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Comment les USA ont perdu la guerre de l’énergie

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le logo du géant russe de l'énergie Gazprom est représenté dans l'une de ses stations-service à Sofia le 27 avril 2022. ©AFP

La Russie a toujours utilisé l’énergie comme une arme pour influencer, contraindre et effrayer ses voisins et les ennemis de l’Occident, a-t-on appris du Time, publié à New York.

« Affaiblis, mais loin d’être paralysé par des sanctions qui n’incluaient pas initialement les exportations d’énergie et n’en incluent toujours pas en Europe, Poutine utilise sa puissance énergétique colossale pour riposter », indique le Time. Et d’ajouter : « L’armée de Poutine vise les dépôts de carburant ukrainiens, les chaînes d’approvisionnement et les raffineries (…). Couper l’accès de l’autre côté à l’essence, au diesel et au pétrole est une tactique éprouvée pour prendre le dessus sur son rival. L’Ukraine pourrait également avoir ciblé des installations de stockage de carburant russes, selon des informations faisant état d’une frappe sur un dépôt pétrolier à Belgorod, en Russie. »

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Selon le quotidien américain, « l’efficacité de l’énergie en tant qu’outil de politique étrangère est quelque chose que la Russie a compris depuis longtemps (…) ».

« La lutte opposant la Russie d’une part à l’Europe et aux États-Unis, de l’autre, au sujet du gazoduc Nord Stream 2, que l’Allemagne n’a abandonné qu’après les conflits en Ukraine, est un autre exemple parmi tant d’autres. »

Selon la publication new-yorkaise, « le gazoduc de 1 224 km et d’une capacité de 55 milliards de mètres cubes n’a jamais été nécessaire pour le transit du gaz, car l’Europe dispose déjà d’une capacité de pipeline de 245 milliards de mètres cubes la reliant à la Russie, avec plus de 100 milliards de mètres cubes inutilisés ».

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« Au contraire, la Russie voulait contourner l’Ukraine en tant que pays de transit du gaz et approfondir la dépendance de l’Allemagne vis-à-vis du gaz russe afin que l’Europe soit trop paralysée par les craintes énergétiques (…) ».

Le Time continue : « Malgré l’annonce par l’Allemagne, le 28 avril, selon laquelle elle abandonnerait son opposition à l’imposition de sanctions contre l’énergie russe - du moins sur le pétrole et le gaz naturel -, il reste une négociation difficile entre les États membres sur la forme que prendrait une telle interdiction et sur son calendrier. »

« En 2021, 60 % des revenus de la Russie provenaient des exportations d’énergie. Alors que jusqu’au 7 avril, l’Europe avait donné à Kiev plus d’un milliard d’euros pour soutenir la lutte de l’Ukraine contre la Russie, elle a versé à la Russie 35 milliards d’euros pour ses importations d’énergie au cours de la même période. Même si les pays de l’Union européenne fournissent des armes et des aides financières à l’Ukraine, ils ne se sont pas encore arrivés à désarmer la Russie. »

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« Mais ce n’est pas seulement l’échec de l’Europe. Les États-Unis, eux aussi, malgré leur propre embargo sur le pétrole et le gaz russes, ne peuvent pas interrompre les importations russes d’uranium. Il importe encore 16 % ou plus de son uranium d’un pays que plus de 70 % des Américains considèrent comme un ennemi. Pendant ce temps (…) dix pays européens ont ouvert des comptes bancaires à Gazprombank pour se conformer à la demande de la Russie d’être payé en roubles, même si ces paiements peuvent violer les sanctions existantes sur les transferts financiers », indique le quotidien new-yorkais. 

Le quotidien américain précise que « la Russie a bénéficié de cet effet de levier parce qu’elle est une superpuissance de l’énergie et des matières premières : Premier exportateur de pétrole au monde et deuxième pour les exportations de brut, il fournit également à l’Union européenne environ 40 à 45 % de son gaz naturel - et jusqu’à 80 % de l’Autriche, 55 % de l’Allemagne et 40 % de l’Italie. Elle possède également 40 % de la capacité mondiale d’enrichissement d’uranium, 20 % du nickel de classe 1, 30 % du palladium mondial, etc. ».

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« La lutte de l’Europe pour mettre fin à sa dépendance vis-à-vis du pétrole, du gaz et du charbon russes trahit l’insécurité énergétique de ces pays et si la guerre est une continuation de la diplomatie par d’autres moyens, alors l’énergie armée est le plus grand outil diplomatique de tous », a conclu le Time.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV