Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a rencontré son homologue russe alors que le fossé entre Moscou et Washington se creuse au sujet de l'Ukraine.
Les entretiens de Blinken avec Sergey Lavrov ont eu lieu jeudi en marge d'un sommet de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à Stockholm où les ministres des Affaires étrangères des 57 membres du groupe ont discuté des questions clés de sécurité régionale.
Sergueï Lavrov, dans ses discours à Stockholm, a de nouveau accusé l'OTAN d'ignorer les intérêts russes ainsi que de fournir un soutien militaire à l'Ukraine.
« L’Otan continuant à avancer à l’est et se rapprochant toujours plus des frontières de la Russie, la possibilité d’une confrontation militaire revient en Europe et "les intérêts fondamentaux" de la sécurité russe sont concernés », a déclaré le ministre russe. Et de poursuivre : « Le spectre d’une confrontation militaire semble revenir en Europe ».
« L'architecture de stabilité stratégique s'effondre rapidement, l'Otan refuse un examen constructif de nos propositions visant à désamorcer les tensions et prévenir des accidents dangereux. Au contraire, l'infrastructure militaire de l'Alliance se rapproche des frontières russes [...] Le scénario cauchemardesque d’une confrontation militaire revient », a-t-il indiqué.
Il a noté dans ce contexte que "des missiles américains de moyenne portée étaient sur le point de faire leur apparition sur le territoire européen".
« Nous ne voulons pas de conflit »
« En effet, la progression ultérieure de l'Otan à l'est concernera les intérêts fondamentaux de la sécurité russe », a rajouté le chef de la diplomatie russe. « Que tout le monde parle de l'escalade des tensions en Europe, notamment à la frontière entre la Russie et l'Ukraine, vous connaissez notre attitude envers le sujet. Comme l'a souligné Vladimir Poutine, nous ne voulons pas de conflit mais si nos partenaires de l'Otan déclarent que personne n'est en droit de dicter à un pays voulant adhérer à l'Alliance s’il peut le faire, nous rappelons que le international prévoit aussi que chaque État est libre de choisir les moyens de garantir ses intérêts légitimes en matière de sécurité nationale », a-t-il indiqué.
« Et la poursuite de la progression de l'Otan à l'est concernera inévitablement les intérêts fondamentaux de notre sécurité », a-t-il souligné. Le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov, a expliqué par ailleurs que la Russie déplaçait ses troupes sur son territoire comme elle l’entendait. Selon lui, cela ne menace ni ne devrait inquiéter personne.
Moscou a plus d’une fois exprimé sa préoccupation quant à la consolidation des forces de l'Otan en Europe. « La Russie ne représente de menace pour personne, mais ne laissera pas sans surveillance les actions éventuellement dangereuses pour ses intérêts », a souligné le Kremlin. « Dans ce contexte, la Russie préconise l'élaboration avec l'Otan "d'accords à long terme" excluant "tout avancement ultérieur de l’Alliance vers l’est" et le déploiement d’armements près des frontières russes », ont conclu les responsables russes.
Les Etats-Unis fournissent à l'Ukraine du matériel militaire d'une valeur de plus de 60 millions de dollars
Les États-Unis ont livré plus de 60 millions de dollars américains d'équipements militaires en Ukraine dont des munitions et des missiles Javelin. L'Ukraine aurait déjà utilisé des drones de combat TB-2 de fabrication turque pour frapper des séparatistes pro-russes dans l'est de l'Ukraine.
Désormais, la Turquie pourrait vendre à l'Ukraine des drones d'attaque Akinci plus gros.
« L'OTAN entend éviter un conflit avec la Russie au sujet de la situation en Ukraine » (Secrétaire général)
Jens Stoltenberg a souligné que l'OTAN a l'intention d'empêcher un conflit avec la Russie à la lumière de la situation en Ukraine. « La tâche est d'empêcher que cela se produise. C'est tout d'abord la raison pour laquelle nous appelons la Russie à cesser ses actions agressives contre l'Ukraine », a déclaré Stoltenberg, répondant à une question sur la possibilité d'un conflit entre la Russie et l'OTAN à propos de l'Ukraine.