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Iran-Hezbollah: un corridor naval potentiellement militaire?

Les convois des camions-citernes arrivent au Liban, le 16 septembre 2021. ©Tasnim News

Les médias libanais ont rapporté ce matin que les convois des camions-citernes iraniens chargés de carburant sont arrivés au Liban. Le site d’information Liban 24 rapporte que plusieurs camions chargés de fuel iranien sont entrés dans la ville de Hermel.

Le ministre libanais du Travail, Mustafa Bayram, a déclaré à cette occasion qu’« aujourd’hui, un blocus historique et cruel a été brisé ».

« Avec l’arrivée des pétroliers iraniens, le Liban a brisé un blocus historique et cruel, ce que d’autres pays n’ont pas réussi à faire », a-t-il souligné.

Dans un discours tenu il y a trois jours, le secrétaire général du Hezbollah libanais, Seyyed Hassan Nasrallah, a annoncé que le premier navire iranien arriverait dans le port syrien de Banias le dimanche soir et que le processus de transfert de carburant vers le Liban commencera le jeudi 16 septembre.

Ce jeudi matin, quatre convois composés de 80 camions-citernes chargés de carburant iranien affrété par le Hezbollah afin de tenter de remédier aux graves pénuries au Liban, sont arrivés dans le Hermel, dans la Békaa. Ces véhicules, les premiers à arriver au Liban, venaient de Syrie, où la cargaison d’un premier navire iranien avait été déchargée mardi dans le port syrien de Banias.

Cette initiative du Hezbollah a ouvert un corridor maritime de la Résistance à travers la méditerranée, bien qu’un corridor terrestre reliant l’Iran au Liban en passant par l’Irak et la Syrie avait été mis en œuvre, il y quelques années.

La ville syrienne d’Abou Kamal est à huit kilomètres de la ville irakienne d’al-Qaïm à la frontière de l’Irak. La route entre les deux villes est pleine de camions, dont la plupart viennent de l’Irak ; il y a également un petit nombre de camions qui se déplacent depuis la Syrie vers l’Irak. L’Irak a établi un poste de contrôle frontalier pour permettre aux marchandises d’entrer en Syrie. Non loin de la route principale, qui est contrôlée conjointement par les douanes syrienne et irakienne, il y a une autre route par laquelle les camions en provenance de l’Iran et de l’Irak atteignent la Syrie puis le Liban.

Ces camions sont scellés et ne s’ouvrent pas en route ; ils n’entreront au Liban qu’après l’approbation des autorités syriennes.

L’Axe de la Résistance a finalement réussi à surmonter les défis et à sécuriser sa route d’approvisionnement de marchandises.

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Les habitants d’Abou Kamal sont conscients de la retraite des forces de sécurité stationnées dans leur ville. La route d’apprivoisement de la Résistance est sécurisée. L’Iran a ouvert plusieurs voies : « Tikrit-Haditha-al-Qa’im » ; « Bagdad-Ramadi-al-Qa’im » ; et « Diwaniyah-Hilla-Falloujah-Al-Qa’im ».

Depuis la défaite de Daech, malgré des milliers d’attaques israéliennes, les échanges commerciaux entre l’Iran, l’Irak et la Syrie n’ont pas cessé et la route d’approvisionnement de l’axe de la Résistance n’a été bloquée une seule journée.

La présence militaire américaine au poste frontière d’al-Tanf entre l’Irak et la Syrie n’est plus utile, pourtant, elle continue, justement pour rassurer Israël, qui est désespéré et a peur d’être seul face à la Résistance. 

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Mais, à quand Israël pourrait-il s’accrocher à ce parapluie de sécurité américain ? Le retrait massif et soudain des États-Unis d’Afghanistan, après deux décennies et plus de 2,3 trillions de dollars de dépense, sans même atteindre les objectifs fixés en 2001, a considérablement diminué le pouvoir politique et économique américain. D’après les observateurs, le même scénario devrait se produire tôt ou tard en Syrie.

Les bombardements israéliens n’ont jamais réussi à empêcher l’axe de la Résistance de s’armer. Le Hezbollah a stocké des centaines de missiles de haute précision dans son arsenal sans que Tel-Aviv puisse intervenir.

L’axe de la Résistance sort vainqueur de cette bataille et ouvre la route Téhéran-Beyrouth.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV