Une toute dernière information fait état du départ des premiers camions-citernes "syriens" bourrés de fioul "iranien" pour Beyrouth et rien qu'à regarder le trajet, l'ampleur de ce coup géostratégique anti US/anti Israël est porté au grand jour : les camions seraient chargés à Baniyas, port méditerranéen de la Syrie où les deux pétroliers "Daran" et " Golroo" accostent depuis des jours, sans qu'Israël dont deux des principales bases navales à savoir celle de Haïfa et Atlit qui abritent ses commandos marins de la brigade "Shayetet 13", ceux là même qu'il y a quelques mois avaient miné le pétrolier Shahr-e Kord n'osent lever le petit doigt. Puis le convois emprunterait la route Homs-Sud Liban, cette Homs que l'entité a frappé à des centaines de reprise depuis 2011 et qu'il n'oserait évidemment toucher dans des heures voire des jours à venir quand deviendra route l'acheminement du pétrole iranien depuis la Syrie vers le Liban. Puis ces camions citernes rentreront dans le sud du Liban que Bennett a bombardé le 6 août, croyant bêtement à un retour en grâce de la force aérienne sioniste avant d'en payer lourdement le prix puisque Kiryat Shmona ou la Galilée a été pris pour cible des roquettes du Hezbollah, 16 roquettes de 122 mm au juste qui ont suffi pour chasser définitivement les F-16 israéliens du ciel du sud du Liban.
C'est donc un trajet "terrestre" qui vient de s'ouvrir dans le sillage de ce corridor maritime anti sanction qui relie le golfe Persique à la Méditerranée orientale, un trajet de facto immunisé sans qu'un seul missile de la Résistance soit tiré car Israël le sait, le moindre agissement aérien ou navale aura son pendant aérien et naval, sur les côtes sionistes ou encore sur le front Nord et que pour cette réplique, aussi bien l'Iran que le Hezbollah seront de la partie. Cela serait d'ailleurs la première démonstration de force Iran-Hezbollah, concrète et publique contre l'entité.
Mais en ce faisant et évidemment sans le vouloir, ils activent une question cruciale que tout ce scénario dit "un Liban en faillite" tournait autour : en imposant un impitoyable blocus gazier aux Libanais, les USA cherchaient en effet à pousser le Liban à engager un dialogue gazier avec Israël, à renoncer non seulement à son bloc 9 offshore mais aussi à confier à Israël la tache d'exploitation, de prospection des réserves gazières dont le Liban regorge mais qu'il n'a évidemment pas le moyen d'exploiter. Juste avant la crise, l'Eni, le Total et la Russie s'y étaient portés candidat mais évidemment il n'en était pas question que l’entité sioniste et les USA en soient écarter. Et puis une mise au pas de l'Etat libanais pouvaient tout bonnement faire fuit les rivaux et assurer un monopole d'exploitation de gaz à Israël.... Et bien cela n'aurait jamais pu avoir lieu sans une "normalisation pleine et entière" Liban-Israël, et partant un désarmement du Hezbollah car Israël "normalisé" pas "besoin d'armes pour le combattre".
Bien sûr que "non" : certes avec la pierre des "pétroliers" iraniens, la Résistance a fait trois coups , et casser à la fois le blocus anti Iran, anti Syrie et anti Liban mais il reste un point à éclaircir : les USA pourront-ils faire venir le gaz égyptien, transformé en électricité jordanienne jusqu'au Liban par Syrie interposé? C'est la presse russe qui suit avec délice ce "coup de maître du Hezbollah" qui répond :
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"Nezavisimaya Gazeta écrit :
Ainsi, dans la première phase du projet, il est prévu d'augmenter l'approvisionnement en gaz égyptien via le gazoduc vers la Jordanie. Il est intéressant de noter que ce sera la Banque mondiale qui financera la réparation et le remplacement des lignes électriques à haute tension de la Jordanie puis de la Syrie ou encore du Liban. Et dire tout ce que les USA et leurs alliés ont dépensé ces dernières années et mois pour faire sauter les pipelines syriens ou les lignes de haute tension libanais! Le Hezbollah estime même que l'ambassadrice US aurait changé son ambassade en un QG anti lignes de haute tension en Irak et au Liban! C'est paradoxal de voir aussi que dans la deuxième phase de mise en œuvre de ce projet, le secteur pétrolier syrien que les terroristes pro US n'ont cessé d'attaquer sera construit aux frais de la Banque mondiale. Mais est-ce un projet viable?"
Et le journal de répondre : " Anton Mardasov, chercheur invité au Middle East Institute (MEI) à Washington ne le croit pas : « Si l'on prend en compte le fait que ce pipeline est étroitement connecté aux lignes de transmission, on peut dire qu'il s'agit d'un projet irréalisable. Le réseau de gazoducs libanais est détruit depuis 2011 et peu de chose y fonctionne encore. Idem en Syrie. Alors de deux choses une ou les Américains devraient reconstruire les infrastructure électriques syro libanaise, ou en laisser le soin aux Iranien car les lignes électriques sont construites en Syrie par les Iraniens. Il y a évidemment une troisième option qui est encore pire : accepter le corridor maritime et terrestre que l'Iran vient de mettre en place pour fournir la Syrie et le Liban et avaler les couleuvre sans rien dire. C'est de loin le pire imbroglio que s'est taillée l'Amérique au Levant, après bien sûr la guerre contre la Syrie. Et si l'Iran avait fait tout ceci pour amener les USA à cela?"