Le mardi 7 juin, à peine quelques heures après que l’armée de l’air sioniste eut pris pour cible le Kiswah, dans le sud de Damas, où elle se savait pertinemment attendue par la puissante DCA syrienne qui pour reprendre un mot du président Poutine « casse des missiles sol-air israéliens comme des noix », ce qui l’avait poussé à tout coordonner avec le Sultan Erdogan dont l’artillerie pilonnait à l’heure exacte du raid israélien contre le sud de la Syrie, les positions de l’armée syrienne dans le Nord, quelque part entre Manbij et Ras al-Aïn, quitte à prouver à ceux qui en douteraient encore qu’entre Tel-Aviv et Ankara la complémentarité anti Syrie est totale, deux curieux annonces quasi croisés ont montré sous un jour nouveau la géopolitique si complexe du Levant : il y a eu d’abord ce communiqué de l’US Army, par ailleurs si peu prolixe en Syrie où elle a procédé, en revenant sur l’une des multiples attaques dont fait régulièrement l’objet, son contingent syrien sur la rive est de l’Euphrate, à un auto-dénigrement. Et comment ? En référence à une supposée enquête menée sur un raid daté du mois d’avril qui à la croire, n’aurait fait que quatre blessés, l’US Army en a accusé « un militaire américain » pour « son éventuelle implication » :
Vidéo: la DCA syrienne casse comme des noix les missiles air-sol israéliens, 7 juin/twitter
« La Division des enquêtes criminelles et le Bureau des enquêtes spéciales de l'Air Force, enquêtent sur l'incident », a dit Patrick Barnes, un porte-parole de la division avant de poursuivre : « Aucune accusation n'a été déposée pour le moment. Mais à ce stade, ce ne sont que des allégations, tous les suspects sont présumés innocents à moins qu'ils ne soient condamnés par un tribunal. L'enquête est en cours, qui peut ou non, développer suffisamment de preuves pour identifier un ou plusieurs auteurs et disposer de suffisamment de preuves pour garantir une condamnation par un tribunal. Aucune autre information ne sera publiée pour le moment. »
De quelle base s’agit-il ?
Barnes de répondre : « La base de Green Village, près de l'Euphrate, dans l'est de la Syrie, qui a reçu le 7 avril deux tirs indirects qui ont touché deux bâtiments de soutien, selon un rapport de l'armée américaine. Quatre membres du service américain ont été blessés, subissant des lésions cérébrales traumatiques. Or les enquêteurs ont déterminé la semaine suivante que les explosions avaient été causées par "le placement délibéré de charges explosives" par un ou plusieurs individus non identifiés dans une zone de stockage de munitions et une douche à Green Village, dans l'est de la Syrie.”
À lire: Syrie : Après la base US à al-Omar, quelle sera la prochaine cible de la Résistance?
Vidéo: la DCA syrienne casse comme des noix les missiles air-sol israéliens, 7 juin/twitter
Pour les non habitués de ces lignes, rappelons que Green Village est le nom inventé par les Yankee pour ce méga gisement pétrolier de Deir ez-Zor, al-Omar qu’a ciblé au moins une dizaine de fois la Résistance à compter à partir du mois de janvier non pas avec de l’explosif comme le prétend l’enquête mais avec des missiles et roquettes tactiques genre Arash-4 qui largement répandus en Irak et en Syrie et ce, dans la quasi-totalité des positions de l’armée syrienne et de ses alliés, constituent de redoutables armes de chasse aux forces d’occupation de toute poile.
Vidéo: la DCA syrienne casse comme des noix les missiles air-sol israéliens, 7 juin/twitter
« Que personne ne nous précède dans cette affaire, n'essayez pas de nous en empêcher. Notre seule cible, ce sont les terroristes. Les Kurdes et les Arabes sont nos frères. Il est évident que nous avons pris toutes les précautions pour ne pas nuire aux civils et à l'environnement, tant dans les phases de planification que d'exécution. Tout le monde sait que nous sommes plus sensibles que n'importe quelle autre armée. »
Et puis concernant les déclarations d’Erdogan selon lesquelles Tall Rifat et Minbaj seraient la cible d'une éventuelle opération, Akar d’ajouter : « Comme l'a également exprimé le président Erdogan, l’armée éliminerait les terroristes des zones de Tall Rifat et de Manbij lors de cette nouvelle opération dans le nord de la Syrie. Nous sommes prêts à faire ce qui est nécessaire, peut-être pas tout de suite mais quand cela sera nécessaire. »
À quoi rimes ces extravagantes déclarations américano-otaniennes dans une Syrie où l’Amérique voit de plus en plus une prolongation de son front anti russe en Ukraine ?
La réponse serait peut être à chercher du côté de cette reconfiguration de force qu’a subi la Syrie depuis que l’Amérique et ses acolytes de l’OTAN plus Israël ont commis le méga faux pas de défier la Russie à domicile. Au fait, l’annonce de la création d’une zone tampon Made in Turquie fait par les officiels turcs juste après leurs navettes politiques en Israël alors même que se déroulait l’exercice militaire israélien « Chariots de feu » avec un volet aérien et maritime certes anti-Iran mais aussi profondément anti-Russie puisqu’impliquant les basses de l’OTAN en Grèce et à Chypre aurait été pris par la Russie comme étant une "menace directe" contre sa présence en Syrie, ce qui a déclenché toute une dynamique de redistribution des cartes.
Après avoir visé le samedi dernier et de façon directe l’armée turque à Hassaké, puis bombarder un méga entrepôt des terroristes pro-Turquie pro OTAN de HTS à Idlib, Moscou a mis en garde ce week-end contre une escalade militaire dans le nord de la Syrie renforçant tour à tour, ses positions près de Tall Rifat, Manbij, la périphérie sud d'Aïn al-Arab (Kobané) et Aïn Issa – toutes les villes à moins de 40 kilomètres (25 miles) de la frontière turque, et expédiant ses hélicoptères sur une base aérienne proche de Tall Rifat.
Un retour à la case départ 2011 ? Peut-être mais à cette différence près que l’armée de l’air russe est cette fois prête à en découdre non seulement avec la Turquie et donc l’OTAN mais aussi avec Israël : cette nuit et pour la première fois depuis le début de la guerre US-OTAN contre la Russie en Ukraine, Des avions de combat russes et syriens ont effectué une patrouille aérienne conjointe au-dessus des hauteurs du Golan occupées par Israël et ont participé à des conditions de combat réelles contre de faux avions de guerre ennemis et des avions militaires sans pilote.
Vidéo: l"exercice aérien conjoint Russie/Syrie au Golan
L'agence de presse officielle syrienne SANA a déclaré que la mission impliquait des chasseurs-bombardiers bimoteurs russes Sukhoi Su-24, Su-34 et Su-35, ainsi que six avions Mikoyan-Gurevich MiG-23 et MiG-29 appartenant à l'armée de l'air syrienne. le 24 janvier, la Syrie et la Russie avaient déjà organisé des patrouilles aériennes conjointes le long des frontières syriennes, y compris sur les hauteurs du Golan. Et Selon une déclaration du ministère russe de la Défense citée à l'époque par l'agence de presse Interfax, la patrouille impliquait des chasseurs, des chasseurs-bombardiers et des avions d'alerte avancée et de contrôle.
Mais cette fois le coup est plus géant, les missiles tactiques HIRMAS US étant déjà en route pour l’Ukraine à l’effet de frapper la DCA de Saint-Petersbourg et Moscou. La Russie a-t-elle décidé de contrer les frappes aériennes potentielles US/OTAN sur le territoire russe à partir de la Syrie ? Cela parait un passage obligé maintenant que l’ennemi est aux portes de la Russie….Après tout, quelques bombes à larguer sur l’armée turque dans le Nord syrien, ou sur le contingent US à Deir ez-Zor ne feront qu’un grand bien aux troupes russes à Donbass, un bien aussi monumental que le coup des drones de la Résistance quand cinq d'entre eux se sont abattus sur la base US à al-Tanf , quitte à y démanteler une bonne fois pour tout les F-16 israéliens... Le communiqué incongru de l'US Air Force sur l'attaque contre Al Omar, les mensonges qu'elle y place dans l'espoir de pouvoir esquiver les coups renvoie à une crainte, l'heure H s'approche.