L’agence de presse de sa Majesté, Reuters, affirme ce mercredi matin que les États-Unis et leur trio vassalisé GB-France-Allemagne a soumis mardi, un projet de résolution au conseil des gouverneurs qui accuse, sur base de donnés « israéliennes » sans doute livrés au cours de la récente escale de l’Argentin Grossi à Tel-Aviv, l'Iran de ne pas avoir fourni de « réponses transparentes » aux questions de l'AIEA sur « les activités nucléaires sur trois sites ». Selon le projet, le conseil "exprime sa profonde inquiétude quant au fait que les problèmes de garanties liés à ces trois emplacements non déclarés restent en suspens », dixit, en raison d'une « coopération insuffisante de la part de l'Iran », malgré de nombreuses interactions avec l'agence", soit une accusation qui ouvre grand les portes à la condamnation de l’Iran par le Conseil des gouverneurs sans que pourtant, toujours dixit Reuters, l’Amérique littéralement à sec en termes pétro-gaziers par de royales coups reçus de la part des Russes, n’ose renvoyer le cas de l’Iran devant le Conseil de sécurité où évidemment le veto sino-russe l’attend de pied ferme. À quoi risque de conduire ce vote ?
À bien plus qu’une simple rebuffade de Téhéran, si on se fie à la toute récente mise en garde de la diplomatie iranienne qui a jeté un « œil pour œil, dent pour dent » à la figure de l’Agence, soulignant que les choses entre l’Iran et l’Agence sont largement sorties du cadre de l’ultimatum et que vu la pression interne, le fragile équilibre nucléaire peut basculer d’une minute à l’autre avec en amont ce qui suit :
Secundo, le passage immédiat de l’Iran d’un uranium enrichi à 60% à un uranium enrichi à 90%, propre à fabriquer la bombe nucléaire car que soit dit en passant, une certaine « exigence » fait désormais lentement mais sûrement son chemin, ici, en Iran comme quoi il n’y aurait plus aucune raison de se priver d’une arme hautement dissuasive qu’est « l’arme suprême », alors même que l’entité sioniste, littéralement maître du jeu au sein de l’AIEA, en possède des dizaines, sans avoir à en répondre à qui que ce soit et que son parrain américain, lui, est parfaitement autorisé, au mépris du TNP, de l’AIEA et de son Conseil des gouverneurs à sacrer du jour au lendemain et sans aucune forme de procès « puissance nucléaire », un État comme Australie, et ce, en lui octroyant, dans le cadre de l’alliance AUKUS, le droit autoproclamé de produire du combustible fissile pour « ses » sous- marins nucléaires sous prétexte de contrer le « péril chinois » en Pacifique.
Eh bien c’est sur cette base que certaines voix, ici en Iran, exigent la conversion de la fatwa religieuse qui empêchait jusqu’ici le pays de fabriquer la bombe nucléaire, maintenant que les règles perverties du jeu atomique occidentale veulent qu’Israël, une puissance nucléaire sauvage, sabote un programme nucléaire civil iranien inoffensif et qu’il le fasse de surcroît, avec l’aide substantielle et éhontée de l’ONU.
Photo: test de porte-satellite entre le 27 mai et le 1er juin à l'est de Téhéran selon une image satellite diffusée par Plant SAt.
Et c’est justement dans un pareil contexte que trouve toute son importance, un cliché satellitaire qu’a récemment publié « Planet Lab » mais qu’aucune source officielle n’a confirmé en Iran mais qui met néanmoins en scène le complexe balistique iranien de Khojayr, situé à l’est de Téhéran où aurait eu lieu entre le 27 mai et le 1er juin un test, celui d’un moteur-fusée à combustible liquide, bien semblable d’ailleurs à un porte-missile transcontinental (ICBM).
Vidéo: la mise en orbite LEO du satellite militaire Nour-2
Au mois de janvier, à peine quelques jours avant que l’Iran ne place en orbite basse, son second satellite militaire Nour-2, les médias iraniens avaient fait état d’un test, là encore, couronné de succès de la première fusée porte-satellite indigène du pays doté d’un moteur à combustible solide. Baptisé Raafe, l’engin possédait un fuselage en composite non métallique, critère qui en augmente la poussée tout en étant largement plus rentable. « Désormais, l'Iran est en mesure de lancer un grand nombre de satellites utilisant des moteurs à faible coût. Au cours des deux dernières années, tous les porte-satellites iraniens testés, ont fonctionné au carburant liquide. Mais dans ce test, nous avons réussi à utiliser un moteur à combustible solide avec une poussée de 66 tonnes », avait déclaré à l’époque le commandant en chef de l’aérospatial du CGRI.
Le cliché diffusé renvoie-t-il à un coup «nucléairo-balistique »-choc iranien en préparation, coup à même d’inverser irréversiblement la donne au Moyen-Orient et d’en finir avec la mascarade du TNP, de l’AIEA, de l’outrecuidance de l’axe US-Israël ?
Vidéo: l'épisode de la destruction de Dimona, fin décembre 2021 lors du grand exercice Grand Prophète 17
En effet, techniquement parlant, la frontière est particulièrement tenue entre un porte-fusée (satellite) comme Qassed ou Simorq iranien et un ICBM à tête nucléaire car il s’agit comme dans l’un et l’autre cas d’un engin à trois étages à capacité de séparation tri phasée, avec cette différence près que le missile nucléaire une fois lancé dans l’espace reviendrait sur terre frapper sa cible, ce qui exigerait une poussée plus forte et un système de contrôle de température propre à supporter ce retour. L’Iran a-t-il surmonté le défi de convertir un porte-satellite en un porte-missile nucléaire ?
À part l’annonce ambiguë du généra Kossari, aucun annonce officiel n’est venu étayer l’hypothèse, n’empêche qu’un « oui » même relatif, est largement suffisant pour changer de tout en tout. Car imaginons un instant qu’il y ait dans l’arsenal iranien un engin balistique qui disposerait d’une portée de 5 500 km, engin à tête manœuvrable comme le sont les missiles balistiques tactiques iraniens de la troisième génération, (Kheybar Shekane ou Ghadr), que l’Iran a testé sous les yeux ahuris du camp d’en face pas plus tard qu’en décembre dernier quand ses forces armées ont détruit lors de l’exercice « Grand Prophète-17 » une réplique grandeur nature de Dimona à coup de 12 missiles et 10 drones. Dans ce cas, les Yankee et leurs poulains sionistes oseront-ils encore se jouer de l’Iran ?
La réponse est sans appel, rien qu’au regard de ce qui se passe en Ukraine au bout de 100 jours de combat US-Otan contre la Russie. Depuis que la Russie a fait pointer du nez ses missiles hypersoniques SARMAT, qu’elle a annoncé l’activation de nouveaux bataillons d’Avangard sans oublier de brandir ses Zircon, le vieux Kissinger parle de l’entente avec les Russes et le département d’État dit que les États-Unis souhaitent maintenir les restrictions prévues par START-3 après 2026, afin de parvenir à limiter les « nouveaux types » d’armes nucléaires russes.
Pourquoi ? L'expert russe Andrei Martyanov répond : « Il ne fait guère de doute que le RS-28 Sarmat, est surpuissant. Mais même sans le Sarmat, les États-Unis n’ont aucune capacité d’arrêter ce que l’on appelle la réponse frontale (capacité de seconde frappe) de la Russie, car les efforts déployés par les États-Unis dans le domaine de la technologie ABM, au cours des dernières décennies, n’ont donné que très peu de résultats pratiques. Si l’on considère des armes telles que les planeurs hypersoniques Avangard, ou les 3M22 Zircon, qui transforme les sous-marins nucléaires russes déployés dans le Pacifique et l’Atlantique en plateformes de frappe stratégique de facto, on commence à saisir l’ampleur du problème auquel les États-Unis sont confrontés… les États-Unis n’ont pas et n’auront pas de sitôt la capacité d’empêcher des représailles massives sur leur propre territoire au cas où ils décideraient de faire l’impensable… les aveux qui sortent périodiquement sur la vulnérabilité totale du territoire continental américain à toute technologie moderne de missiles de croisière, sans parler des salves de missiles de croisière supersoniques et hypersoniques. Il s’agit d’un rapport du Congressional Budget Office, rien de moins. »
Alors, ce genre de leçons issues de la guerre US/Russie en Ukraine, les Iraniens y sont bien sensibles et savent en tirer la conclusion qui s’impose d'autant plus que du côté russe des choses, les coopérations avec l'Iran tendent depuis l'affaire ukrainienne à aller au-delà d'un veto pro Iran au Conseil de sécurité… D’ici les heures à venir beaucoup de choses risquent de basculer… au Moyen-Orient et dans le monde.