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L'avenir du Moyen-Orient tiraillé entre trois missiles

Le missile iranien "Kheybar Shekan". ©Al-Alam

L’analyste de renom du monde arabe, Abdel Bari Atwan, évoquant trois missiles, notamment le missile iranien « Kheybar Shekan », souligne que ce changement va modifier les équations régionales.

Le rédacteur en chef du journal en ligne Rai Al-Youm basé à Londres, déclare dans sa dernière analyse que la région est sur le point de changer et que les équations vont être modifiées. Tout au début de son discours, le rédacteur en chef de Rai Al-Youm fait allusion à trois missiles qui « seront le titre principal de la région, parce que ceux-ci changeront toutes les équations. »

« Le premier missile est iranien ; « Kheybar Shekan ». Ils l'ont dévoilé il y a deux jours et l'ont tiré à l'occasion du 43e anniversaire de la victoire de la Révolution islamique. Le missile Kheybar Shekan a une portée de 1450 km ; en d'autres termes, ce missile atteint le cœur de Tel-Aviv. C'est le message de l'Iran à Israël et aux États-Unis.

En allusion à l'interception de missiles tirés lors de la récente agression israélienne autour de Damas et au tir d'un missile de Damas vers les territoires occupés, Atwan a déclaré à propos du deuxième missile : « Le deuxième missile est syrien. Le missile syrien atteint Umm al-Fahm à al-Jalil dans le nord de la Palestine ; cela signifie que les sonnettes d'alarme ont sonné. »

Concernant le 3e missile, il a précisé : « Le troisième missile est le missile SAM 8. Le Hezbollah a annoncé qu'il dispose désormais de missiles anti-aériens SAM 8. Ces missiles sont avancés, c’est-à-dire que pour la première fois depuis la création du Hezbollah, ces missiles de la Résistance islamique seront en mesure de contrer toute infiltration de missile ou avion israélien dans l'espace aérien libanais. C’est donc une nouvelle étape. »

« Nous commençons avec le missile « Kheybar Shekan » ou « Briseur de Kheybar ». Le choix du mot Kheybar et Kheybar Shekan a été fait très soigneusement et bien calculé. Vous savez que Kheybar était une ville juive près de Médine. Cette ville s’attribue une grande partie de l'histoire de la région, lorsque le Prophète Mohammad a décidé qu'il ne devrait pas avoir deux religions à Médine ou deux religions en Terre Sainte. Par conséquent, choisir Kheybar Shekan et nommer le missile avec ce nom a beaucoup de sens et est un message fort et inédit. Gardez ce nom à l'esprit ! », a précisé le rédacteur en chef de Rai Al-Youm.

« L'Iran est désormais la quatrième plus grande puissance de missiles au monde ; La Russie, la Chine, la Corée du Nord et l’Iran occupent respectivement la première, la deuxième, la troisième et la quatrième places. Il en est de même pour les drones. L'Institut international d'études stratégiques de Londres affirme que l'Iran possède vingt types de missiles, et ce sont des missiles balistiques, et les autres missiles sont des missiles de croisière et des drones... c'est-à-dire que l'arsenal est plein », note l’article.

Atwan ajoute que la prochaine guerre ne serait pas une guerre aérienne, mais une guerre de missiles. « Une autre question est liée à la Syrie. Les frappes aériennes israéliennes sur la Syrie seront en fait réduites et pourraient être arrêtées. »

« Parce que les Russes sont exceptionnellement en colère, et c'est à cause de nos critiques et de nos articles: Que faites-vous en Syrie ? Les avions de combat israéliens attaquent Lattaquié et son port, à 50 kilomètres de la base aérienne de Hmeimim, puis en abusent, et par peur de vous (en référence aux Russes) et de l'atterrissage de vos avions à la base, ils vont frapper le port de Lattaquié. De quelle coalition s'agit-il ? », s’est-il interrogé.

« Quelle est donc cette coalition qui autorise les Israéliens à abuser de vos avions comme couverture et frapper Lattaquié? Les défenses aériennes syriennes ne peuvent pas répondre, c.-à-d. qu'elles ne peuvent pas utiliser leurs missiles contre les avions russes. En ce moment, les Russes sont vraiment inquiets et en colère contre Israël », a ajouté Atwan.

« Il y a deux raisons à cette colère ; premièrement, Israël est dans les tranchées de l'Ukraine. Le président ukrainien Zelensky est connu pour son amitié et ses racines israéliennes. De plus, Israël ne peut pas renoncer à l'Occident et dire non aux États-Unis, donc Israël est dans les tranchées de l'Ukraine et les Russes le savent très bien. La deuxième raison était le dilemme dans lequel se trouvait la Russie. La Russie est un grand pays et une grande puissance. Permettriez-vous à Israël de remettre en cause votre dignité et celle de vos alliés, de temps à autre ? C'est pourquoi nous avons été témoins, pour la première fois, d’une position forte de la part de la Russie. »

« Cette position s'est manifestée en trois étapes, et la première consistait à organiser des patrouilles aériennes conjointes russo-syriennes le long du Golan. Qui y a participé ? Les Soukhoï S-35 qui sont des avions de combat très puissants et avancés, ont transmis le message à Israël que « nous menons maintenant des exercices avec la Syrie ». La deuxième étape: Tel-Aviv a demandé à la Russie d'éteindre ses radars à la base de Hmeimim parce qu'ils brouillent les pistes lorsque que les avions israéliens atterrissent à l'aéroport Ben Gourion ; mais les Russes leur ont dit de trouver une solution eux-mêmes. La troisième étape est que pour la première fois, les Russes ont déployé des troupes dans le port de Lattaquié et même dans la zone des conteneurs, où les avions israéliens ont visé à deux reprises. Les Russes ont dit ensuite : Maintenant, frappez et tuez un seul soldat russe pour voir comment nous réagirons !

« Ensuite, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré que la Syrie n'est plus une terre sur laquelle n'importe qui peut empiéter. Non ! Nous ne permettrons pas que la Syrie soit agressée. Israël est allé trop loin en violant les lignes rouges. Toute agression sera ripostée. Ce fut donc un grand choc ou une grande gifle à Israël », a souligné Abdel Bari Atwan avant de conclure : « Ma prédiction est que si Israël lance une frappe aérienne sur la Syrie, la réponse russe sera double. Les Russes permettront aux Syriens d'utiliser des missiles S-300, ou ils leur permettront de riposter et de frapper les profondeurs d’Israël. Israël ne frappera pas Lattaquié parce que, comme je vous l'ai dit, les troupes russes y sont maintenant stationnées et Israël ne commettra pas cette erreur. »

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV