Est-ce un hasard si le contingent dont le Pentagone dispose en Syrie et qu’on sait dispersé essentiellement entre al-Tanf à Homs, la pétrolifère Deir ez-Zor à l’est de l’Euphrate et à Hassaké et Qamichli dans le Nord-est, se mettre soudain à s’agiter et faire une ruée vers le Nord syrien, à se rendre sous escorte de drones et d’hélicos paniqués près des frontières turques dans le nord d’Alep et à réoccuper, dixit Al-Mayadeen, des positions qu’il avait quittées précipitamment en 2020 et ce, de parfait concert avec le Sultan Erdogan qui bien qu’apparemment brouillé avec les Yankee vient de leur livrer quelques gros bonnets de Daech, sur fond d’intenses vrais-faux combats que mène son armée avec les agents kurdes de Washington lesquels combats visent, comme c’est de coutume depuis 2011, à semer le chaos dans telle ou telle région, à y défier l’armée syrienne, à y provoquer l’exode de la population et tout ceci à l’effet de conquérir du terrain, et de « se repositionner » ?
Plus d’un commentateur tendrait à répondre par négation depuis ce fameux vendredi 13 mai où quelque chose d’absolument inouï, s’est produit dans le ciel syrien qui à y regarder de près ne laisse aucun autre choix aux Américains que celui de revoir dans le sens d’un renforcement leur présence en Syrie sans quoi tout risque de s’y perdre.
Que s’est-il passé ce 13 mai 2022 vers 22h00 (Heure locale)? Dis vertement et en un mot, le triangle US/Turquie/Israël en Syrie a perdu l’usage de l’une de ses côtes, Israël, et il l’a perdu alors même que cette équipée militaire montée de toute pièce en Ukraine orthodoxe et slave pour forcer Moscou à se livrer à une guerre fratricide semblable à celle imposée à la Syrie, rien que pour le piéger à domicile pour le bouter hors de la Syrie, se grippe et ce de la pire des manières.
En effet, les médias mainstream n’en parlent pas, mais ce port ultra stratégique qu’est Marioupol et que l’axe US/Israël a totalement perdu il y a 48 heures avec la reddition de son dernier carré AzovStal, équivaut, remis à l’échelle syrienne, à Alep et sa perte comme cela fut le cas en 2016 en Syrie, a déjà inversé la donne en faveur de la Russie. Reliée par sa gare à Moscou, à Kiev, à Saint Saint-Pétersbourg, à Minsk… à la mer d’Azov, ce fut à partir de Mariopoul que les nazis-sionistes au pouvoir à Kiev et leurs tireurs de ficelles à Washington et à Te-Aviv entendaient ouvrir un front naval anti russe en mer Noire, histoire de refaire « l’exploit » que fut le leur ce 13 avril quand ils ont réussi à faire couler Moskova et à placer au moins symboliquement la Russie face à un choix : renoncer définitivement en Méditerranée orientale ou saigner infiniment en mer Noir.
Or ce 13 mai c’est en Syrie et plus précisément à Masyaf que la riposte est tombée : Selon des sources russes, cette batterie de S-300 syrien qui s’est mise pour la première fois depuis 11 ans à rompre le silence et à tirer en direction des F-16 israéliens et ce, une fois que la DCA intégrée Syrie-Résistance engagée au complet dans une bataille qui a duré 50 minutes, eut intercepté et abattu 26 des 32 missiles aérobalistiques israéliens de type « Rampage » tirés, soit un taux d’interception de près de 80%, il s’est activé non pas depuis la banlieue de Damas ni depuis Hama ou Lattaquié, mais bel et bien à partir d’un sous-marin russe !
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Voici ce que nous en dit Avio.Pro, site proche de l’armée russe : « Le 13 mai des chasseurs israéliens ont été pris pour cible des missiles intercepteurs lancés balistiquement depuis un sous-marin inconnu au large des côtes syriennes… les missiles tirés n'ont pas touché les F-16, ils ne les ont pas verrouillés non plus, mais leurs radars ont réussi à les intercepter depuis le tréfonds de la Méditerranée. Est-ce la fin de la récré pour
Israël dans le ciel syrien ? Très probablement dans la mesure où une DCA « sous marin », s’avère impossible à détruire, bien au contraire de cette batterie de Pantsir-S de l’armée syrienne détruite ce 13 mai à Masyaf ?
À quoi joue très exactement la Russie ? À barricader le ciel de la Syrie non plus à partir de ses bases aériennes à Hmeimim ou à Qamichli, mais via sa base navale à Tartous. Est-ce la manière russe de venger le Moskova et de répondre à cette humiliante campagne anti russe axée sur l’incapacité de la DCA embarquée du navire à contrer la menace ?
Peu importe, le résultat est le même : à l’instar de la Résistance qui en juillet 2021 a riposté à une frappe mortelle des sionistes, en prenant pour cible en mer d’Oman de ses drones Shahed-136 un navire-espion israélien, le dénommé Mercer Street, quitte à déplacer l’épicentre de combat Israël/Résistance du ciel vers la mer, c’est à un pareil changement de paradigme que s’est prêté ce 13 mai, l’armée russe.
À l’époque certains ont vu à travers cette mise en garde une allusion à la main tendue des Russes qui se disent au mépris des sanctions gazières US prêtent à investir à leurs propres frais dans le secteur gazier libanais. Ce dimanche, d’autres interprétations ont refait surface. Alors que les agences de presse faisaient état de la tenue précipitée d’un exercice naval où la marine de l’entité était censée de s’exercer au passage rapide « d’un état normal à un état d’urgence », DEBKAfile, site proche du renseignement sioniste a dit avoir eu vent d’un rapport confidentiel des services secrets occidentaux :
« L'Iran a fourni au Hezbollah une sélection de missiles de croisière, dont le Kh-55, qui est potentiellement capable de transporter une ogive nucléaire. Cette arme a une portée de 3 000 km. Ce rapport est venu de sources de renseignement occidentales le lundi 16 mai, lorsque la marine israélienne a rejoint l'exercice à grande échelle des « Chariots de feu » de l'armée israélienne. »
Et d’ajouter : « Le Kh-55 a été développé par l'Union soviétique dans les années 1970 en tant que missile de croisière à lancement aérien capable de transporter une ogive nucléaire. Tout en constituant un stock de missiles de surface à guidage de précision, le mandataire libanais de l'Iran a également, avec l'aide de l'Iran et de la Syrie, accumulé discrètement une pile de missiles de croisière marins, capables de représenter une menace majeure pour la marine israélienne. Son but est d'imposer un blocus maritime à Israël dans une guerre. Même un blocus partiel perturberait sérieusement la capacité d'Israël à mener des opérations en temps de guerre et interférerait avec ses voies d'approvisionnement militaires et civiles. »
De quel missile s’agit-il au juste ?
Et quelle en est la pertinence ? Sa petite taille et sa capacité de se déplacer à basse altitude rendent très difficile son identification à l'ennemi qui est en face d’un engin ayant aussi la capacité anti-radar.
Il a également la capacité de détruire un large éventail de cibles, et dans n'importe quelle situation. Et n’en déplaise à DEBKAFile, il est mieux équipé que KH 55 en construction et en motorisation. Et comment ? Il est doté d'un booster pour être tiré en mer ou depuis la côte. Autrement dit la conversion iranienne peut être lancée depuis la terre ou depuis un navire de guerre. Ou ce qui revient au même, tout comme la Russie, le Hezbollah rogne les freins pour en découdre “maritimement” avec Israël.
N’est-ce pas quelque peu décalé que d’envoyer des troupes dans le nord de la Syrie réoccuper Ain al-Arab alors que la grande bataille Résistance-Russie se prépare en mer ? Évidemment, mais le décalage est le propre des Américains, eux qui ont subi ce dimanche 15 mai toujours, peu après la fermeture des bureaux de vote au Liban une double frappe aux missiles à al-Shaddadeh, leur base d’hélico à Hassaké. Histoire de leur rappeler que le chapitre aérien de la bataille est définitivement clos… la place est désormais à la mer…