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"La stratégie navale iranienne est un ulcère pour l'Amérique qui la paralyse"(The National Interest)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Une photo du dstroyer rénové de la Marine "Alvand" lancé dans les eaux du golfe Persique @Mehr News

La marine iranienne a fait état ce dimanche de la remis en service du destroyer iranien « Alvand » qui vient d'adhérer la flotte de iranienne  après l'installation d'équipements de défense de surface et sub surface et ce, en présence du chef d'état-major et coordinateur adjoint de l'armée de la RII, le contre-amiral Habibollah Sayyari. Ceci fait partie de ce qui est appelé communément la force symétrique en mer. Mais s'il y a une chose que les Américains et les Otaniens  n'arrivent toujours pas à saisir ni à contrer encore moins à "dompter" c'est la stratégie navale asymétrique de l'Iran qui a poussé même les stratèges du camp d'en face à se livrer à des comparaison carrément inhabituelle allant jusqu'à placer  à la même enseigne  les face-à-face US Navy/CGRI avec les guerres de Napoléon et les Britanniques. la toute dernière démonstration de force iranienne contre l'US Navy qui s'est déroulé en mer d'Oman et qui a impliqué deux destroyers et 10 vedettes rapides contre cinq navires militaires US et dont l'enjeu consistait à arracher des mains des pirates de mer Us, un pétrolier chargé de 800 000 barils de pétrole iranien, clash qui a duré six heures et qui en dépit de la mobilisation de la cinquième flotte US à Bahreïn, des hélico et des drones US s'est soldé par l'humiliante marche arrière des Américains semble avoir eu raison de maigres espoirs qu'alimentaient encore les Yankee pour pouvoir maintenir leur présence dans le golfe Persique.

Signe des temps, les navires US et les portes-avions se font trop petits dans la région et des manœuvres conjointes, ils prèfèrent les mener en mer Rouge à quelques milliers de kms des côtes iraniennes; En ceci, beaucoup d'experts voient un A2/AD iranien parfaitement mature et solide , fruit de quatre décennies de lutte de toute la Résistance. Mais pour être un concept chinois, ce A2/AD qui fait fuir les Américains du golfe Persique, ne semblent pas les avoir dissuadé d'expédier leurs flottes de guerre et celles de leurs alliés en mer de Chine ou en mer Noire. Y a-t-i quelque chose que la Résistance a et que les deux puissances de l'Est, Chine et Russie n'ont pas? la réponse est affirmative. La Résistance dissuade et frappe alors que la Chine et la Russie préféraient au moins jusqu'ici de rester au stade de la dissuasion. Voici l'extrait de l'article de The National Interest qui devrait faire école. 

" La stratégie navale asymétrique de l'Iran adonné de l'ulcère à l'US Navy.  Or si l'ulcère est une métaphore appropriée pour la stratégie iranienne, une autre métaphore médicale - le triage - pourrait transmettre l'essence de la future stratégie américaine.  Cette douleur chronique qui ronge les entrailles des autorités US est bipartite. Les administrations présidentielles, républicaines et démocrates, continuent d'essayer de réduire la présence militaire américaine au Moyen-Orient, dans la région du golfe Persique en particulier, pour répondre à des priorités plus urgentes. ( ou mieux dit ils cherchent à fuir la région sous prétexte d'avoir à combattre la Chine, NDLR). En 2012, l'administration Obama a promis de « pivoter » ou de « rééquilibrer », du Moyen-Orient au théâtre du Pacifique pour contrebalancer la Chine. Le président Donald Trump et ses lieutenants proclament que l'ère de la concurrence des grandes puissances est à nos portes. Comme leurs prédécesseurs démocrates, ils ont signalé leur désir de réaffecter les ressources diplomatiques et militaires américaines limitées ailleurs autour du périmètre eurasien, par exemple vers la mer de Chine méridionale ou la mer Baltique. C'est une bonne stratégie. La stratégie consiste à établir et à appliquer des priorités. Les moindres priorités doivent céder le pas aux plus grandes de peur qu'un concurrent ne s'épuise à essayer de tout faire, partout. Même les superpuissances n'échappent pas à cette loi d'airain de la politique mondiale.

Mais si les présidents américains préfèrent rivaliser avec la Chine et la Russie, la région du golfe Persique refuse obstinément de laisser l'Amérique partir. L'Iran en est la cause principale. Que ce soit par calcul stratégique, par ferveur idéologique ou par simple insouciance, la République islamique semble déterminée à ne pas laisser le grand "Satan" envahir son arrière-cour. Les querelles sur le développement d'armes nucléaires et les sanctions économiques, la liberté d’agissements maritime dans le détroit d'Hormuz et ses environs et les opérations de drones figurent parmi les problèmes qui font la une des journaux et qui embourbent les États-Unis au Moyen-Orient. Il est rare, ces derniers temps, qu'une journée se passe sans un échange amer entre Téhéran et les USA.

Une grande partie de ces clashs se déroule en mer ou dans le ciel. Il n'y a pas si longtemps, l'USS Boxer, un porte-avions léger conçu pour les opérations amphibies, a tenté d’abattre un drone iranien qui s'est approché à moins de mille mètres du navire. Ce rapprochement a eu lieu quelques semaines à peine après que des artilleurs antiaériens iraniens ont abattu un drone américain volant le long de la côte iranienne. Dans l'un et l'autre cas, les USA ont dû avaler les couleuvres. L'Iran a  nié la responsabilité d'une récente vague d'attaques contre des navires marchands dans le golfe d'Oman. Récemment, cependant, la marine du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) a saisi un pétrolier battant pavillon Vietnamien en mer d'Oman. Des porte-paroles ont dénoncé l'équipage du MT Sothys de faire de la contrebande de pétrole iranien. (...)

Il est vrai que la marine américaine déploie des forces puissantes sur place dans le but de gérer les événements dans les eaux du Moyen-Orient. Des groupes de travail centrés sur Boxer et le porte-avions à propulsion nucléaire Abraham Lincoln opèrent actuellement dans la région sous l'égide de la cinquième flotte américaine basée à Bahreïn, la branche navale du commandement central américain. C'est une fraction importante de la puissance navale américaine pour un théâtre que Washington aspire à rétrograder dans son programme stratégique. La marine US n'a que quatre flottes à propulsion nucléaire comme Lincoln entièrement prêts à l'action avec trois porte-avions amphibies comme Boxer (sur huit au total). Les autres se préparent pour le combat, se remettent de déploiements prolongés ou subissent une maintenance ou des révisions. Cela signifie que deux des sept coques aéronavales exécutent des tâches dans ou autour du golfe Persique, tandis que cinq sont confiées au reste du monde. Mais Téhéran a réussi à empêtrer la première superpuissance mondiale dans un théâtre dont elle aimerait se retirer ; et il le fait à faible coût en employant des forces navales légères; En fait il a exigé un prix élevé de la superpuissance pour le privilège de rester dans ce théâtre mal-aimé du golfe Persique; et il a siphonné les ressources dont la superpuissance a besoin pour une compétition stratégique dans des théâtres plus cruciaux. Il n'est pas étonnant que l’ex-commandant en chef du CGRI, l'amiral Ali Fadavi, a affirmé que lorsque des navires étrangers « entrent dans le golfe Persique, ils se disent entre eux : « nous venons d'entrer en enfer ».

« Que l'armée iranienne puisse vaincre les forces opérationnelles américaines ou alliées est une question ouverte. Mais il ne fait aucun doute que Téhéran peut imposer de lourds coûts d'opportunité à Washington. C'est déjà le cas. Après tout, chaque coque grise faisant face au CGRI ou à la marine de l’armée iranienne est une coque grise qui ne fait pas face aux flottes chinoises ou russes mais qui fuit la confrontation.

La République islamique et la Grande-Bretagne se chamaillent peut-être en ce moment, mais la stratégie iranienne montre un flair étonnamment britannique. (...)La Grande-Bretagne à l'âge de la voile, c'est-à-dire. En 1808, la Royal Navy débarqua une armée expéditionnaire sur la péninsule ibérique, le flanc ouest de la France napoléonienne. Après avoir balayé les marines française et espagnole de la mer à Trafalgar en 1805, la marine britannique a pu monter des opérations amphibies dans les côtes européennes avec une quasi-impunité.

La stratégie iranienne fait écho à cette stratégie, mais y ajoute un twist, ou plutôt plusieurs d'entre eux. Tout d'abord, Téhéran peut faire la guerre à moindre coût. La stratégie iranienne fait écho à la stratégie de Wellington, mais y ajoute un twist, ou plutôt plusieurs d'entre eux. Tout d'abord, Téhéran peut faire la guerre à moindre coût. Des mers proches, et non un rivage lointain, constituent le théâtre de conflits. Les militaires iraniens peuvent projeter leur puissance vers la mer en utilisant des forces légères telles que des missiles et des avions terrestres et des vedettes rapides avec des fusils ou des missiles. Contrairement à l'hôte de Wellington en 1808-1814, ils n'ont pas besoin de commander la mer avant d'organiser une guerre par contingent. Ils peuvent causer des problèmes depuis leur territoire d'origine, même si la marine américaine et ses alliés dominent les vagues. De telles mesures maintiennent les marines hostiles à l'affût tout en faisant monter le prix du pétrole et du gaz comme Téhéran le juge approprié. Les taux d'assurance pour les expéditeurs augmentent lorsque l'expédition est menacée. Les marchés ont également tendance à monter en flèche. Les nouveaux coûts sont répercutés sur les consommateurs, qui peuvent faire pression sur les élus pour qu'ils adoucissent leur ligne vis-à-vis de la République islamique... C'est porteuse comme stratégique et c'est paralysant pour les USA... Mais que faire ? "

Et l'article de conclure :"  En tant que gardien du système d'échanges et de commerce maritimes libéraux, les États-Unis ont manifestement intérêt à préserver la liberté de la mer partout où elle est menacée. Cela ne signifie pas que les services maritimes américains - la marine américaine, le corps des marines et les garde-côtes - doivent être à l'avant-garde de tous les efforts pour défendre la liberté nautique. Si d'autres nations, notamment les États arabes et les États européens assoiffés de pétrole, ont des intérêts plus impérieux à regarder l'Iran de haut, il est logique qu'ils assument la responsabilité principale de l'effort.  S'ils le font, les États-Unis peuvent enfin déclasser le golfe Persique sur leur liste de choses à faire et laisser la logique de l'auto-assistance rassembler une entente pour défendre la liberté de la mer. Les nations s'aident lorsqu'elles y sont contraintes. L'armée américaine peut apporter son soutien dans les domaines où les capacités alliées sont insuffisantes, et en même temps libérer des ressources de service maritime pour la compétition stratégique des grandes puissances. L'Amérique peut ainsi définir ses priorités. Aidez vos alliés et amis à s'aider eux-mêmes, mais laissez-les diriger...." 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV