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Comment l'Iran et la Russie ont mis en miettes la machine sanctionniste de l'Occident?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les drapeaux iranien et russe (illustration)

Cela fait quatre décennies que l'Iran fait l’objet des sanctions américaines, surtout sur le plan économique, les sanctions qui ont été  intensifiées sous Barack Obama et ultra radicalisé sous Trump. Où en est le pays? en ce mai 2022, à près de 5% de taux croissance économique. En effet, la première tranche d’une série de restrictions sévères anti-iraniennes est entrée en vigueur en décembre 2011 où la Banque centrale de l’Iran a été boycottée et ses exportations pétrolières ont connu une forte baisse. Puis en janvier 2012, l'Union européenne a annoncé la réduction, voire le gel des importations du pétrole en provenance de l’Iran, ce qui n'a pas manqué de produire la chute du PIB en 2012-2013, la dépréciation de la monnaie nationale et une hausse de l'inflation.

L'Iran s'est-il effondré pour autant? Non et les planificateurs de la famine US en tiennent rigueur à la nature de l'économie iranienne qui n'est pas affectée par le libéralisme. Au fait plus de 40 ans de sanctions n'ont pas provoqué une explosion du chômage comme le souhaitaient les Yankee et partant un mécontentement de masse et une déstabilisation chronique. Cet échec retentissant ne semble pas pourtant servi de leçon aux Amerloques qui cherchent à appliquer le même modèle aux Russies, jugeant que son économie ultra libérale, si différente de celle de l'Iran ne tiendrait pas le coup. 

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Quincy Institut, un Think tank US écrit : " le caractère non libéral de l’économie iranienne l’a aidée à y échapper belle, si bien qu'aujourd’hui, la croissance économique de l'Iran est supérieure à 5%. En plus, les sanctions étaient loin de faire grimper le taux de chômage en Iran. De manière générale, il faut dire que les sanctions économiques et financières affectent principalement les industries qui dépendent du commerce international et des relations financières à l’échelle mondiale....  Mais qu'en est-il de la Russie ?

Dans le cas de la Russie, les sanctions qui lui ont été imposées ont rapidement pris effet. À peine quelques jours après le début de la guerre en Ukraine (février) , les États-Unis ont imposé des sanctions sévères à la Banque centrale et à d’autres banques russes qui étaient connectées au système SWIFT. Ce qui a eu un large impact négatif sur la valeur du rouble russe qui a chuté de 30 % rien qu’en quelques heures...Face au levier de sanctions, l’Iran et la Russie ont agi différemment en grande partie parce que l’économie des Russes était intégrée à l'économie mondiale, tandis que même après la mise en place de l’accord nucléaire de 2015, peu de compagnies multinationales ont pu entrer sur le marché iranien, par crainte d’être expulsées du marché américain."  

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Plus de deux mois après cette prévision, force est de constater que Quincy tout comme le reste des planificateurs sanctionnistes ont tout faux, le rouble ayant repris des couleurs et abattant même des records. Qu'est-ce qui a fait tomber à l'eau les plans US? 

1- L'Occident n'a pas l'expérience et les connaissances nécessaires pour imposer des sanctions contre une puissance économique majeure avec des connexions mondiales étendues comme la Russie. Les réserves de pétrole et de gaz de la Russie, sa puissante industrie de défense et ses exportations diversifiées mettent en sérieux doute le succès des sanctions.

2- Au cas où les réserves d'or de la Russie seraient consacrées à la « reconstruction de l'Ukraine », tous les consommateurs européens du gaz russe en seraient immédiatement privés et ils seraient finalement obligés de relancer de toute urgence Nord Stream 2 et de renégocier les contrats de gaz avec la Russie.

3- La Russie a déjà prouvé qu'elle est capable d'infliger des dommages disproportionnés à l'Occident. L'utilisation du rouble pour le règlement des dettes et le paiement du gaz a ôté les sanctions de leur efficacité et a poussé les États européens à trouver des stratagèmes pour contourner les sanctions américaines.

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4- Une crise alimentaire s’approche à pas de géant et dls dirigeants occidentaux ne cessent d’en parler.

5- La Russie est capable non seulement de se procurer de l'énergie, de la nourriture et des minéraux, mais aussi d'influencer les chaînes de production mondiale.

Ainsi, aussi bien dans le cas de l'Iran que dans celui de la Russie, le mécanisme sanctionnel a montré ses limités et les tentatives de l’Occident destinées à défier Téhéran et Moscou ont échoué, pire, elle se sont retournés contre leurs auteurs : Face à l'Iran les USA en sont désormais à quémander un accord  qui puisse leur ouvrir les vannes du pétrole iranien tandis que Téhéran méprisant les sanctions continuent à augmenter le volume de son pétrole écoulé via transbordement et d'autres mécanismes de vente.

Et puis, l'Iran devenu un modèle que suit désormais même la Russie est allé encore plus loin en faisant une percée dans le pré carré US et en mettant sur les rails les secteurs pétroliers effondrés sous le poids des sanctions comme celui du Venezuela. Quant à la Russie les sanctions nuisent non seulement à l’unité entre les États-Unis et leurs alliés européens, mais aussi à celle entre les Américains et leurs alliés asiatiques : l'Inde a déjà doublé ses importations de charbon et de pétrole en provenance de la Russie. Quant aux pays du Moyen-Orient, ils ont conservé leur indépendance face aux sanctions occidentales de même que Pékin, pour sa part, « s'oppose résolument à toute sanction unilatérale illégale » et n'est pas prêt à interrompre ses relations en développement rapide avec Moscou pour plaire à l’Occident. Bref militairement et économiquement, l'Amérique a perdu. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV