Maarib, Chabwa, Hadramout et al Jawf, voici ces quatre provinces pétrolifères du Yémen que l'axe US/Israël n'a pas pu conquis en 7 ans de guerre et pour la prise de quoi il a stratégiquement liquidé l'Arabie saoudite, une Arabie où son roi est désormais emprisonné à Néom et où son prince héritier et ministre de la Défense, devenu roi de facto, cherche, là encore à l'instigation des Israéliens et des Américains qui ont si profondément nui à l'Arabie, déclencher une guerre frontale contre l'Iran. Sinon comment comprendre ce point de presse assez inhabituel du porte parole de la coalition Turki al Maliki, où l'intéressé un peu la manière de Netanyahu, a tenté, image et cliché à l'appui faire croire au monde entier que Maarib ce n'est pas Ansarallah qui l'a presque libéré mais c'est l'Iran et que les 430 missiles balistiques tirés contre Riyad et ses villes en change de plus de 15000 raids aériens anti Yémen, effectués rien que ces deux dernières années ce sont les conseillers du Hezbollah qui ont appris à Ansarallah comment s'en servir, ou comment en fabriquer.
Comme si l'Etat nation yéménite dix fois plus vieux que l'Arabie des Saoud était né de la dernière pluie, un certain mars 2015 quand MBS, aveuglé par ses amis israéliens a cru la prise de Sanaa et partant de Hudaydah, de Bab el-Mandeb et de la mer Rouge être une affaire de deux semaines et que ce refus obstiné de Sissi de s'engager dans la guerre aux côtes de Riyad, ne renvoyer qu' à des manies d'un général, et non à ce terrifiant expérience de défaite que l'Egypte de Nasser a connue au Yémen, des décennies avant même que MBS soit né.
« Les forces de Sanaa ont achevé l'opération Fajr al-Sahra (l’Aube du désert) à la suite de laquelle la zone d'al-Yatamah et les zones adjacentes d'al-Jawf ont été libérées du joug des mercenaires à la solde de la coalition saoudienne », s’est-il félicité avant de poursuivre :" Les combattants yéménites ont libéré 1 200 kilomètres carrés de la province d’al-Jawf, soit ler cœur de cette province stratégique et le tout y est nettoyé à l'exception de certaines zones désertiques, géostratégiquement sans grande valeur.
« Cette reconquête a eu lieu à l'issue de l'opération Fajr al-Sahra, qui a infligé de lourds dégâts aux forces ennemies et une quantité considérable de butins a été saisie. Nous répondrons du tac au tac. Nous sommes entrés dans une nouvelle phase de confrontation avec l’ennemi et nous appelons tout le peuple yéménite à participer promptement à la guerre pour la liberté et l'indépendance », a-t-il lancé.
Lire plus : L'effet domino va de Maarib à al-Jawf. Le Sud saoudien commence à s'insurger
Puis quiconque s’empare d’al-Jawf, contrôlera cinq provinces stratégiques d'Imran, Sanaa, Maarib, Hadramaout et Saada. Mais les choses vont encore plus que ces simples considérations géographiques. Al-Jawf partage de longues frontières avec l'Arabie saoudite, ce qui pousserait d'une manière ou d'une autre Riyad à s'engager dans des « pourparlers de paix » avec Sanaa ne serait-ce que pour protéger le puits de pétrole d'al-Chiba à al-Ruba al-Khali des frappes de missiles ou de drones d’Ansarallah car c'est là que se trouve l'un des principaux sites de pompage du pétrole yéménite à destination de l'Arabie saoudite.
Le Comité avait été chargé de mener à bien un projet visant à construire un canal depuis le territoire saoudien à la mer d'Oman, en passant par la province de l'Hadramaout, pour rendre indépendants des Saoudiens les détroits d'Hormuz et de Bab el-Mandeb. Voici déjà un méga projet que la reprise d'Al Jawf par Ansarallah rendrait caduc. C'est un revers d'autant plus cuisant que de récents rapports et recherches géologiques ont révélé de grands gisements de pétrole et de gaz dans la province d'al-Jawf, ce qui fera du Yémen "souverain" l’un des plus grands producteurs de pétrole au monde, éclipsant l'Arabie saoudite. Puis ce gouvernorat, limitrophe de Maarib, jouit d'un sol fertile et d'eaux souterraines, ce qui fait de sa libération une aubaine pour l'agriculture et l'économie yéménite.
Aussi l'annonce de Saree est un choc et ce, d'autant plus que géographiquement parlant, la région d'al-Jawf est adjacente à deux grandes régions pétrolières, l'une en Arabie saoudite et l'autre dans la province pétrolière de Maarib au Yémen et qu'al Jawf passé à l'heure de la Résistance, crée de facto un continuum pétrolier qui commence à Maarib pour aller à Jawf avant de s'étendre à Chabwa et à Hadramout. Le Yémen possède d'importants gisements de pétrole qui représentent 34 % des réserves mondiales et le plus grand champ pétrolier du monde est situé à la frontière entre le Yémen et l'Arabie saoudite, de sorte qu'une partie de ce champ est situé à 1 800 mètres sur le territoire saoudien. C'est dire que la mise en scène orchestrée par Al Maliki contre l'Iran et le Hezbollah où il a tenté de décrire une puissance militaire telle qu'Ansarallah comme étant une "milice", a ses raisons profondément géostratégiques.
Mais l'annonce de la libération d'Al Jawf presque simultanément aux accusations lancées par Riyad contre Téhéran et le Hezbollah pourrait aussi avoir une autre signification : ces 1200 km2 "utiles". CE qui laisse supposer qu'il s'agit d'une base arrière qui permettrait aux missiles balistiques, aux drones et aux missiles intercepteurs de plus en plus performants d'Ansarallah de percer plus "utilement" le ciel saoudien. Après tout, cette fin d'année 2021 a été pleine de surprise dans le ciel de Maarib et la Résistance a montré qu'elle était parfaitement capable d'intercepter et d'abattre à vrac non pas seulement des drones US/GB/Riyad mais en core des avions tels que les F-15. Cela devra donner à réfléchir deux fois à MBS avant d'ouvrir le ciel saoudien sur les F-16 israélien en partance pour frapper l'Iran. car le "Maliki Show" d'hier ne pourrait avoir autre signification que d'accuser l'Iran pour justifier une participation saoudienne dans l'ultime bataille qui se prépare entre Israël et la Résistance. Après tout c'est dans l'ordre des choses que de voir le premier F-16 israélien s'écraser dans le ciel du sud saoudien et ce,, ciblé par Ansrallah. La Résistance yéménite a juré défendre jusqu'au bout l'honneur des Arabes.