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Une base navale israélienne à Bahreïn où aux Émirats, possible?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le navire japonais Mercer Street est géré par Zodiac Maritime Ltd., une société basée à Londres appartenant au magnat israélien Eyal Ofer. (Archives)

Une OTAN anti-Iran sous l’égide d’Israël à laquelle prennent part Abou Dhabi et Manama : quelle sera la réaction iranienne ? Le 13 mars dernier, une méga base secrète du Mossad à Erbil au nord de l’Irak s’écroulait sous les coups des Fateh 110, base depuis laquelle avaient été lancés des drones contre l’Iran. Évidemment, c’est l’une des perspectives envisageables si Israël dresse une base navale près des côtes iraniennes. Mais il y en a d’autres. Raï Al-Youm y revient.

Pourquoi le général de division Salami, commandant en chef des Gardiens de la Révolution islamique, a-t-il choisi l’île de Bou Moussa pour mettre en garde les Émirats arabes unis et Bahreïn, sans les nommer directement, contre la présence sioniste sur leurs terres ? Cet avertissement était-il une réponse au « Sommet du Néguev » ? Et leur intention d’acheter des Dôme de fer israéliens ?

« À l’heure où la plupart des gouvernements arabes sont restés muets sur la nouvelle alliance israélo-arabe, dont le “Sommet du Néguev” a posé la première pierre dimanche dernier, avec la participation de quatre ministres des Affaires étrangères de pays arabes (Égypte, Émirats arabes unis, Maroc, Bahreïn), qu’ils soient pour ou contre, la réponse iranienne a été forte, selon les mots du général de division Hossein Salami, commandant en chef du CGRI, lors de sa visite “réfléchie” sur l’île de Bou Moussa, accompagné du général de brigade Alireza Tangsiri, commandant des forces navales du CGRI », a écrit le rédacteur en chef de Raï Al-Youm Abdel Bari Atwan.  

Le général de division Salami a délibérément dirigé une menace explicite contre certains pays du golfe Persique, en particulier les Émirats arabes unis et Bahreïn, sans les nommer, lorsqu’il a déclaré : « Malheureusement, certains des régimes au pouvoir dans les pays situés dans le sud du golfe Persique ont pris l’initiative d’établir des relations politiques et de sécurité avec l’entité sioniste, qui représente une grave menace pour la sécurité de la région, et en particulier pour ces pays eux-mêmes. »

« Nous déclarons franchement que la poursuite de cette communication est totalement inacceptable, et ils (les Émirats arabes unis et Bahreïn) devraient savoir que la présence de l’entité sioniste malveillante dans n’importe quelle région provoque une déstabilisation et de l’insécurité », a ajouté le général Salami.

Raï Al-Youm précise ensuite que la réponse iranienne au Sommet du Néguev, qui s’est tenu à l’invitation de Yair Lapid, ministre des Affaires étrangères du régime israélien et en présence de son homologue américain Anthony Blinken, était attendue, car Lapid a souligné dans plusieurs déclarations que « cette nouvelle alliance militaro-politique israélienne vise à empêcher l’Iran de produire des armes nucléaires ».

Cependant, on ne s’attendait pas à ce qu’il reçoive ce fort message d’avertissement menaçant du général de division Hossein Salami, lors d’une visite sur l’île iranienne de Bou Moussa. En effet, ces derniers mois, de nombreux traités et accords de sécurité et de coordination militaire ont été signés entre les Émirats arabes unis, Bahreïn et l’entité sioniste.

« Des articles de presse occidentaux ont confirmé qu’ils étaient en train d’acheter les systèmes israéliens Dôme de fer dans le cadre de transactions pouvant s’élever à plusieurs milliards de dollars, et d’ouvrir des bureaux ou des bases pour les institutions militaires et de sécurité israéliennes dans leurs capitales près de la frontière iranienne », note Atwan.

« Si les missiles Patriot américains les plus avancés n’ont pas réussi à affronter les missiles et les drones yéménites lorsqu’ils ont ciblé des installations pétrolières dans les villes émiraties d’Abou Dhabi, la capitale politique, et de Dubaï, la capitale économique, il y a quelques mois, les Dôme de fer israéliens, dont le mythe d’invincibilité a été brisé dans la bande de Gaza, réussiront-ils à affronter les missiles iraniens les plus avancés et les plus précis ? Un fou parle, une personne saine d’esprit écoute », poursuit Rai Al-Youm.

Les Émirats arabes unis et Bahreïn ne sont qu’à quelques kilomètres des côtes iraniennes sur la rive orientale du golfe Persique. Ainsi, l’implantation de bases israéliennes, fixes ou mobiles, pour cibler l’Iran constitue une provocation pour lui et une menace pour sa sécurité. Sans oublier que les missiles et les drones qui ont frappé Abou Dhabi et Dubaï sont de technologie iranienne et ont été lancés par le mouvement de la Résistance yéménite Ansarallah, qui ne nie pas le soutien militaire et politique explicite de l’Iran, et surtout, plus important encore, il n’est pas exclu que ces attaques aient été coordonnées avec l’Iran, directement ou indirectement.

Atwan précise que « la nouvelle alliance arabo-israélienne qui a été établie lors du “Sommet du Néguev” peut protéger le gouvernement israélien de Bennett de la chute, ou reporter sa chute de quelques jours ou de quelques semaines, mais elle ne protégera pas les États du golfe Persique qui l’ont rejointe, ou envisagent de la rejoindre, et peuvent même avoir des résultats contre-productifs ».

Il suffit de rappeler que les trois opérations de commandos palestiniens qui ont visé des colons et des soldats israéliens à Beersheba, Hadera et dans le centre de Tel-Aviv, et qui ont fait 11 morts et des dizaines de blessés, soit dix fois plus que le nombre de morts au cours de la dernière guerre dans la bande de Gaza, sont les exemples les marquants qui confirment ce que nous avons dit plus haut, réitère Abdel Bari Atwan.

Certains gouvernements du golfe Persique, et nous le disons avec regret et amertume, se comportent de manière « provocatrice » contre un demi-milliard d’Arabes en se rapprochant du régime d’occupation israélien, militairement, sécuritairement et politiquement et se tiennent dans sa tranchée face à un État régional islamique voisin (l’Iran) pour l’empêcher de posséder de prétendues armes nucléaires, ce qui mettrait en danger sa sécurité et sa stabilité.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV