Ce n'est pas tous les jours que l'Atlantique Council, l'un des plus puissants lobbies sionistes au sein de l'appareil du pouvoir US emet le verdict suivant, en commentant "Motus et bouche cousue" d'Israël face à la tournure que prennent les négociations de Vienne où l'Amérique donne des signes d’essoufflement : "les capacités dissuasives iraniennes et les menaces ouvertes des commandants militaires iraniens ont fait reculer Israël". Mais pourquoi cette marche arrière?
"Au fait c'est depuis les attentats du 11 septembre 2001 qui ont considérablement accru la présence militaire américaine au Moyen-Orient, que la possibilité d'une guerre contre l'Iran a fait son entrée dans le jargon occidental. Mais quelques 20 ans se sont écoulé depuis et on est en droit de se poser les questions suivantes : le programme de l'Iran pourrait-il être contenu par une attaque militaire ? Et quelles en seraient les conséquences en termes de dommages collatéraux et d'instabilité régionale ? Et bien la réponse est non. Si les États-Unis ou Israël avaient attaqué l'Iran il y a deux décennies, ils auraient fait face à un pays militairement faible avec des forces armées équipées de matériel militaire usé et vieillissant. Mais en 2021, c'est face à tout autre Iran que se retrouvent Israël et USA. Cet Iran-ci, bien qu'il soit la cible de nombreuses sanctions et embargos, a réussi à améliorer notablement ses capacités de combat et à devancer même comme l'a reconnu le commandant en chef du CentCom, ses adversaires. "
Et le think tank d'ajouter :
" Au fait cette nette avancée, l'Iran ne l'a pas obtenu gratuitement. L'Iran a utilisé simultanément plusieurs stratégies efficaces pour accroître ses capacités de dissuasion, notamment l'adoption de l'essence de sa doctrine militaire pour mettre l'accent sur l'asymétrie et la tactique moins coûteuses ; l'extension et le développement de ses installations nucléaires ; le renforcement de ses alliances avec les groupes qui se revendiquent de l'anti-américanisme et qui sont présents au Liban, en Irak, en Afghanistan, au Yémen, en Syrie et dans la bande de Gaza ; et enfin l'accession à un niveau irréversible de puissance nucléaire.
You can see what is likely water condensing or plasma around the fins of the warhead from Iran’s Dezful (?) short-range ballistic missile in its final moment of terminal phase just before the target impact on the mock-up of the Israeli nuclear facility near Dimona pic.twitter.com/d3CcBMAbNd
— ELINT News (@ELINTNews) December 25, 2021
Utilisant ces stratégies et profitant des erreurs de ses adversaires, l'Iran est devenu ainsi un acteur clé au Moyen-Orient, défiant à plusieurs reprises les intérêts des États-Unis, d'Israël. on ne peut nier cette montée en puissance qui a atteint un point où les forces armées iraniennes ont directement affronté les forces américaines non pas dans le golfe µPersique où les clashs sont fréquents mais dans le ciel quand un drone Global Hawk Espionage a été abattu le 20 juin 2019 et que des missiles balistiques se sont abattus sur la base aérienne d'Aïn al-Asad en Irak quelques mois plus tard, le 8 janvier 2020 et ce, en représailles à l'assassinat par les États-Unis du commandant de la Force Qods.
Before/after @planet 3 meter images from the Iranian missile test against a target made to look like Israel's Dimona nuclear reactor.https://t.co/Pi9uAnxdMG
— Dr. Jeffrey Lewis (@ArmsControlWonk) December 26, 2021
Et de poursuivre : " Les exercices Grand Prophète 17 ont montré aussi une augmentation considérable de la vitesse et de la puissance de combat des vedettes rapides, des missiles balistiques à courte et moyenne portée plus précis qui ont réussi à toucher plus de cibles, des véhicules blindés modernisés tels que le char de combat moderne Karrar , des capacités de guerre électronique améliorées , et l'utilisation généralisée et efficace de drones kamikazes contre de petites cibles. Et ce n'était pas tout. A peine la manœuvre Grand Prophète 17 achevée, l'Iran a dévoilé ce 13 janvier un propulseur à combustible solide qu'il dit être destiné à placer des satellites en orbites basse.
Mais le commandant en chef de la force aérospatiale iranienne n'en est pas resté là et a aussi révélé que ces propulseurs ne sont fait de métal mas de matière composite, la m^me que les iraniens utilisent dans leurs roquettes tactiques et drones. Cela allège évidemment le poids de l'engin et en augmente la portée. L'Iran a-t-il déjà les capacités à fabriquer des missiles transcontinental ou anti-satellite? personne ne sait et il se peut qu'une fois la guerre commencé l'Iran nous surprend. Israël n'aime pas être pris de court."
En effet, c'est juste après ces démonstration de force qu' Israël, qui a toujours soutenu qu'il avait le droit d'agir de manière préventive contre l'Iran, a atténué sa rhétorique et que le Premier ministre israélien Naftali Bennett a déclaré le 28 décembre 2021, peu après la fin des exercices du CGRI, qu'Israël n'est opposé à aucun accord et qu'une bonne affaire, c'est bien ».
De même les responsables militaires américains ont reconnu les prouesses militaires croissantes de l'Iran, en particulier dans le domaine des missiles balistiques :« Les missiles de l'Iran sont devenus une menace plus immédiate que son programme nucléaire », a déclaré le général Kenneth McKenzie, commandant du Commandement central américain, au magasin New Yorker ». Maintenant, ils [les Iraniens] peuvent frapper efficacement à travers l'étendue et la profondeur du Moyen-Orient. Ils sont en mesure de lancer des attaques précises et à grande échelle.
Ce n'est pas sans raison si l'administration Joe Biden se concentre davantage sur la situation sécuritaire en Europe de l'Est en raison de l'important déploiement militaire russe à la frontière ukrainienne ainsi que sur les menaces de la Chine contre Taïwan. Car là elle sait au mois à quoi elle aura affaire. Même si les pourparlers de Vienne échouent et que les tensions restent élevées, un conflit militaire est peu probable, car, une fois n'est pas coutume Israël.USA risqueraient de la perdre."