TV

Pourquoi une alliance des armées sino-russe est urgente

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président russe Vladimir Poutine et son homologue chinois Xi Jinping se serrent la main après leurs entretiens à Moscou, le 5 juin 2019.©AFP

Si le dénominateur commun des relations entre la Russie et la Chine peut être ramené à la confrontation avec les politiques des États-Unis et leur hégémonie sur le système international, plusieurs scénarios se dessinent quant à l'avenir de ces relations et aux obstacles qu'elles rencontrent.

Mais une question importante pour les experts internationaux est de savoir si la coopération sino-russe peut devenir une alliance majeure, ou s'il existe des obstacles.

Certains experts estiment que les relations entre Pékin et Moscou se développent à tous les niveaux, et que ces relations ne se limitent pas qu'au commerce et ont également pris des dimensions politiques. C'est pourquoi la Chine et la Russie sont d'avis que si l'une est éliminée, l'autre le sera aussi ; elles sont donc obligées d'être un allié stratégique. Ensuite, avec le renforcement du triangle Russie-Chine-Iran, qui sera également rejoint par l'Inde et le Pakistan, les équations mondiales aux niveaux économique, humain et politique changeront avec le rôle de la Russie.

 

D'un autre côté, selon les évaluations d'experts et d'analystes des affaires internationales, cette profonde coopération sino-russe pourrait rencontrer des obstacles. Il est clair que le partenariat Moscou-Pékin reflète la détermination des deux pays à affronter les États-Unis.

Dans leur première réaction au sommet Chine-Russie, les États-Unis ont averti Pékin que l'éclatement d'un conflit déstabilisateur en Europe porterait atteinte aux intérêts de la Chine dans le monde. Pour cette raison, la déclaration conjointe Pékin-Moscou n'a fait aucune référence directe à la crise ukrainienne, indiquant que la Chine cherche à éviter toute hostilité avec l'Occident. À cet égard, de nombreux observateurs soulignent les limites et les défis de la coopération sino-russe qui entravent le développement efficace de leur partenariat à l'avenir.

Bien que les relations actuelles entre ces deux pays de l'Est aient atteint leur meilleur niveau du siècle dernier, il subsiste cependant des défis et des différences entre les deux parties.

Dans le domaine de l'énergie, malgré une coopération totale entre Pékin et Moscou, de nombreux observateurs estiment que les perspectives des deux parties sur cette question ne correspondent pas aux réalités sur le terrain. Par exemple, le transfert de gaz russe vers la Chine nécessite la construction de nouveaux gazoducs dans les villes chinoises, ainsi que des engagements clairs de Pékin sur des contrats à long terme, et cela fait toujours l'objet de débats entre les deux parties.

Par conséquent, on s'attend à ce que, dans un avenir proche, la coopération sino-russe face aux menaces américaines se limite à un soutien "dos à dos" plutôt qu'à un combat "épaule contre épaule". Ce qui renforce cette hypothèse, c'est qu'il est très difficile de développer la coopération sino-russe au point de former une alliance militaire de type OTAN pour diverses raisons, dont la plus importante est l'absence d'éléments d'alliance militaire entre les deux pays. Et malgré le renforcement de la coopération militaire entre les deux capitales, elles ne seront pas en mesure de former une coalition comme l'OTAN, du moins dans un avenir proche.

En effet, dans la nouvelle perspective mondiale, la Chine et la Russie sont opposées aux grands blocs du système international ; comme c'était le cas pendant la guerre froide.

Par conséquent, les relations russo-chinoises semblent se situer à un niveau élevé de coopération stratégique et militaire, mais il n'existe aucun engagement de défense mutuelle entre les deux parties.

Bien que Pékin et Moscou ne soient pas prêts à entrer dans une alliance militaire formelle, ils sont néanmoins entrés, sous la pression des politiques de l'OTAN, dans une relation dite de "quasi-alliance". Dans ce contexte, chaque partie soutient l'autre et ne prend pas de mesures qui remettent en cause les intérêts de l'autre partie.

D'autre part, le contenu de la récente déclaration conjointe sino-russe indique la possibilité d'étendre la relation stratégique entre les deux parties sous la pression de la guerre froide imposée par les États-Unis, et cette relation comprend un lien militaire important, mais pas une alliance militaire complète.

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV