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Le Soudan rejette l'offre russe et se précipite dans les bras US... la Mer Rouge perdue à moins que Poutine...

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Une image satellite du Port Soudan.

La zone stratégique de la mer Rouge est convoitée pour son pétrole et sa géostratégie à la fois par les USA et leurs comparses et ceci tout le monde le sait. Qui est l'acteur qui saurait changer les rapports de force? Ansarallah. A Maarib, à Mahra, à Shebwa, toutes des régions pétrolifères, c'est lui qui mène la balle. Les combattants yéménites vont bientôt libérer entièrement la ville de Maarib. Mohammad al-Bukhaiti du Conseil politique d’Ansarallah l'a d'ailleurs réaffirmé que les forces militaires de l’armée et d’Ansarallah avancent parallèlement pour libérer Maarib. « La coalition saoudienne et son soutien américain ont essayé de réunir les éléments d’al-Qaïda pour la guerre à Maarib, ils ont ainsi intensifié les raids contre Bayda mais en vain, nos combattants sont à 16 km de Maarib », a fait savoir Mohammad al-Bukhaiti avant d'ajouer : « Tout comme en Syrie où les Américains ont fait recours aux terroristes wahhabites pour priver la population des richesses en pétrole, ils cherchent, ici au Yémen aussi, à utiliser les terroristes d’al-Qaïda pour voler les ressources gazières et pétrolières du peuple. »

« Ce n’est pas par hasard que les terroristes d’al-Qaïda sont plantés actuellement dans les champs pétroliers et gaziers de Shabwa et de Maarib, c’est le plan américain qu’ils ont mis en exergue. Le porte-parole de la compagnie de pétrole du Yémen avait d’ailleurs annoncé que des millions de barils de pétrole, soit 19 000 milliards de rials yéménites (presque 76 milliards de dollars US), ont été pillés par les agresseurs ; somme suffisante pour payer, pendant 19 ans, un salaire au peuple yéménite », a regretté Mohammad al-Bukhaiti. La revenue mensuelle des pétroliers yéménites est en moyenne à 6 milliards de rial, soit environ 24 millions de dollars US, tandis que la quantité de gaz et de pétrole pillée dans les régions occupées se chiffre à 86 milliards de rials soit presque 344 millions de dollars US.

Mais ce rapport de force que l'Amérique et ses alliés golfiens cherchent à imposer en leur faveur,, vie aussi à écarter d'emblée l'axe sino-russe de la mer Rouge. Depuis que la Russie a annoncé sa décision d’établir une base militaire sur les rives du Soudan sur les côtes de la mer Rouge, aucun jour ne passe sans que Khartoum ne revient sur sa décision. Dans un rapport sur la base russe au Soudan, la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera affirme que la tension était montée d’un cran ces derniers mois entre la Russie et les États-Unis sur fond de la création de la base logistique maritime russe aux côtes du Soudan.

Il est vrai que la mer Rouge, vu sa situation géographique, constitue l’une des plus importantes étendues d’eau du monde. Cette mer est le principal canal de lien commercial entre les marchés européens et américains d’une part et ceux asiatiques de l‘autre ; environ 700 milliards de dollars de marchandises sont échangés depuis cette mer. Chaque partie qui pourrait prendre en main le contrôle et la gestion de la mer Rouge, s’octroierait davantage d’influence et donc un statut stratégique particulier dans la zone, comme le note, d’ailleurs, le rapport du comité du Congrès américain.

« Toutes les évaluations et estimations témoignent de ce que l’importance de la mer Rouge et ses côtes augmenterait à l’avenir. Après sa révolution du décembre 2018, le Soudan est devenu l’un des sujets chauds de différends russo-américains. La Russie s’efforce d’obtenir l’aval de Khartoum pour pouvoir protéger ses intérêts stratégiques dans la mer Rouge, dont sa base logistique maritime. La décision de la Russie se cadre dans les plans et la stratégie de ce pays pour l’Afrique. Cette base est en fait un passage pour l’entrée de la Russie en océan Indien dont l’importance se multiplie de plus en plus », précise Al-Jazeera, ajoutant :

« La détérioration des relations Khartoum-Washington et les sanctions imposées par les USA au Soudan ont aplani le terrain aux agissements russes. Moscou s’est donc employé à établir d’étroites relations avec le Soudan, et cela juste à l’époque de la formation du gouvernement de salut national. La Russie a équipé l’armée soudanaise de toute sorte d’armes pour faire face aux conflits en cours dans le sud et l’ouest du pays. Et puis l’ex-président soudanais, Omar el-Bechir a proposé à Moscou de mettre sur pied une base militaire sur les côtes du Soudan ; les relations russo-soudanaises ont ainsi pris une allure stratégique. En fait, la proposition d’Omar el-Bechir répondait bien aux ambitions de son homologue russe Vladimir Poutine, souhaitant avoir des bases militaires en mer Rouge.

De l’autre côté, les États-Unis ne sont pas restés les bras croisés ; ils ont profité de l’occasion de la chute d'El Béchir au Soudan pour un retour dans le pays et affaiblir l’influence de la Russie et de la Chine. Les commandants militaires de l’armée américaine en Afrique avaient même affirmé que la fermeture de la base russe au Soudan constituait l’une de leurs priorités.

Quoi qu’il en soit, la Russie a fini par signer en juin 2019 avec le gouvernement soudanais, l’accord sur la création d’une base logistique maritime en mer Rouge. Depuis la zone s’est transformée en un foyer de conflits et de rivalités entre notamment la Russie et les États-Unis. Les deux pays échangent des messages via l’envoi des navires au port du Soudan. Le 24 février 2021, un navire de transport rapide de la Marine américaine s’est déplacée dans la zone, trois jours plus tard l’ambassade US à Khartoum a annoncé l’arrivée du navire Winston Churchill dans la zone. Moscou n’a, quant à lui, pas tardé à annoncer l’entrée de son navire Grigorovich en mer Rouge, soit le premier navire russe à se placer dans la zone où la Russie entend mettre sur pied sa base militaire.

Aux dernières nouvelles, le Soudan dit n'a pas encore décidé du déploiement d'une base militaire russe dans le pays. Dits de manière directe, les États-Unis sont prêts à fournir des fonds beaucoup plus importants pour la construction de leur base navale que la Russie et en plus, ils sont prêts àç sanctionner Khartoum en cas de coopération avec Moscou. Bref, le Soudan est perdu pour la Russie. Et si Moscou se mettait à chercher un allié fiable en mer Rouge. Les Emiratis? mais non ils sont des poupées du trone d'Elizabeth en constante fiction avec Moscou. ... Et la Résistance? C'est à Moscou de se souvenir de ses dix dernières années passés en Syrie, aux côtés du Hezbollah. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV