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Et si la Russie s'était trompé en misant sur Riyad et Abou Dhabi pour créer une alliance pétrolière anti US?

Le détroit de Bab el-Mandeb n'est large que de 30 km, sa fermeture est l'affaire de quelques drones et missiles de courte portées tirés depuis Hodaidah tous les jours/illustration

Sur fond de pseudo-bombages de torse anti US teintés de menaces d'une suppression du pétrodollar au profit du pétro-yuan, l'Arabie des Salmane dont la guerre contre le Yémen et son Etat et sa nation entre ce 25 mars dans sa huitième année, est parvenue rien que ces quatre dernières semaines à doubler la Russie au sein de l'OPEP plus et à la devancer ce février en termes de vente du brut à la Chine avec une moyenne de 1.81 millions de baril par jour. Certes la Chine n'irait pas renoncer à l'achat du brut russe pour cause de sanctions US comme elle n'a pas renoncé au pétrole iraniens mais certaines de ses grands établissements bancaires ont cessé de financer l'achat en dollar des produits russes en cherchant d'ors et déjà des marchés alternatives, ce qui tend à faire penser qu'in fine la Chine achètera du brut russe mais un brut au prix nettement sous évalué.  

De quoi est-il le signe ce concours de circonstances ? du fait que la Russie se fera bien du tort, maintenant qu'elle est en pleine guerre contre les Anglosaxones et leurs affidés et cibles des sanctions les plus drastiques qui soient, si elle croit pouvoir miser sur l'Arabie ou les Emirats afin de créer une alliance pétrolière à connotation anti anglo-saxonne et dont la mission salutaire consisterait à faire noyer le dollar voire à relancer des transactions pétrolières en billet non vert. Mais à part la sympathie de la Chine et cette promesse d'alliance faite par Pékin à Moscou, Poutine a-t-il d'autres moyens pour faire respecter sa poids et sa place en qualité du producteur pétrogazier imbattable maintenant qu'elle est sous la férule des sanctions? Il y a certes le besoin du camp d'en face, les Européens par exemple qui lui servirait de caution, l'Europe refusant d'ors et déjà à aller trop loin dans la guerre énergétique anti-Russie. Mais du côté des Golfiens si prompts à briser les promesses les partenariats avec qui que ce soit, dès lors qu'il s'agit de rendre service aux maîtres atlantistes, comment la Russie pourrait les contrer?

Vidéo: ce qu'ont fait les drones yéménites aux vols saoudiens à l'aéroport de Djeddah, 21 mars/twitter

Entre entre le 11 et 21 mars, a eu lieu en territoire saoudien l'une des opérations balistiques les plus spectaculaires de ces derniers temps, signée Ansarallah, opération en trois étapes comme suit :  la première étape: la frappe contre des installations d'Aramco dans la capitale saoudienne, Riyad, et le port ultra stratégique de Yanbu situé sur la côte ouest. Cette étape a eu lieu le 11 mars,  à l'aide de 9 drones, et pas plus car il s'agissait surtout d'un avertissement à Riyad pour lui faire comprendre que le jeu a changé et que face au  maintien de l'embargo criminel contre les Yéménites, Sana n'a pas les bras croisés et qu'il est capable de déplacer la guerre dans la profondeur stratégique saoudienne. Cet avertissement s'appuyait principalement sur des drones et pas de missiles balistiques. 

 

Puis vint La deuxième phase, déclenchée le 20 mars, laquelle phase a soudain élargi le champ d'attaque pour viser des cibles vitales dans les régions d'Abha, Khamis Mushait, Jizan, Samtah et Dhahran Al-Janoub, et cette  est intervenue environ 4 heures après que le chef du Conseil politique suprême yéménite , Mahdi Al-Mashat, a conseillé aux Saoudiens et à leurs parrains de prêter l'oreille aux cris du peuple yéménite avant d'avoir à entende son rugissement.

Vidéo: Aramco frappée, 21 mars/twitter

Or cette seconde phase a eu ceci de particulier qu'elle a visé des infrastructures vitales, des usines de dessalement, la distribution d'électricité et de gaz pour la première fois depuis le début de l'agression, ce qui trace une voie claire pour la forme d'opérations militaires à laquelle aspirent désormais les forces armées yéménites, surtout après que son porte-parole, Le général de brigade Yahya Sare'e, eut confirmé qu'il existait effectivement une " banque de cibles spéciale" comprenant "un grand nombre de cibles vitales-surprise pouvant être ciblées à tout moment". Cette seconde étape a impliqué un lot de missiles balistiques et ailés et un certain nombre d'avions sans pilote, dont le type n'a pas été divulgué.

Mais Ansarallah n'en est pas resté, plaçant un peu plus haut sa barre opération presque 24 heures après cette seconde étape, ce qui a d'ailleurs provoqué la stupéfaction dans le camp d'en face de voir les capacités balistiques de la Résistance de faire un saut qualitatif si important en si peu de temps. Ainsi, la troisième étape de l'opération a visé Aramco mais pas n'importe où mais à Djeddah, dans la partie ouest du Royaume, tout en incluant des cibles vitales à Jizan. Et là la Résistance a activé ses missiles de croisière ailés Qods 2, ainsi que ses missiles balistiques. Saree l'a commenté en ces termes : Que l'ennemi saoudien le comprenne, nos frappes deviennent de plus en plus chirurgicales, pertinentes et concentrées .. Nous n'hésiterons pas à élargir la Banque de cibles lors de la prochaine étape".

A quoi renvoie au juste cet avertissement? Au fait que le détroit ultra stratégique de Bab al-Mandab figurerait aussi en ligne de mire averc en toile de fond deux puissances pétrolières  rivales de la Russie, soit Arabie et Emirats qui verraient leurs exportations troublées, et des consommateurs occidentaux, en souffrir. N'est-ce pas une manne pour la Russie en ces temps bien troubles?

 

Dans les heures à venir, Ansarallah pourrait  élargir la zone de ciblage à de nouvelles installations pétrolières et vitales sensibles, liées à l'électricité, au gaz, au dessalement et autres, voire fermer net le détroit de Bab al-Mandeb. Et l'axe US/OTAN/Golfiens sait que la Résistance en est capable soit à l'aide de ses mines marines, de ses bateaux suicides ou de ses missiles balistiques. Ce n'est guère difficile dans la mesure où la distance entre les deux rives dépasse à peine les 30 km et qu'Ansaralla, auteur de la spectaculaire saisie du navire Rawabi il y a quatre mois au large de Raas Issa non loin de Hudaydah, port contrôlé par les Anglosaxons, a prouvé de quel bois il est fait, s'il décidait de s'y mettre aussi dans les mers.. Aux dernières nouvelles, le prix du baril vient de dépasser 129 dollars avec une hausse de 3% en 72 heures... De ceci Moscou devra se souvenir. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV