La Turquie atlantiste a perdu depuis quatre jours trois de ses hauts officiers dans le nord de l'Irak à Dahouk ainsi que dans le nord de la Syrie à Alep. La raison? A l'appel de la Grande Bretagne grand soutien des Frères Erdogan est désormais chargé de jouer le rôle de bouclier d'Israël qui depuis le 13 mars, date de la frappe aux 12 missiles Fateh-110 iraniens, contre une base du Mossad à Erbil est en débandade au Kurdistan irakien où le clan Barzani tient tête à l'Etat et refuse de placer les revenus pétroliers kurdes sous la supervision de Bagdad quitte même à vouloir à l'aide d'Erdogan envoyer le gaz kurde à l'Europe en lieu et place de la Russie. Bref le Sultan des terroristes d'Idlib se cherche un Idlib « irakien » gazifère qui lui facilite de surcroît le projet du gazoduc Israël-Turquie-Europe là encore pour doubler la Russie. La riposte de la Résistance ?
Une base militaire turque, située dans le nord de l’Irak, a été frappée vendredi par deux roquettes.
Des médias irakiens se sont référés à des sources militaires concordantes, rapportant qu’une base de forces turques dans la province de Dohuk, au Kurdistan irakien, avait été prise pour cible par deux roquettes.
« Cette base militaire, qui abrite des troupes turques, s’appelle Siri et se trouve non loin de la ville d’al-Amadiya, au nord de la province de Dohuk », précisent les mêmes sources.
Certains des rapports réaffirment que l’une des roquettes s’est abattue sur un véhicule militaire qui stationnait à l’intérieur de la base. Le bilan des pertes reste inconnu. Ni Ankara, ni Erbil, ni Bagdad n’ont encore réagi à ces rapports.
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Malgré l’opposition de Bagdad, la Turquie a annoncé, lundi, le début d’une opération transfrontalière terrestre et aérienne contre le nord d’Irak afin d’y « éliminer les éléments du PKK ».
Sous prétexte de lutter contre le PKK, la Turquie a sous son contrôle une vingtaine de bases militaires dans le nord d’Irak et la région du Kurdistan. Bagdad a, à maintes reprises, demandé à Ankara d’évacuer ses forces du sol irakien.
Les forces de l’armée turque inaugurent de nouvelles bases et casernes dans le nord d’Irak, elles bombardent différentes régions, elles arrêtent de plus en plus de personnes et elles mettent à feu des villages au peuplement kurde ; toutes ces opérations se sont multipliées après le déplacement du Premier ministre du Kurdistan irakien, Masrour Barzani, à Ankara et ensuite en Europe. Mais quels sont les objectifs cachés des agissements turcs en Irak ? Mohammed Sadeq al-Hachemi explique :
- La Turquie cherche à mettre en place des sièges et positions sûrs en Irak afin de récupérer les parties qu’elle avait perdues dans le cadre des accords, signés au début du XXème siècle.
- Après chaque opération militaire, la Turquie inaugure de nouvelles bases et s’empare de nouvelles régions. À présent, quelque 250 kilomètres carrés du sol irakien sont sous le contrôle des forces turques.
- La plupart des localités ciblées par la Turquie en Irak et en Syrie sont des champs pétroliers ou gaziers ou des voies de liaison stratégiques, indiquées sur les cartes du commerce mondiales. Il paraît que l’un des objectifs les plus importants des offensives turques est d’entraver le projet international de la Chine, dit « La nouvelle route de la soie » ou « la Ceinture et la Route », car la Turquie entend mettre la main sur l’économie et les ressources d’hydrocarbure de l’Irak (surtout dans les provinces de Ninive et de Kirkouk) dans l’espoir de pouvoir remplacer la Russie et Israël en matière de livraison de gaz vers l’Europe. À Londres, Masrour Barzani s’est dit prêt à fournir du gaz à l’Europe, au lieu de la Russie.
- Ankara envisage d’inaugurer des bases d’espionnage contre l’Iran et l’Irak, au profit d’Israël, car Erbil s’est montré déjà peu efficace pour protéger les positions du Mossad au Kurdistan irakien.
- La Turquie va étendre les régions qu’elle contrôle en Irak jusqu’à Sinjar en vue de bloquer les voies et les trajets qui sont importants pour l’économie mondiale et de les transférer, d’une manière ou d’une autre, vers Erbil et le sol turc. Il est à noter que l’accord, signé entre le Premier ministre irakien Moustafa al-Kadhimi et le président turc Recep Tayyip Erdogan, permet que Sinjar soit gouvernée par Erbil.
- Ankara envisage d’encercler les Hachd al-Chaabi et de créer un front commun (Turquie-Kurdes-Israël) pour lutter contre les forces des Hachd.
- L’un des autres objectifs cachés qu’Ankara poursuit à travers ses opérations militaires en Irak est de mettre en place des bases et des positions sûres pour héberger les terroristes de Daech et les éléments baathistes dans le cadre d’une lutte contre les chiites irakiens.
- D’après le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, « les opérations turques en Irak sont menées avec le feu vert de Bagdad ». Si l’on y croit, il s’agirait d’un plan sécuritaire en catimini contre l’Irak. [Le gouvernement irakien a démenti, dans plusieurs communiqués, toute coopération et coordination avec Ankara, dans le cadre des opérations militaires turques contre le sol d’Irak, NDLR]
- Nombreuses sont des sources qui réaffirment que les responsables irakiens n’osent protester à la Turquie pour ses offensives, en raison des sommes faramineuses qu’ils ont sur leurs comptes dans les banques en Turquie.
- Les objectifs de la Turquie dépassent largement la lutte contre le PKK. En réalité, la Turquie et Israël tentent de réaliser leurs objectifs stratégiques, économiques et sécuritaires dans la région et nul besoin de préciser que l’Iran fait partie des principales cibles de ce plan. Autrement dit, une alliance turco-kurdo-israélien naîtra vis-à-vis d’un front de la Résistance, composé de l’Iran, de l’Irak et de la Syrie.
- Suite au décret émis par la Cour fédérale d’Irak qui interdisait le commerce de pétrole et de gaz par le Kurdistan irakien, Erbil a décidé de coopérer avec la Turquie, l’Europe et les États-Unis pour ainsi harceler Bagdad.
- Lors de sa visite à Londres, Masrour Barzani a évoqué un plan de confédéralisation, qui signifie une sorte de sécessionnisme ; beaucoup d’experts politiques croient donc que l’occupation des parties de l’Irak par la Turquie, avec aide et assistance du Parti démocratique du Kurdistan, a pour objectif l’inauguration d’un gouvernement kurde, avec de larges pouvoirs pétroliers, sous l’égide de la Turquie et cela pour que le Kurdistan irakien s’éloigne de Bagdad et s’approche, plutôt, de l’Europe et d’Israël par l’intermédiaire d’Ankara.