TV

Mécanisme de troc Iran-Russie; connexion au SWIFT russe; interaction énergétique...

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Ministres iranien et russe des A.E.(Archives)

Que se passe-t-il entre la Russie et l'Iran ? Disons que les deux parties se trouvent au seuil d’un tournant relationnel propre à créer un régime international anti-sanctions. À Douchanbé, le M. sécurité iranien, Ali Shamkhani, a été clair. Il a dit à son homologue russe, le puissant Patrushev, que les sanctions anti-russes sont là pour perdurer même après la guerre en Ukraine, autant donc se mobiliser contre. Et le courant semble être passé entre les parties, dans la mesure où le vice-Premier ministre russe était en Iran pour signer d’importants contrats pétroliers et de transport vu que l’Iran est au cœur du corridor Nord-Sud. Mais il y a plus, puisque l’Iran et la Russie viennent aussi d’introduire le troc dans leurs relations bilatérales en enterrant le dollar et en adoptant le troc : l’Iran importera désormais de l’acier russe en échange de turbine à gaz qu’il renverra en Russie. N’est-ce pas un boom relationnel ? Bien plus, c’est un tournant propre à changer le destin du monde. 

Tout a commencé ce mercredi au Tadjikistan où le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien a déclaré que le monde devrait s'unir pour  faire face à l'unilatéralisme américain. Le contre-amiral Ali Shamkhani, qui était en visite au Tadjikistan pour participer au 4e round du dialogue sur la sécurité régionale s'est entretenu le vendredi 27 mai avec son homologue russe Nikolaï Patrushev pour discuter des relations bilatérales, régionales et internationales ainsi que des questions d'intérêt commun.

Le contre-amiral Shamkhani a souligné la nécessité de renforcer davantage la coopération russo-iranienne en raison de nouvelles évolutions qui prévalent sur la scène internationale. En allusion aux sanctions imposées par l'Occident à la Russie, il a déclaré que la République islamique d'Iran faisait l'objet de sanctions depuis 43 ans.

« La République islamique d'Iran incarne le symbole de l'inefficacité des sanctions qui lui avait été imposées au cours des quatre dernières décennies », s’est-il félicité. Et de poursuivre : « Il semble que les sanctions imposées contre la Russie ne seront pas levées avec la fin de la guerre et, par conséquent, un plan intégré doit être élaboré entre les pays qui font l’objet des sanctions, sur un horizon stratégique, de long terme ».

Lire plus: Les sanctions anti Russie font déjà pschitt pour le grand bonheur des Iraniens entre autres

Le contre-amiral Shamkhani a estimé que si les interactions économiques russo-iraniennes s’accélèrent les deux pays ouvriront des voies appropriées pour contrer les sanctions et en faire une opportunité pour renforcer l'économie des deux pays. Puis concernant l'opération militaire russe en Ukraine, le contre amiral n'est pas allé par quatre chemins en déclarant  que les pays occidentaux voulaient détourner l'attention de la Russie sur d'autres régions, en particulier l'Asie centrale, le Caucase et la Syrie, un cinglant désaveu d'ailleurs contre ceux et celles qui prétendent que l'Iran compte les heures pour voir la Russie partir de la Syrie! 

Sans évoquer le nom de la Turquie, Shamkhani a réitéré ensuite que certains pays profitaient de la crise ukrainienne pour poursuivre leurs politiques expansionnistes dans la région. C'est sur bas de cet échange sincère que l'Iran et la Russie ont pris dans la foulée des mesures importantes pour élargir leurs relations énergétiques et bancaires.  Ainsi, lors d'une réunion à Téhéran, des responsables iraniens et russes ont signé trois importants protocoles d'accord pour développer davantage les liens énergétiques et bancaires entre les deux pays. Les protocoles d'accord ont été approuvés lors d'une réunion à laquelle ont assisté le mercredi 25 mai le ministre iranien du Pétrole Javad Owji et le vice-Premier ministre russe Alexander Novak.

Les deux responsables ont co-présidé la commission de coopération économique et commerciale Iran-Russie. Owji a déclaré que l'Iran et la Russie avaient convenu d'utiliser les monnaies nationales pour le règlement des paiements commerciaux et énergétiques. Novak a déclaré que Moscou et Téhéran s'étaient mis d'accord pour « passer au niveau le plus élevé possible de règlements mutuels en monnaies nationales ». Il a ajouté que l'Iran et la Russie poursuivraient les discussions pour connecter leurs systèmes de paiement électronique ainsi que leurs systèmes de messagerie financière.

A lire: Crise de l'energie en Europe: les Yankee utilisent les mêmes procédés que les Iraniens pour contourner la Russie

Owji a affirmé de son côté que les délégués des gouvernements iranien et russe avaient également signé des protocoles d'accord sur des projets conjoints en amont et en aval de leurs secteurs pétrolier et gazier. Il a ajouté que dans le cadre de ces accords, l'Iran pourra exporter des produits pétrochimiques et des services techniques et d'ingénierie vers la Russie, y compris une technologie locale de fabrication de catalyseurs. Novak a déclaré avoir abordé avec Owji des questions liées à l'échange de pétrole et de gaz entre l'Iran et la Russie, ainsi que des moyens d'attirer des investissements dans la mise en œuvre de projets pétroliers et gaziers.

Des sources iraniennes ont indiqué qu'en vertu de nouveaux accords avec la Russie, l'Iran pourra utiliser le territoire russe pour effectuer des échanges de livraisons de gaz naturel vers d'autres pays. En vertu d'un accord similaire, l'Iran fournit actuellement du gaz à l'Azerbaïdjan en échange du gaz livré à sa frontière nord-est depuis le Turkménistan. La discussion de Novak sur les problèmes d'investissement avec Owji intervient dans un contexte d'intérêt croissant pour les entreprises russes à s'impliquer dans des projets pétroliers et gaziers iraniens.

Le ministre iranien du Pétrole n'a pas donné plus de détails sur les projets conjoints, mais a déclaré que l'Iran et la Russie comptent atteindre un objectif de 40 milliards de dollars en valeur annuelle des liens économiques dans le cadre d'efforts conjoints des deux pays pour compenser les impacts des sanctions américaines sur leurs économies. Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères chargé de la diplomatie économique, Mehdi Safari, a déclaré mercredi que l'Iran souhaitait des relations durables avec la Russie, ajoutant que les relations entre les deux pays ne sont pas affectées par les évolutions régionales et internationales.

« L'Iran a un intérêt particulier à développer des relations avec les États voisins, en particulier la Russie », a déclaré Safari, lors d'une conférence commerciale conjointe entre l'Iran et la Russie à Téhéran. Il a ajouté que la vision de l'Iran sur les relations avec la Russie est à long terme et n'est pas influencée par les développements régionaux et internationaux.

En savoir plus: L'Iran veut commercer avec la Russie en monnaie nationale

« L'Iran est prêt à ouvrir la voie à la facilitation et au renforcement des relations commerciales avec la Russie », a déclaré Safari. Et de poursuivre : « Les relations économiques des deux parties connaissent une croissance ». Selon le responsable iranien, le volume des échanges commerciaux russo-iranien était monté en flèche l'année dernière.

Et quel serait la nature de ces échanges? De sorte à supprimer le dollar. Au fait, l'Iran peut exporter des pièces automobiles et des turbines à gaz vers la Russie en échange d'acier

Les parties ont également convenu de livraisons de pièces de rechange et de réparations de turbines utilisées par les centrales électriques russes.

« L'Iran est prêt à conclure des accords de troc avec la Russie, offrant des pièces automobiles et des turbines à gaz en échange d'acier », c’est ce qu’a déclaré le ministre iranien du Commerce et de l'Industrie, Reza Fatemi Amin lors d’une rencontre du 25 mai à Téhéran avec le vice-Premier ministre russe Alexander Novak.

S'exprimant en marge d'une réunion de la commission mixte russo-iranienne de coopération économique et commerciale, le ministre a déclaré que la République islamique d'Iran pourrait recourir à des accords de troc pour obtenir les matières premières nécessaires aux industries métallurgiques et minières du pays ayant besoin de zinc, d'aluminium, de plomb et d'acier.

« En retour, l'Iran peut fournir des pièces automobiles et des turbines à gaz à la Russie », a-t-il expliqué.

A lire: Sanctions US: la Russie s'ouvre à l'industrie iranienne

Par ailleurs, les pays ont convenu d'étudier les options d'accords de troc sur un large éventail de produits de base et de matières premières.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV