Par leur soutien à la guerre Russie/Ukraine, les États-Unis veulent faire plier la Russie, stabiliser la dépendance de l’Europe à leur encontre et donner une bonne leçon à la Chine pour qu’elle ne pense plus jamais à une annexion de Taïwan à son territoire. Mais est-ce qu’ils réussiront à le faire facilement ? Pas si sûr. Déjà au 68e jour de la guerre, les Américains se sont mis à pousser l'OTAN à s'en prendre directement au territoire russe, cette tendance s'étant intensifiée après le naufrage de Moskova il y a une vingtaine de jours. S'en suivit alors l'attaque contre le pipeline Russie-Europe à Briyansk perpétrée sur fond d'une multiplication d'attaques contre cette autre ville russe Belgorod.
Le gouverneur de la région de Belgorod Vyacheslav Gladkov vient d'annoncer qu'une installation du ministère de la Défense de la Fédération de Russie a brûlé ce dimanche soir dans la région. Les circonstances de l'incendie n'ont pas encore été révélées. Selon la déclaration du gouverneur, l'incident s'est produit à environ 15-20 kilomètres de la frontière avec l'Ukraine (à la frontière de trois municipalités - les districts de Borisov et Belgorod et le district urbain de Yakovlevsky).
« À la frontière de trois municipalités - les régions de Borisov et Belgorod et le district urbain de Yakovlevsky - un incendie s'est déclaré sur le territoire de l'un des objets du ministère de la Défense de la Fédération de Russie. Des informations sur les victimes et les destructions sont précisées. Tous les services opérationnels travaillent sur place, toutes les mesures nécessaires sont prises pour assurer la sécurité. Plus d'informations viendront plus tard », rapporte Vyacheslav Gladkov.
Toujours est-il qu'à mesure qu'avance la guerre, le vrai objectif US se décante : la vraie guerre ils la mènent certes contre la Russie, mais plus que la Russie contre l'Europe.
Al-Quds al-Arabi se pose d'ailleurs la question suivante : « Comment sera l’après-guerre ? Eh bien, les troupes russes se dirigent vers l’Est ; l’Europe cherche une solution et les États-Unis, eux, ils sont au summum du bonheur, parce qu’ils sont les gagnants de la guerre », lit-on.
Et de poursuivre : « Il est vrai que l’objectif des États-Unis est plus d’anéantir la Russie que de protéger l’Ukraine ; cela a été même annoncé par le conseiller à la Sécurité nationale US, lors de la conférence de presse du dimanche 24 avril. Il n’est donc pas bizarre de voir Washington œuvrer pour semer la tension et inciter à la confrontation économique avec la Russie. En effet, Washington a trouvé, via cette guerre, une occasion en or de fixer ses cartes en Europe et dans le monde et d'assurer son hégémonie pour encore de longues décennies. »
Les objectifs des États-Unis en soutenant la guerre Russie/Ukraine sont les suivants : faire plier la Russie, stabiliser la dépendance de l’Europe à leur encontre et donner une bonne leçon à la Chine pour qu’elle ne pense plus jamais à une annexion de Taïwan à son territoire. L’envoi des armements militaires et de renseignements sécuritaires à l’Ukraine s’inscrit dans le cadre de ses efforts pour enliser la Russie dans le bourbier ukrainien.
« Or, l’ivresse dont les États-Unis font preuve en constatant les impacts désastreux de la guerre pour la Russie, ne va pas sans inquiéter les pays européens quant à leur avenir. L’Europe sait bien que l’effondrement de la Russie n’est aucunement en faveur de ce continent dans la mesure où la Russie constitue une partie importante de la géographie politique, économique et humaine de l’Europe. Même si cet effondrement se produit, l’Europe se verra face à de grandes pertes stratégiques, politiques et économiques. Ceci dit, l’Europe s’emploie à contrer la réalisation du projet américain. Les dirigeants européens s’efforcent même d’empêcher l’escalade des hostilités avec la Russie au niveau que souhaite Washington. À titre d’exemple, l’Allemagne insiste sur l’importation du gaz russe ; le président français a refusé de qualifier les événements en Ukraine de génocide et l’Europe s’est contentée d’envoyer des armements particuliers à l’Ukraine. Tout cela s’est fait sur fond de cette volonté européenne mentionnée en haut ».
« Or, une question s’impose : Washington réussira-t-il à faire plier la Russie ? Oui, probablement, mais pour un certain temps. Les sanctions occidentales auront certes leurs impacts négatifs sur l’économie russe, mais les décideurs à Washington doivent tenir compte du fait que la Russie n’est pas seule. La Chine, l’Inde et plusieurs autres pays du monde, se rangent aux côtés de la Russie d’autant plus que l’opinion publique non-occidentale, en Asie, en Afrique, au Moyen-Orient et en Amérique latine, la soutient aussi. Moscou dispose de nombre d’outils et de ressources pour préserver ces soutiens ou leur neutralité. »
« Or, les Américains n’ont pas encore pu convaincre ni l’Inde, ni les pays du golfe Persique, ni les pays africains et asiatiques de se joindre au camp des opposants à la Russie. Combien de temps ont encore besoin les Américains pour arriver à ce but ? Est-il d’ailleurs réalisable ? Peu probable, surtout dans cette époque où les réseaux sociaux propagent, sans cesse, des théories du complot et mettent en cause les démarches et politiques américaines. La mission américaine semble presque impossible ! »