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Washington exclut l'aide extérieure à la Russie

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le porte-parole du Pentagone, John Kirby. (Photo d'Archives)

Pris dans le tourbillon des propos choc du MAE russe sur la nature fascinante d'Israël, les analystes politiques se sont très peu intéressés aux propos du porte-parole du Pentagone qui a déclaré lundi soir n’avoir rien vu qui indique une aide extérieure à la Russie.

« Je n’ai rien vu qui indique qu'ils ont obtenu une aide extérieure d'un pays tiers (…) mais ils avaient réuni une énorme quantité d’armements en dehors de l'Ukraine avant le 24 février », a déclaré John Kirby, lors d’un point de presse, tenu le lundi 2 mai.

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Mais qu'est ce que cherche à insinuer Kirby? Cherche-t- il à mettre l'accent sur le manque d'allié chez les Russes tout en reconnaissant d'énormes capacités militaires encore non explorées dont ils jouissant, ou s'agit-il surtout d'une crainte larvée de voir Moscou finir par tisser comme les Yankee des liens d'alliance propre à bousculer les rapports de forces? Car près de deux mois après le début d'intervention russe il est clair que le gros de la bataille, la Russie l'a remporté sur le terrain économique et que la tactique asymétriques de l'axe USA/OTAN à réussi à étendre la guerre aux portes de la Fédération sans que Moscou puisse réellement rendre la pièce de la monnaie russe.

« Je ne dis pas du tout qu'ils n'ont pas subi de pertes; ils en ont subi certainement. Mais ils ont encore une quantité non négligeable de leur puissance de combat à leur disposition. Donc, ils ont encore pas mal de ressources sur lesquelles s'appuyer. Je n'ai tout simplement rien vu qui indique qu'ils essaient de faire appel à des sources externes, à d'autres gouvernements ou à d'autres pays. »

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Mais à quel pays fait allusion Kirby? Plus d'un analystes penserait à la Chine avec qui les Russes entretiennent des accords militaires. Et pourtant la Chine pourrait ne pas être la partie qui inquiète le plus les USA. On se rappelle fort bien ce tollé que la Russie a suscité de l'autre bord de l'atlantique quand son représentant aux pourparlers nucléaires de Vienne a exigé que les sanctions anti-russes des USA épargnent les liens irano-russes.

En effet la guerre en Ukraine a plutôt que de le reléguer au second plan, en a causé le blocage : Alors que les Américains affirmaient qu'un avant-texte de 27 pages avait été préparé pour un accord nucléaire entre l'Iran et l'Occident et qu'il suffisait que le ministre iranien des Affaires étrangères se rende à Vienne pour le signer, tout a changé brusquement et les négociations se sont enlisées. 

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Pourquoi? À en croire le journal américain Politicoil, il y a d'abord la réticence du parti démocrate américain quant à la finalisation de l’accord nucléaire avec l’Iran ; les démocrates croient que la signature d’un accord avec l’Iran à l’approche des élections du Congrès risque de leur coûter cher.   

En réalité, le seul accord que Joe Biden serait prêt à signer avec l’Iran serait un accord qui empêcherait ce pays d’en bénéficier ! Autrement dit, le seul accord dont la signature plairait à la partie américaine est celui qui ne permettrait pas à l’Iran de se débarrasser des sanctions liées à la loi Countering America's Adversaries Through Sanctions Act (CAATSA) ainsi que des sanctions ayant l’étiquette de Specially Designated Global Terrorists (SDGT).

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L’accord que Washington souhaite trouver ne réservera pas à l’Iran le droit de vendre son pétrole en toute liberté, ni non plus ne lui permettra d’avoir un accès libre aux réseaux internationaux de transactions financières ; l’Iran ne pourra donc vendre son pétrole que dans le cadre des exemptions temporaires par la Maison-Blanche, dans l’objectif de contrôler le marché de l'énergie (sans garantir aucun revenu) ! 

Le CGRI empêche-t-il la conclusion d’un accord ?

Mais ce n'est pas tout car le plus gros obstacle à la signature de l'accord c'est le déblaklistage du CGRI qui risque d'approfondir son champ d'action non seulement au Moyen-Orient mais encore et au-delà avec la Chine et surtout la Russie. 

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Au cours des pourparlers de Vienne, les Américains l'auraient clairement reconnu : le déblaklistage du CGRI ne pourrait avoir lieu pour cause de la guerre en Ukraine! Les USA ont-ils peur d'un coup de main iranien à la Russie propre à changer les rapports de force sans qu'il soit nécessaire de recourir à l'arme suprême? 

Les choses s'orientent rapidement dans ce sens et ce n'est pas le virage russe sur ses liens avec Israël qui nous contredirait.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV