La frappe contre Erbil ce 11 mars a succédé de quelques heures aux premières images tournées par le satellite militaire iranien Noor-2. Le ministre iranien des Communications et des Technologies de l'Information Issa Zarepour, a publié aussi la première vidéo couleur prise par le deuxième satellite militaire iranien lancée récemment et avant même que son prédécesseur Noor-1 soit mis hors portée. Certaines de ces images reçues du satellite Noor-2 présentent des vues sur les terres agricoles des provinces du sud de l'Iran, Fars et Boushehr. Mais une autre image prise par Noor-2 et c'est là le vrai message qu'il faut mettre aux côtés de l'attaque de ce 11 mai du CGRI contre les réseaux pro-Israël à Erbil ,donne un aperçu du quartier général de la cinquième flotte des États-Unis dans l'île du golfe Persique de Bahreïn, où les Sionistes entendent placer leurs baraques plus un attaché militaire permanent façon de s'infiltrer dans l'environnement iranien. La concomitance de ces deux événements devraient bien donner à réfléchir aux Sionistes et surtout à leurs parrains américains qui tendent trop à multiplier des coalitions par ci par là contre l'Iran et la Résistance. Car après ce Noor-2 pourrait pas être uniquement un "scanner de haute résolution" comme disait de Noor-1 un officiel US sous Trump.
Les images sont les premières, couleur haute résolution reçues par un satellite iranien, prises à une distance de 500 km. Le Noor-2 est un satellite de reconnaissance. Il appartient à la Force aérospatiale du CGRI et a envoyé dans l'espace par le lanceur de fabrication nationale Ghassed (Messager) le 8 mars 2022, en orbite à une altitude de 500 km, après 480 secondes à une vitesse de 6,7 km/s.
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Le premier satellite militaire, lancé par la République islamique en avril 2020, a placé le Noor (Lumière en persan) sur une orbite de 425 km (265 miles) au-dessus de la surface de la terre. Un deuxième satellite est une prouesse pour l'armée iranienne. Le transporteur à trois étages Ghassed a lancé le Noor- 2 depuis le port spatial de Shahroud. Le même type de fusées, qui utilisent une combinaison de combustibles liquides et solides, a transporté le premier satellite militaire. Et au fait c'est ce Ghassed qui devrait donner bien des grains à moudre à l'axe US-Israël.
« Les drones seront placés en cas de "menaces iraniennes potentielles" sur le flux du transport maritime mondial de pétrole dans le golfe Persique », avait rapporté à l'époque l'hebdomadaire américain The Jewish Press en soulignant que les systèmes sans pilote sont "très fiables" car ils leur permettent de "voir plus sans le facteur humain". Puis le 3 février dernier, le Premier ministre israélien Naftali Bennett avait visité la cinquième flotte à sa base à Bahreïn, où il avait été révélé pour la première fois que Washington était intéressé par l'ajout de bateaux sans pilote à la flotte.
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Puis plus tard Israël a annoncé vouloir nommer un attaché militaire à la cinquième flotte de la marine américaine à Bahreïn sans oser aller jusqu'à en donner la date. Les images de Noor-2 devraient l'en dissuader car en termes de "voir les choses plus loin", la concurrence seraient rudement plus difficile avec un Iran qui suit pas à Israël dans ses moindres agissements, un Israël qui perd un à un ses cartes.
Mais Noor-2 ne compte pas en rester au stade de simple reconnaissance. Car une question se pose. Mais que cherche l'Iran exactement sur l'orbite LEO en y lançant de mini fusils? Visiblement à première vue, créer une constellation de satellite miniature en LEO. Pourquoi? Premièrement, si l’ennemi choisit d’entraver le fonctionnement de ces satellites, il trouvera la tâche difficile à accomplir en raison de la multiplicité de satellites qui couvrent une région à partir de plusieurs angles. Deuxièmement, au cas où l’ennemi déciderait de tirer des missiles antisatellites, cela ne lui serait facile d’identifier ni d’intercepter plusieurs satellites en constellation. Troisièmement, si un ou deux satellites sont pris pour cible, les autres engins de ce groupe de satellites assureront au moins une partie de la couverture perdue. Et quatrièmement, l’interception et la destruction d’une constellation de satellites coûteront certainement plus cher à l’ennemi que de détruire un seul satellite. Bref il semblerait que l'Iran pratique là encore une logique synergique, réseauté comme il le fait avec d'autres secteurs de sa défense, drones, missiles entre autres. Mais la mise en orbite de Noor-2 est-elle totalement étrangère avec la guerre des satellites? Probablement pas dans la mesure où tout porte-satellite est un ICMB ou une arme anti satellite en herbe.
S'il est vrai qu'une constellation de satellite, ce vers quoi se dirige droit l'Iran renvoie à une volonté de reconnaissance plus approfondies dans un environnement où l'Iran compte des ennemis farouches, il est aussi vrai que ces portes-satellites dont une seconde version a réussi aujourd'hui même sa mission, pourrait renvoyer à une volonté iranienne d'amplifier la portée de missiles conventionnels. Le 28 janvier, juste après la tenue d'un exercice militaire géant, Grand Prophète-17 dont l'épisode finale a reproduit le démantèlement d'une réplique grandeur nature de Dimona et ce, en impliquant un cocktail de 10 drones et de 12 missiles de longue et de moyenne portée dont d'aucun à tête manœuvrable (comme le sont les missiles hypersoniques), le commandant en chef de la force aérospatiale du CGRI, le général de brigade Amir-Ali Hajizadeh a annoncé le test couronné de succès d’un porte fusée à propergol solide, Raafe, capable de délivrer une poussée de 66 tonnes. Plus d'un a pensé alors qu'il s'est agit d'un ICBM déguisé...