Ce que le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a souligné ce dimanche est de loin une feuille de route, celle-là même qui a si profondément terrorisé I'Amérique dans sa guerre déjà perdue contre l'axe de la Résistance. Cette feuille de route montre à toutes les nations indépendantes comment s'affranchir du poids de la monnaie de singe qu'est le dollar, et partant comment faire des sanctions US un méga piège où pousser les Américains eux-mêmes. C'est important quand on sait que l'Iran a ouvert le corridor Est-Ouest, entre le golfe Persique et les Caraïbes et qu'il vient d'y expédier un second convoi de pétroliers pour porter secours au Venezuela, et qu'il se prépare à en faire autant pour le Liban et ce, sans compter le fait que la Syrie satisfait depuis des années ses besoins en pétrole auprès de l'Iran et ce, au grand mépris des sanctions US. Et tout ceci alors que le pays vient de signer un important accord stratégique de 25 ans avec la Chine, ennemi déclarée du dollar. Mais quelle est la feuille de route iranienne?
Devant les députés iraniens, Zarif en a évoqué le premier point : la suppression du dollar dans les transactions économiques et son remplacement par les monnaies nationales des Etats partenaires ou par le mécanisme de troc et ce, pour acheter ou vendre des produits de base , notant ce mécanisme de troc s'avère une redoutable arme contre les sanctions américaines.
"La suppression du dollar des transactions économiques avec certains pays réduirait l'impact de l'embargo, tandis que « le mécanisme de troc a été adopté et nous avons obtenu des succès important à cet égard », a-t-il dit.
Mais Zarif a reconnu que son ministère a servi de base à un long et minutieux travail de tissage de réseaux à travers le monde pour stériliser l'embargo américain et qu'à cet égard, il a fait un "travail défendable". le ministère des Affaires étrangères cherche à « jouer un rôle important pour faciliter les choses, même s'il n'est pas directement concerné par la question économique ». Ainsi, la diplomatie iranienne a contribué à l'élaboration des accords avec l'Union économique eurasiatique, en plus d'établir « le meilleur niveau de relations » avec la Turquie, la Russie, l'Afghanistan, l'Irak et le Pakistan, et évidemment la Chine afin de lever les obstacles à l'exportation de biens et de services.
« Les États-Unis visent à présenter l'Iran comme une « menace pour la sécurité», puis à utiliser leur pouvoir dans des instances telles que le Conseil de sécurité des Nations unies pour accroître la pression internationale sur le pays. Les États-Unis ont également tenté de dégager un consensus contre l'Iran, mais malgré de très importants fonds levés et d'un lobbying géant, le succès est loin d'être au rendez-vous. l'Iran vend, achète commerce, se moquant des pressions US, a-t-il noté avant d'ajouter :" L'administration Trump, a poursuivi Zarif, a invoqué quatre sessions du Conseil de sécurité des Nations unies sur l'Iran au cours des trois dernières années, la dernière ayant eu lieu la semaine dernière sur le PGAC, mais à chaque fois elle est «isolée» un peu plus «parce que les membres du Conseil de sécurité soulignent sans cesse la nécessité de préserver le PGAC, en disant que les États-Unis poursuivent une mauvaise approche. »
En juin, le porte-parole du gouvernement iranien a déclaré que l’Iran et la Chine avaient élaboré un plan de coopération économique de 25 ans qui prouve que les complots n’ont pas isolé la République islamique.
« Ce plan prouve l'échec de la politique des États-Unis pour isoler l'Iran, rompre les relations de l'Iran avec la communauté internationale et aussi nuire à la volonté de l'Iran d'étendre ses liens avec d'autres pays", a déclaré Ali Rabiei, notant que le plan de 25 ans est basé sur une approche gagnante-gagnante qui «annonce une coopération à long terme».
Dans une autre partie de son discours, le ministre des Affaires étrangères a indiqué qu'il rencontrait le défunt général Qassem Soleimani chaque semaine, pour coordonner la coopération dans la région, et que « tout ce que nous faisions dans la région était conjoint », soulignant que « la diplomatie iranienne est au service de la Résistance ». Cette complémentarité se poursuit toujours entre la diplomatie iranienne d'une part et les forces armées de l'autre puisqu'il s'agit d'une guerre à double front qu'on mène face à l'Amérique, a-t-il dit.