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"L'Arabie des Salmane n'est plus maître de son destin pétrolier"

Usine de dessalement de Shaqeeq, Jizan, 20 mars 2022/Capture d'écran

Au bout de 274.243 frappes aériennes que l'axe US/GB/Riyad/Abou Dhabi a mené en 7 ans de guerre contre le Yémen, guerre qui entre ce 25 mars dans sa huitième année, Riyad en est en ce 21 mars à récolter un méga tempête : pour la seconde fois en l'espace d'à peine 24 heures ses infrastrutres vitales, les mêmes qu'il a totalement anéanties au Yémen a été pris pour cible d'une très violente attaque, seconde étape de cette opération baptisée " Briser le siège 2" par Ansarallah. Si dans la nuit de samedi à dimanche une méga combinaison de drones Samad 2 et 3 -missiles de croisière Qods 2-missiles balistiques Zulfaghar a pris pour cible les sites pétrogazier à Riyad, une installation pétrolière d'Aramco à Jizan, la centrale électrique de Dhahran, l’usine de gaz de Khamis Mushait et l’usine de liquidation de gaz d'Armaco à Yanbu, sur la mer Rouge,  plus et pour la première fois les usines de dessalement de Shaqeeq avec ce message cuisant que le royaume n'irait plus échapper ni à coup de ruse ni à l'aide de bombardement aux conséquences drastiques de son refus de la paix, le méga raid de cette nuit de 21 mars s'est concentré essentiellement sur Djeddah, son aéroport et à en juger les cartes aériennes qui envahissent les réseaux sociaux, le coup n'avait pas eu d'égale depuis 7 ans.

les principales bandes d'atterrissage ayant été endommagés, les vols sont annulés et les atterrissages rendus impossibles.  Mais comparée à la première étape, la mise hors service de l'aéroport du plus important port saoudien passerait encore : Ce matin la VOA affirmait que la méga opération anti-pétrole saoudien d'Ansarallah avait secoué le marché de l'énergie d'autant que l'ampleur des dégâts et des perturbations causées dans le réseau saoudien de distribution est inconnu mais que "on pourrait en faire une petite idée rien qu'à en juger le nombre de commande qu'Aramco vient d'annuler".

Vidéo: l'usine de dessalement de Shaqeeq/twitter 

Dans ce m^me ordre d'idée, le célèbre cyberactiviste parle lui " des dizaines de firmes et de sociétés étrangères qui auraient après les attaques de ces dernières 48 heures suspendu leurs activités et de dépeupler leurs sièges en Arabie saoudite car la violence, l'ampleur et la fréquence de ces frappes sont inouïs et que  tout indique qu'un nouveau tournant vient de commencer. En effet  l'opération en deux étapes d'Ansarallah qui a fait de la levée de l'embargo contre le Yémen son principal objectif a touché le secteur de l'eau dans un pays où la population est dépendante à 50% des usines de dessalement pour subvenir à ses besoins en eau potable.

Mais ce n'est pas tout : le volet petrogazier de l'opération a également été sans précédent non seulement par la superficie qu'elle a couverte ' quelque 2000 km 2 étendue entre le sud, l'ouest et le centre nord ( Riyad) mais aussi par diversité et la puissance des armes utilisées, et partant les dégâts provoqués. Et puis la cadence, cette cadence folle qui permet à Ansarallah de tenir le coup sans aucun répit de tirer des missiles et des drones pendant 48 d'affilée. Quel sera la conséquence sur le marché de l'énergie en ces temps de crise aigue énergétique si ce rythme se poursuivait , et si surtout elle gagnait en ampleur? 

Vidéo: Aramco , 21 mars /twitter 

Ces questions, MBS se devrait de se les poser mainte fois maintenant qu'il fait semblant, pour provoquer son retour en grâce aux yeux de Biden, de vouloir supprimer le dollar de ses transactions pétrolières, quitte à le remplacer par le Yuan. Toute la semaine, les sources proches du royaume ont laissé entendre que le président chinois serait l'invité d'honneur de Ben Salman et que ce dernier compte lui réserver un accueil à l'identique de Trump. Ce n'est sans doute pas sans raison si à Yanbu c'est  Aramco Sinopec Refining Company, une coentreprise entre Saudi Aramco 2222. SE et China Petrochemical Corporation (Sinopec) qui a été prise samedi pour cible avec en toile de fond cette annonce officielle d'Aramco qui est un aveu :   "L'assaut contre les installations de Yasref a entraîné une réduction temporaire de la production de la raffinerie, qui sera compensée par les réserves". 

Et combe de malheur, ces installations vitales sont placées pour la plupart dans le sud du royaume  ou sur la côte ouest et sont donc largement accessibles aux frappes balistiques d'Ansarallah. " La question est désormais la suivante : Que fera le royaume si la Résistance yéménite décidait de lancer ses drones et missiles quotidiennement à l'assaut des infrastructures hydrauliques du pays. Est-il capable de faire face à une pénurie d'eau dans un climat qui atteint les 60 degrés en été"?

Vidéo: le ciel de Djeddah, 21 mars/twitter 

La raffinerie de pétrole Yasref, est en réalité une coentreprise associant Aramco (Arabie saoudite) et Sinopec chinois, ce qui donne une autre dimension à l'opération d'Ansarallah : en effet les combinaisons de drones et de missiles lancées contre Yanbu l'ont été moins contre la Chine que contre cette prétention saoudienne comme quoi le royaume serait encore le maître de son destin énergétique.

La Chine la Russie ou les Etats Unis ont-ils la moindre idée du choc que serait pour les marchés de l'énergie, si le septembre 2019 venait à se répéter et qu'Ansarallah décidait d'en finir une bonne fois pour toute avec le nerf de cette guerre qu'est le pétrole? En janvier quand il s'est mis à s'en prendre aux Emirats arabes unis pour s'être revenus sur des accords passés, Ansarallah a évoqué la terrifiante idée d'une qui impliquerait "300 drones, 50 missiles balistiques et 46 missiles de croisière". A l'époque Abou Dhabi a compris qu'une ère venait à s'ouvrir où Ansarallah n'est plus une "milice" mais un acteur étatique à part entière dotée d'une puissance balistique absolue. Riyad a l'intérêt à le comprendre aussi. Plus vite il le comprendra plus large sera son marge de manœuvre face aux Etats Unis aux côtés de la Chine et de la Russie. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV