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Attaques contre Beer Sheva, Néguev et Tel-Aviv pré-annoncent-elles la Grande guerre?

Tel-Aviv le soir de l'opération de Bnei Brak, le 29 mars 2022. (Capture d'écran)

Cette riposte que les unités spéciales de l’armée sioniste ont réservée ce jeudi matin du 31 mars à la spectaculaire opération commando palestinienne de Bnei Brak, troisième d’une série à avoir frappé l’entité sioniste et de l’avoir frappé en plein cœur puisque du sud (Beer Sheva) puis du nord (Hadera), elle s’est dirigée vers le centre d’Israël à Tel-Aviv où le commando a liquidé cinq colons pour faire passer le bilan des pertes israéliennes en seulement sept jours à 11, et bien cette riposte est parfaitement décalée. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que ces criminels sionistes qui sont descendus tout à l’heure au camp de Jénin pour ouvrir le feu sur femmes et enfants, jeunes et vieux avant de lancer des grenades de gaz lacrymogènes dans le seul hôpital du camp, alors que les blessés de leur assaut venaient à y être admis, n’ont guère fait œuvre nouvelle, cela fait des mois déjà que l’armée d’occupation s’efforce à « démilitariser » Jénin, à y « démanteler » les « cellules armées » liées au trio Hamas-Hezbollah-Jihad islamique et ce, par descentes armées interposées mais sans que ses agissements aboutissent à quoi que ce soit de palpable, le héro de l’opération du 29 mars à Bnei Brak qui avant de tirer sur des colons a crié à leurs femmes et enfants de se mettre à l’abri, ayant été l’originaire de Jénin.

À ce rythme, ce que l’armée israélienne totalement paniquée vient de faire ce jeudi matin à Jenin, ne fera qu’attiser le feu des attaques commandos dans tout Israël, le fissurant coup sur coup de l’intérieur. Et c’est là que se situe toute la nouveauté de cette forme que vient de prendre la Résistance palestinienne à l’occupation sioniste laquelle occupation a été forcée en l’espèce de seulement sept jours, à compter de l’opération commando de Beer Sheva, à déplacer de facto ses frontières « historiques » au Nord et au Sud, soit celles qui le séparent de deux puissances balistiques ennemies que sont le Hezbollah et Gaza, pour les réimplanter au milieu de ses colonies du centre avec tout ce qu’une telle reconfiguration frontalière comporte en termes de portée géostratégiques pour l’adversaire et de risques militaires et sécuritaires pour Tel-Aviv.

Le mercredi 30 mars au soir, l’état major de l’armée sioniste a demandé armes, équipements et renforts supplémentaires, non pas pour tenir tête aux missiles tactiques du Hezbollah ni aux roquettes et drones de Gaza, mais bel et bien pour surveiller la ligne de contact entre « Israël » d’une part et la Cisjordanie de l’autre, soit cette zone proche de la Ligne verte, de Qods et de ses quartiers et de principaux blocs de colonies. Dans quel objectif ? Contrer les infiltrations de commandos non pas de Radwan (Hezbollah) en Galilée mais palestiniens, en provenance de la Cisjordanie, sans pour autant que ce même état-major ait une quelconque solution ou idée pour contrer les «attaques » commandos à venir en Palestine historique où la proximité des quartiers sionistes et palestiniens, rend impossible de dresser des remparts, des barrages, des tranchées voire de ces « murs de séparation » si cher à Israël.

Or ce repli à l’interne « forcé » qui tend à « hachurer », à peine à quatre semaines du premier anniversaire de la méga bataille balistique du mai 2021, Épée de Qods, la carte des territoires occupés de la Palestine a tout pour ressembler à l’étape préliminaire d’un vrai plan qui entraîne malgré elle l’entité sioniste. Au risque de choquer le lecteur, ce devrait être ce plan dont les détails tendent à apparaître et qui aurait fait si diablement peur à Israël, au point de pousser cette nuit Bennett à appeler Biden pour lui demander secours.

Car soi dit en passant, des opérations commandos si peu espacées dont chacune demande des semaines voire des mois de préparations, les Palestiniens ne les feraient pas que pour créer un vide sécuritaire. Ce vide « sécuritaire », chaque jour plus béant d’ailleurs, existe déjà depuis la fin de l’Épée de Qods, que ce soit en Cisjordanie où Mahmoud Abbas, la cinquième colonne est politiquement morte ou dans les territoires de 48 où Qods, Lod… s’offrent en autant de volcans en éruption. Alors que pourraient bien viser ces opérations ? Y a-t-il une logique d’ensemble qui les conduit ? À première, c’est une volonté d’occuper l’armée israélienne à l’interne de façon à ce qu'elle quitte les frontières qui régissent ces attaques.

Car qu’on se le dit, entre le 23 mars, date de l’opération commando de Beer Sheva et le 29, celle de l’attaque de Bnei Brak, le front Nord et le Front Sud ont presque disparu pour céder placer à au moins trois autres fronts, Intra-Israël, Palestine historique et la Cisjordanie et un pareil multfrontisme ne peut provenir qu’à la veille des grandes guerres où un coriace adversaire chercherait à vous disperser et à vous affaiblir et surtout à vous brandir sous votre nez l’incapacité organique de votre armée de terre sur tout terrain où votre armée de l’air ne peut intervenir.

Quant à la logique d’ensemble il semblerait qu’il y en a une : est-ce la Résistance qui, sensible aux agissements récents de l’entité et de ses recherches désespérées d’alliance de dernière chance, tantôt dans le golfe Persique tantôt en mer Rouge qui opère là, et se trouverait sur le point de prouver à Israël de quel bois est fait sa capacité de combat hybride ? Bien probable.

Surtout que les malheurs israéliens de ce 29 mars n’en sont pas restés au stade de la fusillade et que comme tout guerre hybride ont trouvé un aspect infrastructurel avec ce curieux incendie à Shlomtzion dans la vallée du Jourdain, survenu dans une usine aux substances toxiques, sur quoi les médias dominants ont craintivement fait l’impasse mais qui a l’air de tout, sauf d'un simple hasard d’abord par son emplacement qui est tout près de la Cisjordanie, puis par le fait qu’il a poussé à l’évacuation des colons comme si les auteurs en auraient cherché à faire place nette à deux pas de la Cisjordanie, à accentuer le front de combat qui se profile entre cette dernière et Israël.

Mais il y a un autre point qui indique que la triple opération commando fait partie d’un plus grand cadre hybride qui met au défi l’entité alors qu’elle prétend être capable de mener des « coalitions ». Qu’on s’arrête sur le message de félicitation du Hezbollah pour en avoir le cœur net.

Cité par Al-Manar ce 30 mars, la Résistance libanaise félicite d’abord  les « jeunes palestiniens » qui ont prouvé à travers leurs « trois opérations », « leur sérieux à couvrir les droits historiques du peuple de la Palestine » puis se fixe sur « la quantité et la qualité » de ces trois opérations : « Il s’agit d’opérations inouïes basées sur un modus operandi parfaitement nouveau que les Résistants ont accompli en peu de temps et qui font école et date et qui montrent qu’il n’existe plus aucun endroit en Israël et dans le monde qui soit sûrs pour les colons et leurs militaires ».

À quoi rime cette référence à l’aspect extra-régionale de l’opération ? Est-ce l’axe de la Résistance et sa contribution qui sont mis en relief. Évidemment. Mais il y a plus : et c’est le grand mystère du message à déchiffrer à moins qu’on lit DEBKAfile, site proche du renseignement de l’armée sioniste qui fait une liste identitaire détaillée des cinq colons liquidés, avec une référence claire aux Ukrainiens récemment arrivés en territoires occupés :

« Cinq personnes ont été tuées par balle dans des rues bondées de la ville de Bnei Brak, dans le centre d'Israël, le mardi 29 mars au soir… Deux d’entre eux étaient des ressortissants ukrainiens, âgés de 32 et 23 ans, qui n'ont pas encore été identifiés… Le ministre des affaires militaires, Benny Gantz, a convoqué une conférence d'urgence avec les chefs de la sécurité et du renseignement pour tenter de réévaluer la politique nationale et l'adapter à la lutte contre un nouveau type d’attaque mais il est peu probable que les choses entrent bientôt dans l’ordre… L'incapacité des services de renseignement à alerter le système des trois incidents mortels indique des failles graves dans les méthodes du Shin Bet qui sont devenues obsolètes pour gérer la génération contemporaine de terroristes... ».

Au Néguev ou l’entité sioniste a commencé à loger les Ukrainiens juifs depuis 24 février, elle fait, on le sait, de l’anti-russisme, elle qui est largement impliquée dans la guerre contre la Russie en Ukraine et forment et entraînent à la fois en Ukraine et en Israël les mercenaires avant de les lancer à l’assaut de l’armée russe qui après l’échec de vrai faux pourparlers de paix d’Istanbul, semble rester droite dans ses bottes et vouloir aller jusqu’au bout de son entreprise de dé-sionisation du régime de Kiev.

Y a-t-il un lien entre cette lutte russe là et la lutte pour la libération de la Palestine ? La question reste ouverte à moins de voir enfin une vraie convergence d’intérêts et d’objectifs entre d’une part une Russie qui a fini par comprendre qu’Israël n’est pas son allié mais un vecteur de démembrement conçu par l’axe US-Israël à son encontre comme à l’encontre de tout État-nation indépendant et qu’à cet égard il faudrait que son appui à la Palestine aille au-delà de la parole et des Kornet de Gaza et de l’autre, une Résistance qui dès le début a vu dans le conflit ukrainien une prolongation de la guerre de l’empire, la même qu’il mène contre la Palestine, contre la Syrie, contre le Liban bref contre l’axe de la Résistance.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV