Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche affirme que Washington est prêt à tout scénario sur l'Ukraine, mais quels sont ces scénarios et quelles en seront les conséquences?
A peine deux semaines auparavant, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a prétendu comme d’habitude que la Russie pourrait attaquer l'Ukraine à tout moment. Mais le lendemain, dans un revirement soudain, le porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, a déclaré que « cette attaque n'est plus imminente, mais nous ne savons pas quelle sera la décision finale de Moscou ».
Si Donald Trump était le président, on n'aurait pas douté que cette contradiction proviendrait du manque de coordination et des tensions internes de la Maison Blanche, et s'accompagnerait certainement de nouveaux limogeages et nominations, mais l’équipe démocrate de Biden ne semble pas avoir beaucoup de désaccord sur l'Ukraine, et c'est pourquoi nous estimons que les contradictions de l'administration Biden sont délibérées et intentionnelles.
Dès hier vendredi, tout porte à croire que le président américain Joe Biden aurait programmé la date du 16 février pour une prétendue attaque russe contre l'Ukraine, alors que les Européens sont sceptiques.
Avec cette contradiction, il paraît que Washington cherche à mettre la Russie devant un dilemme : la guerre involontaire ou le dialogue
Un exemple clair de cette hypothèse est la déclaration du secrétaire d'État américain Antony Blinken, qui a dit que Moscou devrait choisir entre la confrontation et la négociation.
Maintenant, compte tenu des efforts diplomatiques qui ont commencé, dont la visite du président turc à Kiev, la visite du président français en Russie et en Ukraine et la décision de Biden de téléphoner à Poutine, la question qui se pose est de savoir pourquoi Washington cherche-t-il à revenir à la table des négociations, malgré les rumeurs de guerre qu’il a lancées ?
Une réponse convaincante est que Biden veut piéger Moscou dans une guerre non désirée pour le forcer à renoncer aux exigences de sécurité à la table des négociations. Ainsi, la sécurité de l'Ukraine et de l'Europe serait un outil de marchandage pour gagner des points au rival. Mais quelles sont les positions que les États-Unis veulent persuader la Russie à y renoncer ?
Face à toutes les contradictions de Washington, Moscou insiste sur une position : « Nous ne préparons pas la guerre. »
« Si cela ne tenait qu'à nous, il n'y aurait pas de guerre, mais nous ne permettrons pas que notre sécurité soit ignorée », avait déjà déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Étant donné que Moscou voulait également négocier dès le début, il est fort possible que la Russie et les États-Unis s'assoient à la table des négociations pour résoudre la crise ukrainienne. Mais la phrase que nous avons citée de Lavrov est un avertissement que « si les pourparlers ne sont pas gagnant-gagnant, Moscou n'hésitera pas à cette guerre involontaire ».
En outre, le chef de la politique étrangère de l'UE, Joseph Borrell, a averti que la résilience de la Russie aux sanctions est élevée - une reconnaissance tacite que la guerre e n'est pas rentable pour l'Occident, en particulier pour l'Europe.
Cette guerre involontaire ne se limitera pas à l'indépendance du Donbass, la coupure du gaz européen et l’imposition des sanctions contre la Russie. Dans la perspective la plus sombre, nous verrons le déploiement d'armes nucléaires américaines en Europe et en Asie-Pacifique, et en retour, la Russie pourra blesser Washington en déployant ses missiles à Cuba.
Le scénario d'une guerre est complexe, érosif, mais probable, et c'est peut-être pour cela que les acteurs impliqués ont peur de le faire.