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Erbil : les dessous de la présence militaire turque (Débat)

Erbil : les dessous de la présence militaire turque (Débat)

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Plus le temps passe, plus l'incursion illégale que l'armée turque mène depuis 48 heures par voie terrestre et aérienne contre Erbil, juste après que Barzani junior a rencontré Erdogan sous prétexte de devoir combattre ensemble le PKK, révèle ses véritables objectifs. Au fait, que fait Ankara dans le nord de l'Irak ? 
 

Le mouvement de résistance irakien Al-Nujbaa lève un coin du voile sur un accord secret conclu lors de la visite de Barzani à Ankara.
"L'agression et les attaques de la Turquie contre la souveraineté irakienne reposent sur un accord entre Erbil et Ankara", a tweeté Firas Al-Yasser, membre du mouvement de résistance irakien Al-Nujaba.
Il a également révélé qu'en vertu de cet accord, la Turquie est autorisée à s'infiltrer dans le nord de l'Irak pour contrer le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), et qu'elle se serait engagée à transporter le gaz du Kurdistan irakien vers les marchés européens.
Le responsable irakien a en outre noté que le volume des exportations de gaz de la région du Kurdistan s'élevait à plus de 500 millions de mètres cubes et représentait 24 milliards de dollars par an.
Le président de la région autonome du Kurdistan d'Irak, Masrour Barzani, a annoncé en mars que la région kurde pourrait répondre à une partie des besoins énergétiques de l'Europe. Il a souligné lors de la conférence sur l'énergie de Dubaï que "le Kurdistan irakien sera bientôt une source majeure d'approvisionnement en énergie et jouera un rôle important dans un avenir proche pour répondre à la demande énergétique mondiale et aux exportations de gaz vers d'autres régions d'Irak, la Turquie et l'Europe." Il y a donc un aspect éminemment anti-russe à cette incursion. Mais il y a plus : la Cour suprême fédérale irakienne à Bagdad a récemment rendu deux importants verdicts judiciaires selon lesquels Erbil ne peut pas disposer de ses revenus pétroliers. Le ministère irakien du pétrole a proposé la semaine dernière la création d'une compagnie pétrolière nationale du Kurdistan, sous le contrôle du gouvernement fédéral du sud de l'Irak. L'objectif est de mettre fin à la domination du Kurdistan sur le pétrole et le gaz de la région, dont il peut disposer trop librement. Mais ne serait-ce pas la Turquie qui fait tout cela parce qu'elle a été appelée à l'aide par une partie agissant dans l'ombre. Le sultan sert-il de bouclier aux intérêts cachés d'Israël dans le nord de l'Irak, des intérêts vieux de 20 ans que l'Iran et la Résistance irakienne ont défié en attaquant tour à tour un centre du Mossad à Erbil et une raffinerie travaillant pour le compte de Tel Aviv. Mais Erdogan sait-il que jouer avec le feu finit par vous brûler les doigts ? La dernière fois que la Turquie atlantiste a tenu tête à la Résistance, c'était à Saraqib, dans le nord de la Syrie : elle a perdu la bataille en trois heures face aux unités Radwan du Hezbollah.
Ayssar Midani, analyste franco-syrien des questions internationales, et André Chamy, juriste international, s'expriment sur le sujet.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV