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Que risque US-Israël-OTAN en attaquant l'Iran en Méditerranée?

Trois navires du CGRI, certains parmi plusieurs à manœuvrer dans ce que la marine américaine a qualifié d '«actions dangereuses et non professionnelles contre des navires militaires américains», sont vus à côté de la base maritime mobile expéditionnaire USS Lewis B. Puller dans une image fixe de la vidéo prise dans le golfe Persique, le 15 avril 2020./VOA

Avoir détourné au mois d’avril une cargaison de 115 000 barils de pétrole iranien chargé à bord du pétrolier Lena qui battant sous pavillon de l’Iran faisait route vers Baniyas en Syrie puis, une fois le détournement accompli, en transférer dès le 25 mai le contenu sur un autre pétrolier au large du port grec de Karystos en mer Égée, avant que cette manne bien précieuse ne tombe dans l’escarcelle des Yankee qui toute honte bue réclament haut et fort comme étant un droit, cet honteux piratage maritime, cela revient à peu près à placer, pour la première fois depuis 2019, année où Sa Majesté Elizabeth s’est grossièrement essayée à semer le vent de « Grace 1 » pour en récolter la tempête de « Steno Impero », un front de combat naval contre la Résistance en pleine Méditerranée orientale, front où l’OTAN est appelée à camoufler l’axe US-Israël, à jouer un rôle qui vu son débâcle post-libération de Marioupol en Ukraine avec son cortège de dizaines de hauts officiers US/Européens/Nord américains rendus, lui va si mal, à savoir celui de "coupeur" du corridor anti sanction que l’Iran a établi depuis des années et qui en transite le pétrole à travers le monde, de la Syrie aux Caraïbes en passant par l’Asie, corridor qui n’en déplaise au Trésor US bien occupé à rallonger ces temps-ci, ses listes noires anti russe, tend à intégrer la Russie.

Car ici en Iran, juste avant que l’assaut des unités de commandos marins héliportées du CGRI ne soit lancé ce vendredi 27 contre deux pétroliers grecs, soit « Prudent Warrior » et « Delta Poseidon », l'un près du port pétrochimique iranien d'Assaluyeh et l'autre près de Bandar Lengeh, près de l'île iranienne Hendurabi on était bien sensible à ce que le dévolu US soit tombé cette fois non pas sur la Grande Bretagne ou n’importe quel autre membre de l’OTAN mais bien sur la Grèce, reconvertie depuis la signataire en mai 2021 d’un méga accord militaire d’une valeur de 1.65 milliards de dollars avec l’entité sioniste, en une base arrière pour l’armée de l’air sioniste, accord étalé sur 22 ans dont la clause phare consiste à créer « un centre international pour former les forces aériennes », centre où s’exerce régulièrement la flotte de combat sioniste pour bombarder l’Iran, une promesse vieille déjà d’une trentaine d’année.

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Et puis la Grèce, État fantôme depuis le crash financier de 2008, déchiré en mille et un morceau entre ses bailleurs de fond est non seulement depuis l’ancrage d’Elbith Système une Airbase sioniste mais aussi une base navale trop appréciée de la Ve flotte où celle-ci envisage depuis peu, de remettre sur les railles une marine de combat subalterne dotée entre autre de trois frégate Belharra d’une valeur de 2.26 milliards de dollars.

L’Iran a saisi deux pétroliers grecs dans le golfe Persique, le 27 mai 2022. Source : Lloyd's List

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Tout ceci a fait que la riposte iranienne, l’acte de piraterie de mer sur commande d’Athènes et l’indifférence de ce dernier aux avertissements de l’Iran, soit doublement puni, dans la meure où pour près de 115 000 barils de pétrole détournés, le CGRI, qui affirme dans son communiqué avoir désormais dans le viseur la totalité de 17 pétroliers grecs appareillant en ce moment dans le golfe Persique, saisisse non pas 115 000 mais 1.8 millions de barils, soit 10 fois plus que la cargaison détournée, si on considère que les deux pétrolières grecs avec 50 membres d’équipages sont d’un tonnage total de 300 000 tonnes.

À quoi rime ce « déséquilibre recherché » qui est une première de la part d’un Iran très « égalitaire » dans ses ripostes ? À ce que l’Iran est sur le point de définir une nouvelle règle d’engagement et partant une parfaitement inouïe équation de dissuasion qui par les temps qui courent, marque une grave crise énergétique et une propension des sanctionnistes au pouvoir à Washington à perturber le flux libre de l’énergie que ce soit celui de l’Iran, de la Russie, ou du Venezuela comme producteur ou celui de la Chine comme consommateur, peut très rapidement se transformer en une confrontation militaire.

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D’autant plus que l’Amérique, opérationnellement mise au pas dans le golfe Persique dès le janvier 2021 où le Pentagone a décidé de se replier sur la côte ouest saoudienne, dixit l’ex chef du CentCome, McKenzie «  pour éviter aux marines un théâtre trop trouble en cas de guerre avec l’Iran », aveu d’apathie qui vient d’être prouvée encore une fois puisque la Ve flotte n’a osé même pas lever le petit doigt quand « Prudent Warrior » et « Delta Poseidon » tombaient ce vendredi sous les coups des commandos marines du CGRI, semble déjà regretter ce choix,

Car en mer Rouge il y a une puissance balistique de taille d’Ansarallah pour les missiles et les drones, de qui des bases illégales US au Yémen voire en Somalie ou Djibouti ne sont plus que des proies faciles tout comme les navires de guerre américains transitant par le détroit de Bab el-Mandeb et que partant de là, cette coalition de 34 pays que les yankee se sont dotées en mer Rouge, ne sert pas à grande chose si ce n'est à davantage les exposer aux coups de la Résistance avec en toile de fond d’une situation extrême où Eilat israélien serait elle aussi ciblée.

Est-ce la raison pour laquelle l’US Navy tente de faire entrer en ligne de compte l’OTAN et d’étendre la bataille du golfe persique puis de la mer Rouge en Méditerranée ? Rappelons que la première version de l’information concernant la saisie du pétrole iranien par les gardes côtes grecs parlait de l’appartenant russe de Lena, ce qui en dit long sur la crainte qu’il y a désormais au sein du Trésor US de voir le cassage anti sanction iranien prendre des couleurs russes. Or la Méditerranée orientale que l’axe US-OTAN s’efforce à bloquer sur la Russie offrirait le cadre idéal pour une contre attaque. Mais est-ce vraiment le cas ?

« Non » mille fois plus qu’une, si on se rappelle qu’il y a Israël dans le jeu et ses « réserves offshores » en Méditerranée orientale, lesquelles réserves se trouvent à quelque pâtée du Liban où il y a un Hezbollah qui meurt d’envie d’en découdre avec Léviathan et Tamar, un Hezbollah qui selon des sources israéliennes aurait même été équipé de missile Hoveyzeh, un redoutable KH 55 iranisée dont la portée pourrait atteindre 3 000 km mais qui conçu en deux versions anti-navire et côte-mer à une portée de 1 400 km soit largement suffisant pour que le Hezbollah ne se contente pas que d’Israël mais que lui et ses alliés au sein de l’axe de la Résistance aillent voir, le cas échéant, du côté de ces bases navales méditerranéennes « israéliennes »  quelque part à Chypre ou en Grèce, ce que laissent entendre les trois derniers discours du secrétaire général du Hezbollah, où il menace de recourir à la force, si le Liban soit bloqué dans ses exploitations offshore et ce, pour cause des interférences nocives des Américains et des Otaniens.

Alors le coup de Lena a-t-il conduit à l’intrusion du facteur Résistance en Méditerranée orientale quelques part au milieux de la guerre sans merci qui s’y déroule contre la Russie ? Peu d’analyste s’en douteraient surtout que la Turquie atlantiste s’agite follement en ce moment même dans le Nord syrien et que cette agitation décidée et planifiée de concert avec Israël vise entre autres objectifs à fournir à faire tomber Alep, cette province située à 6 km de Lattaquié où la Russie possède ses deux bases Hmeimim et Tartous et évidemment à les placer sous le feu, bref à récréer des remakes de Moskova en Méditerranée.

Or la saisie de deux pétroliers grecs, ajoutée à ces photos satellites diffusées très curieusement ce même vendredi presque simultanément au coup anti grec du CGRI, photos qui mettent en scène le chantier de la construction d’un navire de soutien iranien massif près du détroit stratégique de Hormuz, Shahid Mahdavi prouve que la partie est loin d’être gagnée pour le camp atlantiste et qu’avec l’entrée en scène de la Résistance, la Méditerranée va droit vers un changement de rapport catégorique.

L’AP dit que "Shahid Mahdavi" est une base flottante et que l’Iran s’en est inspiré de l’USS Puller pour le concevoir et que sa principale tache est de servir de QG aux nuées des vedettes rapides iraniennes. Si c’est le cas, ce serait presque la fin de la partie… car imaginons que ce QG se déplace entre le golfe Persique et la Méditerranée et qu’ils dirigent en temps réel, des nuées de vedettes rapides iraniens à travers la région... Qui pourrait s’en échapper?!

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SOURCE: FRENCH PRESS TV