu sont le signe de la destruction de la démocratie juive étant donné que l’affaire est liée au nucléaire iranien, aux menaces du gouvernement de Bennett et ses incitations à attaquer les installations nucléaires iraniennes pour contrecarrer la conclusion d’un nouvel accord.
3- La dialectique du judaïsme et de la politique en Israël ; Crise chronique
Néanmoins, les immigrants juifs d’origine russe poursuivent leurs tentatives de dominer les centres de pouvoir et de décision. Ce conflit a créé un nouveau courant appelé « sionisme religieux » qui intègre le discours religieux juif et laïc à condition qu’il adhère aux principes du sionisme, alors qu’ils sont en conflit avec les idées et les principes d’autres parties.
4- La pensée religieuse dans la scène politique israélienne... La crise de gouvernance non résolue
Différentes pensées religieuses et politiques s’enracinent chaque jour dans la scène politique israélienne, alors que chacun de ces courants rivalise avec l’autre pour renforcer sa présence et son influence auprès des Israéliens, et ce, au détriment des principes de laïcité. Cela a déclenché des conflits aux niveaux culturel et social parmi différentes couches de la société juive, reflétant l’ampleur de la crise de gouvernance dans les territoires occupés.
5- La loi de la nationalité et le projet d’État juif.... Crises accumulées
L’adoption de ces lois racistes n’a pas seulement mis la race juive au premier plan, mais a également déclenché une bataille démographique et un conflit géographique dans les territoires occupés en unissant tous les Palestiniens qui ont adhéré aux principes de la cause palestinienne et rejeté tout compromis pour contrer le projet de construction de colonies en Palestine occupée.
6- Gérer le conflit avec les Palestiniens... Un autre aspect de l’apartheid
Dans une tentative d’évasion, les gouvernements israéliens successifs ont rejeté toute solution suggérée par l’Autorité palestinienne, en particulier l’hypothèse de « deux États » qui s’est avérée irréaliste en raison des politiques imposées par le projet d’urbanisation sioniste et l’approche d’apartheid du système politique israélien sur les deux côtés de la ligne verte, ligne de démarcation établie dans les accords d’armistice de 1949 après la guerre israélo-arabe.
En raison des décennies de répression, de l’adoption des lois discriminatoires, Israël est qualifié d’un régime d’apartheid, comme le confirme Amnesty International dans un rapport récent.