Selon une analyse effectuée par le site web américain Defense News, le déclin militaire de l'US Army, ces dernières années, augmentera les chances de la Russie ou de la Chine de remporter la victoire à l’issue de tout conflit avec les États-Unis.
Évoquant la décadence du potentiel militaire américain dans un article signé Mark Ganzinger, général à la retraite de l’armée américaine, le site web Defense News, affirme que les États-Unis n'ont plus de potentiel militaire suffisant pour repousser d’éventuelles attaques des concurrents : le directeur du programme baptisé « Future Concepts and Capability Assessments » auprès de l'Institut Mitchell voit le Pentagone incapable de faire face avec un rival égal.
L’ancien officier de haut rang de l’armée américaine poursuit en expliquant que le Pentagone utilise de beaux termes convaincants : « la qualité plutôt que la quantité », « la nécessité de faire des choix difficiles », « la volonté de prendre des risques maintenant pour réduire les risques futurs ». Avec ces trois arguments, « le Pentagone a justifié le budget 2022 en appelant à une réduction du nombre des effectifs des forces armées américaines dans l'espoir que les capacités de combat seraient renforcées grâce aux nouvelles technologies. Mais le fait est qu'un tel budget prive le département américain à la Défense de renforcer l'armée, de sorte que celle-ci n'est pas en mesure de combattre un ennemi de puissance égale, car les dirigeants de la défense ne tirent pas la sonnette d'alarme, le Congrès doit donc passer à l’acte ».
En allusion aux capacités réduites de l’US Air Force, le haut gradé américain indique : « Selon la stratégie de défense nationale des États-Unis de 2018, la condition la plus importante pour déterminer le nombre de nos militaires est la nécessité de repousser une attaque contre l'un des alliés des États-Unis. Seuls les bombardiers, chasseurs de cinquième génération et autres systèmes de combat aéroportés peuvent empêcher la Chine d'occuper Taïwan ou la Russie d'envahir les États baltes. Cependant, depuis la guerre froide, les États-Unis ont détruit 66% des bombardiers de l'armée de l'air, et le nombre de chasseurs dont dispose maintenant le pays est la moitié des appareils qui ont vaincu l'armée irakienne en 1991 ou ont rapidement répondu à un autre défi mondial similaire. »
« L'incapacité des États-Unis à empêcher une invasion chinoise contre Taïwan ou à consolider leur domination dans la mer de Chine méridionale pourrait reléguer l’armée US au deuxième rang de puissance militaire dans le Pacifique occidental. De même, une invasion réussie des Russes dans la Baltique pourrait détruire l'OTAN, comme le souhaite le président russe, Vladimir Poutine », a-t-il noté.
Et Defense News de poursuivre : « En 1993, le département américain à la Défense a déclaré au Congrès que pour empêcher une attaque contre les intérêts américains dans une zone quelconque, et ce, alors que l’armée américaine est engagée dans une autre bataille, les États-Unis ont besoin des troupes capables de prendre part dans deux batailles à la fois.
« En effet, les initiateurs de la Stratégie de défense nationale de 2018 ont renoncé à cette exigence. Mais la Commission de stratégie de défense nationale a noté que la logique de 1993 est toujours de mise. Maintenant que les budgets de défense de la Chine et de la Russie ont été mis en commun, si bien que leur budget est plus important que celui du Pentagone, le slogan selon lequel la qualité prime sur la quantité ne fonctionne plus », estime le site web américain.
« Se préparer à une seule guerre – qui est une guerre à court terme – favorise le terrain pour la victoire de la Chine et de la Russie ; les deux pays sont bien conscients du déclin des troupes américaines et savent que les armes et équipements militaires de l’armée américaine ne suffisent pas pour s’engager dans un conflit de haute intensité », averti Defense News.
« Le Pentagone doit augmenter les effectifs militaires et d'équipements militaires permettant au commandement américain d'arrêter efficacement et rapidement tout attaque. Par ailleurs, il doit augmenter le nombre des bombardiers furtifs à longue portée, des chasseurs de cinquième génération, des drones et des missiles guidés de haute précision y compris des missiles antinavires », a-t-il suggéré en invitant le Pentagone à résoudre ce problème dans les plus brefs délais.
« Si le département à la Défense n’a pas l’intention d’augmenter les dépenses, ce sera au Congrès américain de le faire ; la réduction du budget de la défense n’aurait pour résultat que d'affaiblir l'armée américaine face à la Chine ou la Russie », a conclu Defesne News.