Une délégation du Conseil de sécurité national des États-Unis qui devrait se rendre à Khartoum pour rencontrer des autorités soudanaises et examiner les accords entre les deux pays et les moyens de développer une coopération vient d’annuler sa visite.
Réagissant à la nouvelle, le quotidien panarabe Al-Quds-Al-Arabi, citant un diplomate soudanais a écrit : « L’annulation par les États-Unis de la visite de la délégation à Khartoum est un message au Soudan suite à l’annonce de la reprise des pourparlers entre Moscou et Khartoum sur le lancement d’une base russe en mer Rouge. »
Le diplomate qui a requis l’anonymat a poursuivi : « L’annulation de la visite de la délégation américaine est avant tout un message adressé au Soudan, car les États-Unis sont préoccupés par le Soudan, quel que soit celui qui deviendra son prochain président. »
« Dans le passé aussi, les tentatives de Moscou de pénétrer dans les profondeurs de l’Afrique, soit par l’implantation d’une base navale dont le feu vert a été donné au président russe Vladimir Poutine par l’ex-président Omar el-Béchir, soit par son grand retour en Afrique centrale, avaient suscité l’ire de Washington », a fait remarquer cette source diplomatique soudanaise.
Il a indiqué que la reprise des pourparlers Moscou-Khartoum a inquiété les Américains, surtout que leur proche allié, Israël, considère la présence de toute partie étrangère en mer Rouge comme une ligne rouge.
Selon l’agence de presse nationale russe Itar-Tass, préalablement soumis à l’approbation du Premier ministre russe, Mikhail Mishustin, le président Vladimir Poutine a approuvé lundi 16 novembre la création d’une installation navale logistique pour la marine russe au Soudan. Le chef du Kremlin a chargé le ministère de la Défense de signer l’accord avec Khartoum.
Pendant ce temps, Muhammad Othman al-Hussein, chef de l’état-major général des forces armées soudanaises, a déclaré à Al-Arabiya qu’un accord complet n’avait pas encore été conclu à cette fin.