Le port occupé de Mocha criblé de missiles. Les combattants d’Ansarallah du Yémen ont tiré, samedi 11 septembre, trois missiles balistiques contre le port de Mocha.
Le mouvement Ansarallah du Yémen a mené, samedi matin, des frappes de drone et de missiles contre le port de Mocha sur la côte ouest.
Les missiles balistiques ont été tirés depuis une zone dans le nord de Taëz. Les résidents locaux ont déclaré avoir vu des panaches de fumée s’élever du port à la suite des frappes balistiques. Aucun détail n’a été publié sur le bilan des pertes en vie humaine.
Selon des sources yéménites, quelques semaines seulement après la réouverture du port, plusieurs de ses secteurs ont fait l’objet d’attaques balistiques des combattants yéménites.
Les médias affiliés aux forces de Tariq Saleh, soutenues par les Émirats arabes unis ont accusé l’armée yéménite d’avoir mené l’attaque. Mais l’armée yéménite n’a pas encore démenti ni confirmé cette affirmation.
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Le port est contrôlé par le Conseil de transition du Sud, parrainé par les Émirats arabes unis.
Cette première attaque balistique contre Mocha, occupé depuis plusieurs années par les Émirats, est un avertissement à Abou Dhabi, aux Américains et aux Britanniques qui occupent Lahij ou Soccotra ou encore Mayon.
Le ciblage direct des forces US a commencé, d’où sans doute un début de débandade de celles-ci en Arabie saoudite, visée la semaine dernière sur son flan est à Ras Tanura par 16 missiles et drones.
Un convoi militaire saoudien tombé dans une embuscade tendue par Ansarallah à Maarib
Alors que des rapports indiquent que Riyad s’apprête à se retirer de la province de Maarib, un convoi militaire saoudien est tombé, jeudi matin, dans une embuscade des forces de Sanaa lorsqu’il sortait de cette ville.
Selon Yemen News Portal (YNP), Riyad a déjà commencé à évacuer ses militaires et armes lourdes de Maarib alors que les combattants d’Ansarallah changent rapidement les rapports de force à leur profit.
Cette décision saoudienne intervient après que l’armée et Ansarallah ont pris le contrôle total de cette province.
Des sources tribales yéménites ont déclaré que les hommes armés qui avaient tendu cette embuscade aux forces saoudiennes étaient probablement des combattants d’Ansarallah.
« Composé d’officiers, de soldats et de matériel militaire saoudiens, le convoi est tombé dans une embuscade alors qu’il traversait la zone d’al-Qarun, située entre le camp d’al-Rawik et de Ghoubarian, situés dans le district de Wadi Obaïda », a-t-on appris de la même source.
Plusieurs militaires saoudiens ont été tués ou blessés et une importante quantité de leurs équipements militaires détruite.
Cette embuscade militaire traduit le changement majeur dans les règles de conflit et le recours à diverses tactiques à l’approche de la bataille finale de Maarib.
Les forces de l’armée et les combattants d’Ansarallah du Yémen, liés au gouvernement de Salut national à Sanaa, ont récemment réussi à repousser les mercenaires de la coalition saoudienne du district de Rahbeh, au sud-ouest de la province de Maarib, avant de prendre le contrôle de 85 % de cette région.
Rahbeh al-Kouleh, chef-lieu du district de Rahbeh, a été déjà sécurisé par les forces de Sanaa.
Que signifie le retrait des forces américaines des bases saoudiennes ?
Les médias américains ont récemment rapporté que l’administration du président américain Joe Biden avait pris des dispositions pour le retrait de ses forces de l’Arabie saoudite après avoir achevé son retrait d’Afghanistan.
Le journal américain The Wall Street Journal fait état de l’inquiétude croissante de Washington concernant les attaques de missiles et de drones des forces de Sanaa contre des installations et cibles militaires à l’intérieur de l’Arabie saoudite, et sa crainte de représailles contre ses effectifs déployés dans le royaume.
Le journal a confirmé le début des mesures visant à évacuer les unités militaires déployées en Arabie saoudite pendant le mandat de l’ex-administration de Donald Trump, sur la base d’un accord avec le roi saoudien, pour participer aux opérations censées protéger le royaume et ses installations pétrolières.
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Il convient de noter que le Pentagone avait annoncé début juillet 2019 qu’il avait envoyé des batteries de missiles Patriot et des unités militaires dans des bases aériennes saoudiennes, notamment la base Prince Sultan, pour assurer la sécurité de Riyad, ses installations pétrolières et de défendre les intérêts américains face aux « menaces » sérieuses.
D’après les derniers chiffres fournis par le Pentagone, les États-Unis disposeraient aujourd’hui de 20 000 soldats et officiers en Arabie saoudite. Ce qui renforce peut-être encore cette possibilité, c’est que Washington - conjointement avec l’annonce de l’évacuation de ses forces d’Afghanistan début juillet - a retiré ses systèmes de défense Patriot et THAAD de l’Arabie saoudite.
En outre, il faut rappeler les agissements politiques et diplomatiques de Washington dans les pays arabes du littoral du golfe Persique, représentés par la visite inopinée des secrétaires américains de la Défense et d’État au Qatar.
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Bien que l’administration Biden ait tenté de donner à cette visite un caractère afghan, mais elle exprime la direction et l’intention des États-Unis de retirer leurs unités déployées en Arabie saoudite. D’une certaine manière, Washington insiste sur le fait qu’il n’est plus disposé à soutenir Riyad en échange de pétrole. En outre, les observateurs estiment que les dispositions prises pour le retrait des forces américaines de l’Arabie saoudite s’inscrivent dans le cadre de l’effort américain visant à humilier, punir, détruire et à démembrer l’Arabie saoudite, comme c’est le cas pour un certain nombre d’autres pays arabes. Les conflits d’intérêts peuvent retarder le démembrement de ces pays, mais le projet n’a pas été complètement retiré de l’ordre du jour.
En revanche, les analystes et autres observateurs estiment que l’approche de l’administration américaine au sujet du retrait de ses troupes d’Arabie saoudite confirme déjà les craintes de Washington des répercussions de l’escalade des attaques aériennes des forces de Sanaa contre le cœur de l’Arabie.
Le leader d’Ansarallah, Abdel-Malik al-Houthi, a promis que la Résistance yéménite reprendrait à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis toutes les zones qu’ils avaient occupées.
Abdul Khaliq Abdullah, ancien conseiller du prince héritier d’Abou Dhabi, a souligné que Washington n’était pas disposé à entrer en guerre au nom des pays arabes. Il a annoncé que les États-Unis n’entendaient plus soutenir les pays arabes du golfe Persique.
« Les secrétaires américains d’État et de la Défense en visite dans la région portent un message de Washington selon lequel les États-Unis ne défendront pas les États arabes du golfe Persique », a-t-il précisé le mardi 7 septembre dans un tweet.
Selon le diplomate émirati, le message du secrétaire américain à la Défense et secrétaire d’État est également qu’à partir d’aujourd’hui, les États-Unis n’entreront dans aucune guerre du pétrole du golfe Persique.
Il a souligné que les pays arabes du golfe Persique sont devant un dilemme et réfléchissent au moyen de s’adapter au retrait américain du golfe Persique.
Nouvelles attaques d’Ansarallah contre les positions des mercenaires pro-Riyad
Le jeudi 9 septembre, les combattants d’Ansarallah ont diffusé des images d’une attaque d’envergure contre les positions des mercenaires à la solde du régime de Riyad situées dans la province yéménite de Hajjah, dans le nord du pays, a-t-on appris du site web libanais South Front.
Des positions des mercenaires affiliés au régime saoudien situées entre le post frontière d’al-Tol en Arabie saoudite et la ville frontalière voisine de Harad (à Hajjah) ont fait l’objet d’une attaque d’Ansarallah.
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Les combattants d’Ansarallah ont pris d’assaut les positions ennemies avec des fusils d’assaut, des grenades à main et des grenades propulsées par fusée. Les mercenaires ayant subi des pertes ont fui la région sans la moindre résistance.
Trois des plus grandes opérations d’Ansarallah ont eu lieu dans les provinces yéménites de Maarib, al-Jawf et al-Bayda. Une attaque transfrontalière à grande échelle a aussi eu lieu à l’intérieur de la province saoudienne de Jizan. Des centaines de mercenaires auraient été tués, blessés ou capturés au cours de ces opérations.