Plus d’actions concrètes en échange des promesses de monts et merveilles ! Voici une phrase qui peut bien résumer l’approche du gouvernement d’Ebrahim Raïssi vis-à-vis de tout dialogue avec l’Occident !
Pas de dialogue sous pression
Le 4 septembre, le président iranien, Ebrahim Raïssi, a déclaré que la reprise des négociations pour la levée des sanctions était bien à l’ordre du jour de son gouvernement, mais qu’elles ne pouvaient pas se tenir dans un contexte de pression. « Nous ne sommes pas pour un dialogue dans le vide », a ajouté M. Raïssi. « Le dialogue que nous cherchons est celui pouvant aboutir à un résultat concret qu’est la levée des sanctions », a-t-il indiqué.
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Les choses ont changé et tout dialogue avec l’Iran demande des préalables ; voici le message destiné à l’Occident que Raïssi a envoyé à plusieurs reprises et sous différentes formes.
Le déblocage en premier et ensuite le dialogue!
Lors d’un entretien télévisé diffusé en direct le 2 octobre par la télévision iranienne, le ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré que les Américains devraient débloquer une partie des fonds de l’Iran, s’ils voulaient faire preuve de leur véritable volonté.
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« Lors de mon séjour à New York pour prendre part à l’Assemblée générale des Nations unies, les Américains montraient des signes favorables au dialogue, mais ils devraient débloquer une partie des fonds de l’Iran, s’ils veulent faire preuve de leur véritable volonté. »
Le chef de la diplomatie iranienne a souligné que Téhéran reviendrait bientôt à la table du dialogue et y mettrait à l’épreuve la volonté des parties adverses. « Cette fois-ci, ce sont les démarches concrètes des États-Unis qui comptent », a-t-il indiqué.
Le calendrier prévu
Ali Baqeri, vice-ministre iranien des Affaires étrangères pour le département politique, a annoncé, le 3 novembre, sur son compte Twitter, que les négociations de Vienne, destinées à la levée des sanctions illégales des États-Unis, débuteraient le lundi 29 novembre.
Reste à savoir si les Américains débloqueront 10 milliards de dollars des fonds de l’Iran, comme Amir-Abdollahian l’avait demandé, avant le 29 novembre.
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3,5 milliards de dollars débloqués
Le vendredi 12 novembre, Ali Naderi, directeur de l’agence de presse iranienne IRNA, a écrit, dans un tweet, que plus de 3,5 milliards de dollars des fonds de l’Iran avaient été débloqués par un pays, moins de 100 jours après la prise de fonction du 13ème gouvernement. Il a ajouté qu’une partie considérable de ce fond était injectée dans le secteur commercial du pays.
La nouvelle a été implicitement confirmée par le directeur des Relations publiques de la Banque centrale qui a déclaré qu’un milliard de dollars avaient été consacrés à l’importation des marchandises de première nécessité. « Une partie de cette somme provient des ressources qui n’ont été fournies que récemment à la Banque centrale », a-t-il précisé.
Les fonds débloqués progressivement
Le fait a été finalement confirmé officiellement par le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères. Saïd Khatibzadeh a déclaré lors de son point de presse hebdomadaire que 3,5 milliards de dollars des fonds de l’Iran avaient été débloqués.
« Nous avons eu des fonds diversifiés à l’étranger qui sont progressivement débloqués et injectés dans le secteur économique du pays », a déclaré Saïd Khatibzadeh, ajoutant que ces sommes ne provenaient pas d’une même source.
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Des pas concrets
Il paraît que la République islamique d’Iran s’assoit à la table du dialogue alors que les préalables qu’elle avait mis sont de plus en plus concrétisés.
En réalité, la méfiance qui résulte du retrait unilatéral des États-Unis a poussé l’État iranien à ne compter que sur les démarches concrètes et non plus sur les promesses de monts et merveilles.
Les fonds de l’Iran ont été débloqués, par qui que ce soit, avec le feu vert des Américains ; ce qui signifie que la persévérance diplomatique de l’Iran a déjà fait reculer Washington, même avant le début des négociations.