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Crise de confiance US/Israël, Tel-Aviv refuse de vendre des armes à Kiev

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, et le président russe, Vladimir Poutine. (Photo d'Archives)

Le régime israélien vient de rejeter la demande de Kiev de lui livrer des pièces de DCA pour la simple et bonne raison qu'il a peur de la Russie et ne veut en aucune sorte perdre ses liens privilégiés avec Moscou. Soit. Mais quid de ses liens avec les Américains, ses parrains éternels? En refusant d'appuyer militaire Kiev, l'entité n'a-t-elle fait faux bond à ses engagements vis-à-vis des maîtres américains? Il semblerait qu'une crise de confiance s'installe de part et d'autre qui fait que les liens tactiques avec la Russie le remportent sur les liens stratégiques avec les USA. Mais c'est où que le bât blesse? En Syrie et au Moyen-Orient où l'entité voit de ses propres yeux son "rêve américain" se fondre comme de la neige sous le soleil. Israël sait que l'Amérique a perdu la bataille face à la Résistance tout comme lui et que froisser les Russes pour avoir les faveurs US relève du suicide. 

Le rédacteur en chef du quotidien Rai al-Youm et le renommé analyste du monde arabe réaffirme que la crise en Ukraine, opposant l’axe russo-chinois au camp américano-européen, ressemble à un cadeau précieux qui est offert à l'Iran au bon moment, car elle a préoccupé les États-Unis à tel point que ceux-ci ne peuvent plus concentrer toute leur attention à l’Iran. Le résultat ? Les pressions faites par le camp occidental sur l’Iran ont été considérablement allégées.  

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Par contre, en ce qui concerne Israël, « l'équilibre » qu'il est arrivé à établir, au cours des soixante-dix dernières années, entre les camps américain et russe, en jouant entre deux tableaux, est sur le point de s'effondrer dans le dossier de l’Ukraine, selon M. Atwan.

Et de poursuivre : « Prié d’apporter son aide et assistance militaire à l’Ukraine, chose révélée par le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, après sa rencontre avec la vice-ministre ukrainienne des Affaires étrangères, Emine Dzheppar, Tel-Aviv se trouve actuellement face à un choix difficile :  toute réponse positive d'Israël à cet appel ukrainien, c'est-à-dire l'envoi d'armes à l'Ukraine, provoquera inévitablement la colère des Russes, tandis que l'ignorer, ou plutôt ne pas y répondre, suscitera une grande déception chez le camp occidental – les États-Unis et l’OTAN –. »

« En effet, le jeu auquel Israël a joué pendant toutes ces décennies en prétendant qu’il se souciait des intérêts des juifs vivant en Russie, mais en plus en Ukraine, semble bientôt toucher à sa fin », a noté l’analyste.  

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Abdel Bari Atwan a souligné que « face à la crise en Ukraine, l'Iran n’a pas hésité à choisir le camp russo-chinois, tandis qu'Israël n'aura qu'une seule option, à savoir se tenir finalement dans le camp américano-européenne ; ce qui nuira fortement à ses relations avec la Russie et changerait en quelque sorte la donne en Syrie, voire dans toute la région du Moyen-Orient. »

Deux avertissements ont été lancés, au cours des sept derniers jours, à Israël. Premièrement, le missile syrien, qui a atteint la ville d'Umm al-Fahm, dans le district de Haïfa, en représailles à une frappe israélienne sur le sud de Damas, ne pouvait pas être tiré sans le feu vert de Moscou. Et deuxièmement, Ali Chamkhani, secrétaire général du Conseil suprême de la sécurité nationale d'Iran, a déclaré que « c’est à l’Iran d'accepter ou de rejeter les conditions inévitables d'un accord fiable et durable sur la levée immédiate de toutes les sanctions américaines ».  

Atwan de conclure que le premier message laisse penser que la riposte de la Syrie aux raids aériens israéliens dépendrait de la position d'Israël vis-à-vis de la crise en Ukraine tandis que le deuxième message prouve que Téhéran n'abandonnera pas ses positions sans soucier d'atteindre un accord à Vienne.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV