D’après l’éditorialiste du journal Rai al-Youm, les sionistes ont recouru récemment à une nouvelle politique qui consiste à se tourner vers la Chine. « À travers cette politique, Tel-Aviv cherche à transmettre un message à l’Occident en général, et aux États-Unis en particulier ; or, les navettes diplomatiques des responsables israéliens montrent que Tel-Aviv est sérieusement préoccupé par la puissance grandissante de la Résistance », écrit Abdel Bari Atwan.
« Une panique sans précédent envahit à l’heure actuelle les rangs des sionistes. Grâce à sa puissance balistique, l’axe de la Résistance a su bousculer de fond en comble le rapport de force sur le plan militaire dans la région. Les sionistes ont donc décidé de se tourner vers la Chine, dans l’espoir de pouvoir, peut-être, résister face aux menaces [de la Résistance]. »
Atwan fait également allusion à de nombreux rapports qui parlent ces jours-ci de l’accélération des activités de Pékin sur le plan économique et politique en Palestine occupée, « les Chinois ayant décroché d’énormes projets économiques, dont le dernier en date est un contrat signé par la Shanghai Ports Company pour développer le port stratégique de Haïfa pour une période de 25 ans, en prélude à des projets semblables dans d’autres ports israéliens ».
« Les Chinois n’ont pas de complexe de culpabilité envers les juifs, contrairement à ce que prétendent vivre les Européens et les chrétiens occidentaux ; ils sont donc attachés à des “valeurs” purement économiques ; mais tout comme les Palestiniens ou d’autres peuples arabes, ils ont l’expérience d’avoir souffert du colonialisme américain », rappelle Abdel Bari Atwan.
Atwan fait par la suite allusion aux services rendus ces dernières années par les Occidentaux, notamment les Américains, au régime sioniste. « Les mesures prises par l’ancien président américain Donald Trump en appui à Israël ont été sans précédent au cours de ces 73 dernières années. » « Le transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Qods occupée, la reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le Golan, l’intensification des pressions sur le peuple et surtout les réfugiés palestiniens et les efforts pour favoriser la signature des accords de normalisation entre Israël et les pays arabes ne sont que la pointe de l’iceberg en parlant des services rendus ces dernières années par les Américains au régime sioniste. »
Par ailleurs, au cas où la décision israélienne de se tourner vers la Chine serait interprétée comme si Tel-Aviv aurait tourné le dos aux États-Unis, cela pourrait également impacter la scène électorale aux futures élections présidentielles américaines, ajoute Atwan.
« Si Israël continue d’appliquer cette “politique d’acrobatie”, indépendamment du fait que la Chine pourrait oui ou non dominer la nouvelle donne, l’on peut dire que l’Occident et l’Amérique finiraient par perdre. Plus de 72% des juifs [américains] ont voté lors des dernières élections américaines en faveur du candidat démocrate Joe Biden, ce qui pourrait être interprété comme un signe de faiblesse de l’AIPAC, lobby israélien en Amérique ; et l’augmentation des attaques [verbales] de Donald Trump, le premier candidat à la direction du Parti républicain aux prochaines élections présidentielles, offrent autant d’indices qui confirment ce que nous disons ; et il ne serait pas une exagération de dire que cette nouvelle approche israélienne pourrait être accueillie dans le calme en Occident qui en aurait marre du fardeau israélien. »
L’éditorialiste de Rai al-Youm ne croit pourtant pas qu’en essayant un rapprochement avec la Chine, les sionistes puissent écarter la menace existentielle à laquelle ils sont confrontés, « pour avoir longuement piétiné les lois internationales, exercé diverses formes de pression sur les Palestiniens dont ils ont pillé les terres et les richesses, et participé aux agressions militaires contre des pays arabes », « et cela, alors que les nations arabes ont commencé à prendre leur distance avec l’axe américain en déclin, pour se rapprocher de l’axe de la Résistance qui a, d’ailleurs, la main haute, s’agissant de la donne militaire dans la région ».
Les dirigeants israéliens font tout pour éloigner les menaces et apaiser leurs inquiétudes. Qu’ils sachent que l’insistance sur l’occupation et les politiques arbitraires, et la poursuite du blocus de Gaza, leur coûtera beaucoup plus cher qu’ils ne peuvent imaginer, toujours selon le journaliste chevronné arabe.
L’éditorialiste de Rai al-Youm en conclut que la véritable épreuve pour Israël afin de mesurer sa capacité à assurer sa sécurité face à cette menace existentielle était incarnée dans la bataille de « l’Épée de Qods » en mai dernier, lorsque les missiles de la Résistance l’ont isolé du monde pendant 11 jours, poussant six millions de colons israéliens à se précipiter vers les abris, le fameux Dôme de fer s’étant avéré incapable de les protéger. Et nous ne croyons pas que la Chine puisse assurer la sécurité d’Israël, là où ni l’Amérique et ses dômes, ses Patriotes et ses avions fantômes, ni les accords d’Abraham n’ont pas réussi à le faire.