Après une longue présence infructueuse dans la région du Moyen-Orient, l'armée américaine se dirige vers deux nouveaux fronts en Asie de l'Est et en Europe pour affronter la Chine et la Russie. Le retrait des troupes américaines d'Afghanistan au cours des derniers mois a été évalué par de nombreux experts militaires et internationaux comme un changement majeur dans la position actuelle de l'armée américaine. Des questions telles que la réduction du nombre de militaires américains dans la région de l'Asie de l’Ouest et les intérêts au déploiement des troupes américaines en Asie de l'Est et en Europe de l'Est font partie des questions remarquables dans le changement de cap américain.
Iran et Chine, vainqueurs de la guerre sans fin américaine
Selon la plupart des experts en matière de défense et de politique étrangère, l’Iran et la Chine ont été les plus grands gagnants de la présence illégale des États-Unis dans la région de l'Asie de l’Ouest. L’élan de la croissance économique et militaire de Pékin a commencé à partir de 1980 suite aux événements du 11 septembre et au déploiement des forces américaines et de l'OTAN en Asie de l’Ouest ; la Chine en a pleinement profité pour suivre discrètement son développement économique et militaire.
Une partie importante des unités sous-marines les plus importantes de l'US Navy ont été déployées en Asie de l'Est. L'US Navy subit notamment une modification majeure de son système de combat et de son organisation, utilisant une combinaison de drones, de missiles guidés lourds et de lanceurs de missiles antinavires côtiers pour combattre sur diverses îles dans la région de l'Asie de l'Est. L’US Air Force se prépare, quant à elle, aux combats aériens à longue portée et le développement d'une nouvelle génération de missiles air-air spécifiquement pour contrer la Chine. Les États-Unis ont récemment lancé deux nouveaux programmes pour développer des missiles air-air à longue portée, si bien que les autorités de la Maison Blanche disent que le développement rapide et inquiétant de la puissance aérienne de la Chine est la principale raison de récents changements de stratégies américains.
Les États-Unis en quête d’affronter la Russie
L'émergence, ces dernières années, de révolutions de couleur dans des pays comme la Géorgie et l'Ukraine a tiré la sonnette d’alarme pour les Russes. L'intervention militaire de la Russie en Géorgie en 2008 et le déclenchement en 2014 du conflit dans l'est de l'Ukraine étaient en quelque sorte un acte de représailles des Russes contre les agissements provocateurs de l’Occident à leur porte.
Au lendemain du conflit dans l'est de l'Ukraine, les pays européens et les États-Unis ont fourni de nouveaux plans pour la région de l'Europe de l'Est, notamment la Pologne, les Républiques baltiques et la mer Noire. Le renforcement des capacités de ces pays de l’Europe de l’Est, l'extension des capacités militaires des pays comme l'Ukraine et la Géorgie et l'établissement de nouvelles bases américaines dans des pays comme la Pologne font partie des nouveaux programmes de défense des États-Unis dans ce domaine.
La croissance de la puissance économique de la Russie lui a permis d’envoyer sur le terrain ses sous-marins nucléaires et les États-Unis se sont sentis dans une telle situation menacés par ces appareils russes. Ils ont par conséquent, réactivé leur deuxième flotte en 2018 et utilisent progressivement de nouvelles unités militaires sur le terrain. Deux nouveaux développements au sein des marines russe et américaine ont fait un grand bruit dans les médias mondialement connus : au printemps 2021, les Russes ont introduit une nouvelle génération de sous-marins offensifs, de porte-avions et de missiles de croisière de la série Yassin appelés « Kazan » tandis que l'US Navy a, pour sa part, formé une équipe de guerre sous-marine composée de quatre destroyers de la classe Arleigh Burke et l'a nommée « Greyhounds ».
Lire aussi : Pourrait-il y avoir une guerre ? Poutine a clairement dit que c'était peu probable
Les quatre destroyers sont chargés d'explorer et de détruire des sous-marins dans l'Atlantique Nord. Suite aux changements importants intervenus depuis le retrait militaire de l’armée US de la région – ce qui devrait avoir lieu prochainement en Irak et en Syrie, les dizaines de milliards de dollars, payés par les pays arabes proches des États-Unis, ont été dépensés pour acheter des systèmes offensifs. Or, il s’agit d’une action inefficace, car ces achats coûteux et inutiles étaient censés jouer un rôle concret pour motiver les États-Unis à prolonger leur présence militaire dans la région et à multiplier leur pression psychologique sur l’Iran et ses forces armées. À l’heure actuelle, les pays de la région ont conclu plus que jamais qu'ils doivent maintenir leurs relations pacifiques et amicales avec la République islamique d'Iran, et toute tension et menace ne fera qu'accroître leur peur d'un Moyen-Orient sans les États-Unis et la Grande-Bretagne. D’où les efforts d’un certain nombre de pays dans la région pour accroître les relations diplomatiques et sécuritaires avec l'Iran.
