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A quoi rime les frappes aériennes turques dans le Nord d'Irak

Véhicules blindés turcs en Irak. ©Al-Hurra Vidéo: l'incursion turque en Irak

C'est à croire que la Résistance irakienne, bien en colère contre l'agression turque, laquelle agression vise à assurer à Israël et aux bandits US le trafic "sécurisé" du pétrole volé syrien et l'or noir détourné de l'Irak par le clan Barzani, s'en est allée jusqu'à Jarablous en Syrie pour punir l'agresseur!

Au moins quatre personnes, dont trois membres de la soi-disant Défense civile syrienne (Casques blancs) et agents du MI6, ont été blessées hier mardi dans une attaque à la roquette menée à Jarablous, dans le nord de la Syrie, qu'Anadolu attribue un peu hâtivement aux Kurdes de YPG.

Un véhicule des Casques blancs a été la cible des roquettes des miliciens. Le véhicule a été détruit et un civil et trois membres des Casques blancs ont été blessés, rapporte l'Agence Anadolu (AA).

Peut-on croire à cette version? Au fait, les fameux YPG n'ont rien à en vouloir aux Casques blancs avec qui ils continuent à coexister en parfaite harmonie pour le bien des intérêts US/OTAN/Israël/Turquie. Cette offensive d'envergure que la Turquie vient de lancer contre le nord de l'Irak et qui implique pour la première fois des chasseurs, des drones, entre autres, et ce, au nom d'un PKK qui n'existe pratiquement plus fait suite à une rencontre entre Barzani et Erdogan.

Que cherche Barzani? Dé-irakiser le nord de l'Irak quitte à en envoyer le gaz vers l'Europe et ce avec l'aide effective de la Turquie qui supplie en ce moment Israël pour la choisir comme voie de transit de son gaz vers l'Europe. C'est ainsi que la Turquie a lancé une nouvelle opération militaire dans le nord de l'Irak ciblant les positions des éléments du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Bien que cette démarche ne soit pas nouvelle dans la région, elle varie selon les observateurs en fonction du timing et de l'ambiance générale dans laquelle elle a été lancée. C'est ce à quoi les médias turcs font également référence lundi, alors que la plupart d'entre eux, notamment les proches du gouvernement turc, ont évoqué des « angles remarquables » qui caractérisent l'opération en cours.

Cité par Abadolu, le ministre turc de la Défense Hulusi Akar a déclaré que les avions de chasse de l’armée turque « ont réussi à frapper des abris, des bunkers, des grottes, des tunnels, des dépôts de munitions et le siège du PKK », sans toutefois faire allusion aux pertes subies par l'armée turque depuis le début de cette opération. En effet aux pertes de Jarablous en Syrie répondent les pertes de l'armée turque en Irak. Cette fois l'offensive est loin d'être une promenade de santé bien que Barzani ait activé les peshmergas en soutien au Sultan! 

Mais ce mercredi 20 avril, le ministère turc de la Défense a fini par annoncer la mort d'un deuxième officier de haut rang de l'armée turque lors de l'opération « Griffes-serrure ».

« Lors d'une attaque à la roquette contre le nord de l'Irak, le premier-lieutenant Qan Qanli Qoyu a été tué », annonce le communiqué ministériel. Il s'agit du deuxième officier turc tué depuis le début de la nouvelle opération dans le nord de l'Irak, lundi.

L'opération vise les régions de Mtina, Zab et Afshin-Basian, et le ministre turc a ajouté que « l'opération a été menée en coordination avec les amis et alliés de la Turquie, dans laquelle Ankara a porté un coup sévère à la présence de l'organisation terroriste dans la région, en utilisant la plus grande quantité de munitions locales ».

Les observateurs, interrogés par le site Internet Al-Hurra, sont unanimes à dire que l’opération militaire actuelle est une continuation des opérations précédentes, qui ont été officiellement lancées en mai 2019.

L’opération « Griffes-serrure » survient 3 jours après la visite du Premier ministre du gouvernement régional du Kurdistan, Masrour Barzani, à Ankara, où il a rencontré le président turc Recep Tayyip Erdogan et le chef des services de renseignement turcs, Hakan Fidan, et cela « renforce les spéculations sur la coordination entre les deux parties sur l'opération ».

Barzani a déclaré après ses entretiens avec Erdogan qu'il se félicitait de « l'expansion de la coopération pour renforcer la sécurité et la stabilité » dans le nord de l'Irak.

L'opération s'étend sur une zone de 7 000 kilomètres carrés, dans une zone de pénétration à l'intérieur du territoire de la région du Kurdistan irakien, à une profondeur de 25 à 30 kilomètres.

Le chercheur spécialisé dans les affaires turques, Mahmoud Alloush, affirme que « l'opération turque actuelle est concentrée dans la région de Zab, qui est d'une grande importance pour le PKK, où il exerce force, influence et propagande ». Mais le PKK n'est qu'un prétexte évidemment.  

Dans une interview accordée à Al-Hurra, Alloush a ajouté que « le nettoyage de la région de Zab affaiblira la présence du PKK dans les régions d’Afashin, Bassian et Matina, mais au fait ce n'est qu'un écran puisque l'armée turque veut y créer des bases permanentes ».

L’opération « Griffes-serrure » vise principalement à éliminer les éléments du PKK sur la bande frontalière et à « créer une zone de sécurité » d’une profondeur de 40 km.

En outre, le chercheur politique Alloush estime que « le moment du lancement de l'opération est important », car il intervient à la lumière d'un vide gouvernemental à Bagdad et de la préoccupation mondiale concernant la crise ukrainienne.

Il semble qu'Ankara cherche à investir ces deux choses, afin de donner une impulsion à ses opérations militaires dans le nord de l'Irak.

Erdogan « aura également intérêt à inscrire la lutte contre le terrorisme à l'agenda politique intérieur à l'approche des élections présidentielles ».

Cette opération pourrait ouvrir la voie à un mouvement militaire similaire contre les « unités » kurdes dans le nord de la Syrie dans la période à venir, selon cet expert.

C'est ce qu'ont indiqué des responsables kurdes du nord-est de la Syrie, dont Aldar Khalil, membre de la présidence conjointe du Parti de l'union démocratique, qui a déclaré lundi : « Il existe un plan unifié et global. Il inclura d'abord les montagnes du Kurdistan, puis Sinjar et le Kurdistan Rojavai. »

Khalil a parlé des opérations « d'encerclement » sur lesquelles travaille la Turquie afin d'assiéger les zones sous le contrôle des forces kurdes dans le nord-est de la Syrie, d'abord à travers les opérations militaires qui se déroulent actuellement, et ensuite à travers le « mur en cours de construction », autour de la région de Sinjar du côté irakien.

L'expert militaire turc, Ismail Hakki Pekin, a déclaré pour sa part que « les objectifs de l'opération Griffes-serrure ont ​​été déterminés il y a longtemps », notant que son nom vient de l'intention de l'armée turque de fermer essentiellement les zones ciblées à toute activité du PKK.

« La fermeture signifie que le passage du PKK ne sera plus possible », dit Pékin, faisant référence aux régions de Mtina, Zab et Afashin-Bassian.

L'expert militaire a abordé un « point important », à savoir qu'une partie du processus actuel peut être liée à la nécessité de « sécuriser les oléoducs et gazoducs dans la région vers la Turquie », ajoutant : « La stabilité doit être assurée pour que le gaz naturel puisse passer. »

Fin mars, le Premier ministre du Kurdistan irakien Masrour Barzani a déclaré que la région avait la capacité de combler une partie de la pénurie énergétique, du moins en Europe.

Barzani a souligné, lors d’une conférence sur l’énergie à Dubaï, que le Kurdistan irakien deviendra bientôt une importante source d’énergie, ce qui contribuera à répondre à la demande mondiale avant d’ajouter : « Nous deviendrons un exportateur net de gaz vers le reste de l’Irak, la Turquie et l’Europe dans un proche avenir. »

La question du gaz et des exportations, selon l'analyste politique Kazem Yawar, nécessite la stabilité de la région frontalière avec la Turquie et l'élimination de tout danger en provenance du PKK.

À son tour, l'expert militaire et sécuritaire turc, Abdullah Agar, a expliqué que la récente visite de Barzani en Turquie était liée à l'opération militaire « Griffes-serrure ». « C'est une opération menée par les Turcs et les Kurdes, qui agissent comme des frères. Grâce à cette opération, les bases militaires du PKK dans les districts d'Afashin-Bassian et de Matina seront fermées », a-t-il déclaré.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV