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Drone Mohajer-6 arrive au Venezuela; avis de tempête sur les cotes américaines

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les drones iraniens Mohajer-6 fabriqués désormais au Venezuela. (Photo : le président Maduro )

Il y a un mois Elliott Abrams promettait de frapper toute cargaison aérienne et navale iranienne à destination du Venezuela, si cela transportait des "missiles" et cette menace tombait juste le jour où le premier avion cargo iranien se posait à l'aéroport de Caracas. De toute évidence, sur cette alliance Résistance-Amérique du sud, les USA ont tout faux : Ce samedi 21 novembre, le président Maduro a annoncé l'établissement imminent d'une liaison aérienne directe Iran-Venezuela, annonce qui a fait suite à une autre, celle de ce même président vendredi où il a fait état d'une armée vénézuélienne désormais capable de produire des drones Mohajer-6. Et bien c'est là une différence de vision qui sépare des années de lumière l'Iran des Etats-Unis : pour l'axe de la Résistance, l'alliance militaire, économique, politique ne se réduit pas à des "contrats" de vente. Il s'agit surtout du transfert du savoir.  Ainsi, le Venezuela fabrique depuis peu une variante du drone iranien Mohajer-6, connu pour ses hauts faits en Syrie,, en Irak, contre les terroristes ou encore contre les troupes d'occupation.

Mohajer-6 est un drone de reconnaissance, de surveillance et d’acquisition de cibles, capable d'emporter quatre missiles guidés de type par exemple Qaem,  bombe à guidage thermique et cylindrique avec une meilleure précision de demi-pointage. Fabriqué en matériaux composites et relativement léger, ce drone a commencé à être déployé au sein de certaines unités terrestres du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI) ainsi que dans la marine pour regagner la Syrie, l'Irak puis le Yémen, ce qui fait du Venezuela  sa quatrième destination. Après tout l'échec du duo Pompeo-Trump à faire proroger l'embargo contre l'Iran devrait se faire sentir d'une manière ou d'une autre et le Venezuela est à lui, le concentré de tous les déboires US au "domicile"! 

D’une largeur de 10 mètres et une longueur de 5.67 mètres, le Mohajer-6 pèse 0.6 tonne, atteint une vitesse de croisière de 200 km/heure et a une endurance de 12 heures. Tout ceci rend la tache terriblement difficile à une Amérique qui après avoir échoué à empêcher l'Iran d'établir un corridor maritime anti-sanction US lequel corridor atteint désormais même l'Afrique, vient de subir une nouvelle défaite de taille en voyant le Venezuela se doter d'une industrie militaire propre à lui conférer une puissance militaire asymétrique. 

La coopération militaire entre Caracas et Téhéran n’a jamais été aussi importante et tout indique qu’elle sera renforcée pourquoi pas par un apport chinois et nord-coréen que d’aucuns estiment comme décisif, notamment en ce qui concerne le volet des missiles balistiques sol-sol tactiques et de croisière, lesquels feront le malheur des cotes américaines. C'est un peu comme cette coopération économique qui du golfe Persique aux CAraibes s'est vu se faire rallier par la Méditerranée où la Syrie et le Liban participent eux aussi et activement à contourner les sanctions. 

Mais les Américains, qui avaient auparavant menacé l'Iran de détruire des convois de missiles envoyés vers le Venezuela, ne sont pas restés indifférents à l'information portant sur la production de masse de drones Mohajer au Venezuela : "Une chose est claire: les Etats-Unis sont plus préoccupés par le transfert du savoir militaire et partant des capacités de dissuasion aux alliés de l'Iran que par le « comportement destructeur de l'Iran lui-même » , ou encore par les progrès des armes militaires de la République islamique m^me si cela confère aux Iraniens un pouvoir de dissuasion particulièrement inquiétant", estime AIPAC Times dans un article qui comment l'annonce de l'apparition de Mohajer-6 dans le ciel syrien.  

" Il y a quelque temps, l'Iran a lancé avec succès un satellite militaire utilisant les mêmes technologies de pointe que celles utilisées pour piloter des missiles balistiques intercontinentaux.

Bien que le général John Hayton, le chef d'état-major adjoint interarmées des États-Unis, n'ait pas immédiatement commenté si le lancement avait été réussi ou pas, il a reconnu que le missile utilisé pour le lancement avait fait un long chemin. Cependant, l'une des principales sources de positionnement par satellites indique que le satellite « Nour-1 » est en orbite; C'est un grande succès qui inquiète l'Amérique. Car cela prouve les capacités iraniennes à former un «parapluie dissuasif» s’il acquiert des armes nucléaires et des missiles balistiques à longue portée. En effet, les pays dotés de tels moyens de dissuasion ne craignent plus que d’autres pays lancent des frappes militaires punitives ou de représailles contre eux. Et imaginez, si une telle technologie une fois totalement maitrisée par l'Iran tombait entre les mains du Venezuela. Les responsables iraniens considèrent les États-Unis comme leur principal ennemi, point commun entre Téhéran et Caracas. Compte tenu du niveau de coopération militaire entre l'Iran et le Venezuela, tout est possible même des manoeuvres électromagnétiques". 

Certains milieux iraniens disent que « lorsque vous perturbez le réseau de communication ennemi, vous pouvez également perturber le fonctionnement du centre de commandement et de décision ennemi. De plus, aujourd'hui, lorsque vous démantelez le commandement militaire de haut rang d'un pays en perturbant les communications, vous avez pratiquement tout perturbé dans ce pays ... Si les pays industrialisés du monde ne parviennent pas à trouver des moyens efficaces de se défendre contre de dangereuses attaques électroniques, ils vont se désintégrer dans quelques années ... les soldats américains ne pourront pas trouver de quoi à manger ni lancer un seul tir. Or ces remarques des Iraniens ne sont pas exagérées, car 99% des installations militaires américaines reposent sur un réseau électrique non protégé et des systèmes de communication vulnérables contre les bombes électromagnétiques qui sont la pierre angulaire de l'infrastructure nécessaire pour survivre aux États-Unis."

De plus, pour attaquer avec une bombe électromagnétique, les Iraniens  n'ont à se soucier de la précision de leur missile balistique intercontinental ou de l'efficacité de son ogive après sa rentrée dans l'atmosphère terrestre. En cas d’utilisation des ogives nucléaires, les satellites en orbite à une altitude de 425 km peuvent également générer un champ électromagnétique qui couvre l'ensemble des États-Unis et une grande partie de l'Amérique du Nord.  Il faut souligner que les satellites iraniens, comme les satellites nord-coréens, sont lancés vers le sud et s'approchent des États-Unis depuis l'Antarctique. Autant que je sache, nos défenses antimissiles balistiques «patriotiques» sont conçues pour intercepter les missiles balistiques intercontinentaux venant du pôle Nord vers les États-Unis. Cela signifie que nous avons essayé de verrouiller la porte d'entrée tout en laissant la porte arrière ouverte. Pire encore nous n'aurions jamais pensé qu'un jour l'Iran nous pourchasserait et viendrait s'établir à nos portes. Mais au train où vont les evenements rien n'est plus impossible. Maduro se frotte les mains, les Cubains, les Mexicains, les Nicaraguéens aussi puisque l'Iran voient à travers eux des alliés"

« Les Iraniens ne sont pas les premiers à pratiquer cette méthode d'attaque contre les États-Unis en lançant des satellites. La Commission des attaques électromagnétiques du Congrès a émis des avertissements détaillés concernant deux satellites nord-coréens, KMS-3 (lancé le 12 décembre 2013) et KMS-4 (lancé le 7 février 2016). ; Les deux satellites ont été lancés en orbite de la même manière et, selon la commission, « se déplacent du sud vers le nord sur une trajectoire polaire, échappant aux radars d'alerte précoce américains et à la défense antimissile américaine et à une altitude et une position quasi optimales pour « créer un champ électromagnétique au-dessus des 48 États américains voisins. » Les États voisins des États-Unis comprennent tout le territoire des États-Unis, à l'exception de Hawaï et de l'Alaska, qui, bien que faisant partie des États-Unis, ne sont pas géographiquement contigus avec d'autres États », précise l’article d’AIPAC Times.

Le général de brigade Qassem Taghizadeh, vice-ministre iranien de la Défense, a récemment dévoilé, lors d'une conférence, les efforts de l'Iran pour contrer les attaques électromagnétiques.

« Nous devons améliorer le niveau de précision, et de progrès dans le domaine de la découverte et de l'identification de la direction, de la hauteur et de la nature des objectifs afin que nous puissions atteindre une qualité élevée dans l'identification et l’interception des cibles », a-t-il dit.

Le vice-ministre de la Défense a déclaré que l’autre plan du pays consistait à maintenir la capacité opérationnelle dans l'espace électromagnétique et a déclaré: « Notre effort est d'éliminer les énormes attaques électromagnétiques de l'ennemi. »

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV