Cette soi-disant vaste manœuvre navale US/Israël, plus 59 autres pays normalisateurs,ou pas dont les forces d'Aden visent, à n'en pas douter, un seul objectif : anticiper le siège naval d'Israël car depuis que les Émirats sont passés sous les coups de drones et missiles, il est plus que sûr qu'Eilat y passera aussi. Autant le barricader par ses voisins et participants façon de les faire habituer à la présence israélienne à Bab el Mandeb ou dans la corne de l'Afrique. Car que soit dit en passant sans Bab el Mandeb c'est plus que la moitié du trafic maritime israélien . L'analyste y revient.
Dans une contre-attaque réussie, les forces de l’armée et des Comités populaires (Ansarallah) du Yémen ont repris le contrôle d’une région dans la province de Hajjah. De sérieux affrontements opposent toujours les forces yéménites à celles de la coalition d’agression saoudo-émiratie dans les régions frontalières entre la province de Hajjah (sud-ouest du Yémen) et le sud de l’Arabie saoudite, faisant des dizaines de morts ou blessés des deux côtés.
Selon Yemen Press Agency, les forces yéménites ont mené une contre-attaque depuis leurs positions au mont al-Hayja vers les positions des forces de la coalition à l’est de la ville de Haraz dans la province de Hajjah. Des affrontements déclenchés entre les deux parties ont permis aux forces yéménites de nettoyer la région d’al-Mahsam de la présence des forces occupantes. Dans cette même région, les forces d’Ansarallah ont pris le contrôle d’un camp abritant la première brigade des garde-frontières de l’Arabie saoudite, composée, entre autres, d’un grand nombre d’hommes armés affiliés au parti Islah.
À la suite de cette avancée des forces yéménites, des avions de chasse saoudiens ont bombardé des zones dans la province de Hajjah, ce qui n’empêche pas les forces yéménites d’avancer depuis al-Mahsam en direction du poste frontalier de Haraz, ajoute la même source. Pour rappel, la région d’al-Mahsam a une importance stratégique, parce qu’elle est située à côté de Hayja, autrement dit les hauteurs stratégiques surplombant les zones désertiques d’Al-Tawal et Midi, à Haraz.
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Alors que la coalition saoudienne semble être incapable d’avoir la haute main sur les champs de bataille le long des frontières terrestres, un exercice militaire a eu lieu il y a presque une semaine impliquant des pays arabes et les États-Unis, auquel a également participé le régime israélien. Bien évidemment, les médias mainstream ont largement couvert ce titre d’actualité, mais la raison de la contribution israélienne aux manœuvres mérite réflexion. Certains analystes y voient un scénario visant à approfondir une soi-disant influence militaire israélienne en me Rouge et au détroit de Bab el-Mandeb.
« Pour la première fois, l’armée du régime sioniste a participé à une manœuvre militaire menée, sous l’égide de Washington, conjointement par les pays arabes et les États-Unis, en mer Rouge ; divers aspects de cet événement méritent d’être évalués », estime l’expert des questions moyen-orientales, Ahmad Bakhshayeshi Ardestani, cité par l’agence de presse ILNA.
« Avec la prise de fonction de Joe Biden, des gouvernements [arabes] de la région ont réalisé que les Américains allaient quitter le Moyen-Orient et le golfe Persique, afin de se focaliser plutôt sur la Chine et la Russie ». « Dans les tentatives américaines de se faire allier d’anciennes républiques soviétiques dans le cadre de l’Alliance nord-atlantiques (OTAN), des analystes arabes ont vu le signe qu’un retrait américain de la région aurait très probablement lieu », rappelle l’expert politique iranien qui ajoute :
« À travers l’exercice militaire qui implique également l’armée israélienne, les Américains transmettent un message en ce sens que leur appui militaire et sécuritaire aux Émirats arabes unis et à l’Arabie saoudite reste à sa place. Mais il s’agit également de canaliser le débat au sujet du dossier yéménite autour de l’axe arabo-israélien.
Pour sa part, le mouvement yéménite Ansarallah semble avoir réalisé que de point de vue sécuritaire, les Émirats arabes unis seraient plus vulnérables que l’Arabie saoudite ; à preuve, les attaques yéménites sur les EAU ont récemment augmenté.
Contrairement à il y a quelque temps où les forces yéménites attendaient voir la réaction de Riyad sur divers plans, après chaque attaques contre les intérêts de l’Arabie saoudite, l’armée et Ansarallah du Yémen ont visé maintenant la sécurité et l’économie des EAU. Il faudrait par ailleurs rappeler que Riyad convoite en principe un Yémen uni placé sous la souveraineté et le drapeau saoudiens, tandis que les Émiratis insiste sur leur scénario prévoyant de séparer le Sud yéménite du territoire national. Sur ce fond, je crois qu’on va être témoin d’attaques yéménites perpétuelles contre les EAU. »
« Parlant d’Israël, il faudrait souligner que la navigation maritime constitue l’artère économique vital de ce régime. Les Israéliens sont vivement préoccupés par la sécurité de leur navigation en mer Rouge et dans le détroit de Bab el-Mandeb ; en participant aux exercices militaires dans cette zone, les Israéliens veulent transmettre un message en ce sens que sur le plan militaire, ils sont prêts à s’aligner aux côtés des régimes arabes de la région.
Par ce geste, le régime israélien voudrait également dire aux régimes arabes qu’il reste aux côtés d’eux face à l’Iran, puissance régionale que les sionistes veulent faire passer pour principale menace contre les pays arabes de la région.
On dirait qu’après le nouveau tour des attaques d’Ansarallah sur l’Arabie saoudite et les EAU, les États-Unis et Israël veulent maintenir les pays arabes de la région dans le cadre d’une soi-disant alliance régionale pour mieux assurer leurs propres intérêts. »
L’expert politique ne manque pas, non plus, de rappeler que « dans les circonstances actuelles, le climat politique interne dans les pays arabes est tel que leurs gouvernement préfèrent ne pas crier ouvertement « leurs liens avec Israël » ; participer à l’exercice conjoint avec Israël en mer Rouge serait donc une manière -disons plus sûr- pour eux de se réconforter à leur guise desdites relations.
Quoi qu’il en soit, l’expert politique iranien n’exclut pas qu’à l’avenir, l’armée israélienne soit une partie toujours présente des exercices militaires des pays arabes de la région, ce qui met au grand jour l’immense peur des Israéliens pour leur sécurité dans la région, notamment dans la zone maritime hyper- stratégique de Bab el-Mandeb et de la mer Rouge où ils ne peuvent absolument pas se sentir à l’abri des attaques de la Résistance.