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Et si la partie "soudanaise" n'était pas aussi facile que la partie Emirats-Bahreïn

L'une des principales figures de la junte soudanaise, al-Burhan (G) et Ben Zayed (D) (Archives)

En octobre 2012, Israël a bombardé Khartoum pour y détruire une usine d'armement à Khartoum. un an plutôt en mai 2011, une voiture explosait dans la ville côtière de Port-Soudan, sur la Mer Rouge. Les deux occupants, supposément proches de la Résistance palestinienne ont été tués et là encore ce fut une attaque israélienne. En 2009, c’est tout un convoi routier qui est réduit en cendre, là encore pour cause d'une frappe aérienne, jamais revendiquée, mais qu'on a très rapidement compris que c'était un coup israélien.

Tout ceci ce ne fut rien comparé à la crise de Darfour que l'axe US/Israël a déclenchée en 2003, au même moment que l'invasion de l'Irak et qui s'est soldée 7 ans plus tard, comme chacun le sait par le démembrement du Soudan et la séparation du Sud Soudan lors d'un pseudo référendum à la mise en oeuvre duquel a largement pris part Israël en quoi Juba voit son père fondateur.

Cette séparation dont El Bechir a tout fait pour réduire la portée jusqu'à aller à la rencontre de ses anciens ennemis sudistes visaient dès 2010 à placer sous la férule US/Israël le pétrole du Sud Soudan mais les choses ne sont pas allées dans le sens souhaité. C'est dire que l'antisionisme est une constance du peuple soudanais et la junte au pouvoir qui n'a pas encore osé annoncer officiellement la normalisation pourrait avoir de très mauvais surprises à venir. Depuis une semaine les manifestations anti israéliennes ne cessent pas dans les rues de Khartoum  car aux Soudanais on ne peut vendre la formule "pain contre normalisation". 

Même la presse sioniste le reconnait : " Dans le même temps, les collaborateurs de Trump ont fait pression sur le Soudan pour qu’il prenne des mesures pour normaliser les relations avec Israël, à la suite de mesures similaires négociées par les États-Unis, ces dernières semaines, par les Émirats arabes unis et Bahreïn. Un point de friction clé dans les négociations a été l’insistance du Soudan pour que toute annonce de radiation de Khartoum de la liste noire ne soit pas explicitement liée à l’établissement de liens avec Israël. Les dirigeants militaires et civils du gouvernement de transition du Soudan sont divisés sur la question. Trump  a annoncé lundi qu’il retirerait le Soudan de la liste du terrorisme une fois qu’il aurait déposé les 335 millions de dollars qu’il s’était engagé à payer en compensation...."

Cette normalisation est donc trop tirée par les quatre chevaux : le Premier ministre Hamdok s'en remis au Parlement en affirmant que son oui dépendrait au oui des députés. 

Reste qu'une telle décision ne serait pas imminente, car le Parlement doit encore être établi dans le cadre d'un accord de partage du pouvoir entre les officiers militaires et les civils qui dirigent conjointement le Soudan depuis le renversement de l'ancien président Omar el-Béchir en 2019. En septembre, le Premier ministre soudanais avait déjà rappelé l'ampleur de la tache que les USA lui demandait en soulignant sans cesse qu'une normalisation des relations avec Israël nécessitait "un débat intense et un accord entre les principales formations politiques et la société civile au Soudan".

Et le PM ne croit pas si bien dire : "la Résistance palestinienne est largement ancrée au Soudan. Dans un communiqué publié vendredi soir, le mouvement de Résistance islamique de la Palestine, Hamas a régi à la normalisation, indiquant que cette décision était incompatible avec "l'histoire du Soudan, qui a toujours soutenu le peuple palestinien".

L'allusion est claire : Israel ne saura s'installer au Soudan sans risquer sa peau. C'est comme le Yémen où Ansarallah a d'ailleurs été prompte à dénoncer l’annonce de la Maison  Blanche : « Les généraux soudanais ont été manipulés par les Émirats arabes unis qui tentent de démembrer le Yémen, qui s’efforcent d’appliquer le même scénario en Libye, en Syrie ou encore en Égypte et ce, dans le stricte objectif de servir les dessins des USA qui consiste à dominer la core de l'Afrique et la région de la mer Rouge d'abord dans un sens opposé à al Résistance et ensuite pour contrer la Chine. Mais le fait de placer le cheval de Troie sioniste au Soudan qui ne tardera pas à agir dan le sens d'un démembrement du Soudan avec sans doute en premier étape la séparation de Darfour ne se réalisera jamais. La junte a déjà sur le dos le peuple soudanais. l'autorité de transition a délibérément violé le document constitutionnel en procédant à des étapes vers la normalisation, le document constitutionnel, et l'opinion publique et la position du peuple soudanais concernant la normalisation des relations avec le régime sioniste ayant été complètement ignorées. Pour les Soudanais la Palestine n'est pas de la phraséologie c'est une partie de leur nature. Aller trop loin dans ce sens, pourrait s'avérer dangereux pour les Américains" 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV