Les États-Unis voient en l'Afghanistan un endroit idéal pour embourber à la fois l’Iran, la Chine et la Russie. L’expert des questions régionales, Mohammad-Reza Farhadi, nous révèle, dans une note publiée par Fars News, les détails de cette approche dite nouvelle, à l’horizon de la stratégie habituelle des gouvernements américains.
La politique étrangère des États-Unis dans la région de l’Asie de l’Ouest a toujours reposé sur des principes plutôt constants qui ont pourtant subi des changements tactiques au fil des décennies. En parlant de l’ère Biden, aussi, son approche régionale semble étayer des approches stratégiques que l’on pourrait résumer comme suit :
- Calmer le paysage intérieur, d’autant plus que la pandémie de coronavirus a renforcé le fossé racial et ethnique à l’intérieur des États-Unis ; bien qu'il s’agisse d’une approche provisoire qui changera tôt ou tard.
- Augmenter la conflictualité et les guerres par procuration dans la région ; en effet les démocrates américains sont à l’origine des plans de démantèlement destinés aux pays de la région, à quoi s’ajoute la mise sur pied de divers groupes et courants terroristes.
- Créer des crises régionales et former des soi-disant alliances pour en réduire les frais.
- À toutes les approches susmentionnées, s’ajoute la déstabilisation régionale ; et il convient de rappeler que cette approche a été intégrée à l’ordre du jour du gouvernement américain à la suite des échecs consécutifs subis ces derniers temps par les forces américaines dans la région. L’objectif est de suggérer que les pays de la région sont eux-mêmes responsables de la crise qui affecte leur environnement immédiat, une fois que les forces américaines auront quitté la région.
Ces quatre directives résument effectivement la nouvelle approche régionale des États-Unis, ce qui n’empêche d’ailleurs le recours à des approches complémentaires suivant tel ou tel cas particulier.
Le cas le plus récent en date est l’Afghanistan où la déstabilisation a été le mot d’ordre du gouvernement américain. Plus précisément, à travers la déstabilisation et un retrait censé leur garantir quelques acquis, les Américains se sont fixé trois objectifs majeurs à atteindre :
- pousser l’Afghanistan vers la guerre civile ;
- embourber d’autres acteurs régionaux à savoir l’Iran, la Chine et la Russie, dans une future crise issue de la guerre civile ;
- fournir un vaste champ d’action pour le groupe terroriste Daech à la faveur du vide sécuritaire installé dans le pays.
Bref, les États-Unis ont réalisé que l’Afghanistan représentait le seul foyer de crise pouvant impliquer à la fois l’Iran, la Chine et la Russie. Ils ont également conclu que l’unique groupe capable de faire face à Daech est les talibans. Ils ont donc focalisé tous leurs efforts pour soutenir Daech, pour ainsi mettre les talibans dans l’obligation d’affronter ce groupe terroriste. Ce faisant, les Américains cherchent aussi à fomenter l’insécurité en Afghanistan pour entraîner dans leur jeu les trois acteurs régionaux susmentionnés.
Voici en résumé les approches que les États-Unis comptent réaliser pas à pas en Afghanistan, sans oublier un soi-disant projet de créer l’État-nation afghan qu’ils suivent depuis 20 ans, afin d’y amener au pouvoir un gouvernement stipendié pro-occidental susceptible d’assurer leur influence dans ce pays. Cela fait cependant partie des étapes futures de l’approche afghane des États-Unis.