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Ce qu'a appris le commandant en chef de l'US Army en Irak

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le commandant en chef de l'US Army en Irak, novembre 2019. (Photo prise par Staff Sgt. Desmond Cassell Combined Joint Task Force - Operation Inherent Resolve)

Décidément le blocage est total : cela fait près de deux mois que les États-Unis d'Amérique se démènent pour provoquer la chute d'un gouvernement irakien qui pour la première fois, depuis l'invasion de 2003, a su s'imposer, en faisant passer les intérêts nationaux avant ceux des Américains. Ce gouvernement a  institutionnalisé les Hachds, s'est penché vers la Chine et la Russie, a contraint les USA à déroger ses sanctions anti-iranienne et a réussi, à l'heure qu'il est, à contenir les violences armées et pilotées depuis l'ambassade US à Bagdad et visant les régions chiites.

Pence que Adel Abdel-Mahdi a éconduit la semaine dernière depuis la base Aïn al-Assad à al-Anbar, avait exigé à ce dernier deux choses :  dissoudre les Hachd et couper le pont avec l'Iran. Le double "non" du Premier ministre irakien a du retentir comme une sonnette d'alarme à l’oreille des Américains, sinon ils n'auraient jamais agi de la sorte : mercredi soir, un groupe de casseurs cagoulés, venus de l’extérieur, s'en est pris au consulat iranien à Najaf, berceau du chiisme duodécimale, avant d'y mettre le feu. La rage n'avait rien d'Irakien, disent les témoins qui affirment que 47 irakiens ont été blessés au cours de cette attaque en voulant défendre le bâtiment et le personnel diplomatique a évacué juste avant l'assaut. Il y avait, disent-ils, quelque chose d'Américain dans cette haine, le même qui s'est abattu pendant près de 10 ans sur les populations irakiennes pris pour cible des hordes de George Bush.

En s'en prenant ainsi à Najaf, les Yankee se défoulent à double titre : d'abord contre la "Marjaiya" et ensuite contre l'Iran car ce sont ces deux facteurs qui ont fait capoter le projet Daech et qui ont créé cette confusion totale qui règne sur la politique américaine en Irak et au Levant.

Le porte parole du ministère iranien des Affaires étrangères a évidemment condamné dans les termes les plus vifs cette attaque qui va à rebours du droit international et s'est dit parfaitement d'accord avec un communiqué du gouvernement irakien émis immédiatement après l'assaut où il est dit que le plan visait l'excellente relation irano-irakienne.

Une question se pose : en deux mois d'agissements anti-Résistance qu'a obtenu l'Amérique? Rien, si ce n'est le renforcement de cette même Résistance. Mardi, le commandant en chef de l'US Army, Milley est arrivé à Bagdad en provenance d'Arabie saoudite, deuxième étape de sa tournée qui l'avait déjà conduit en Israël. Il a rencontré le ministre irakien de la Défense. Certains disent que le général Shemmari lui a bien signifié que la poursuite de la politique du chaos US à l'encontre de l'Irak pourrait coûter cher voire trop cher aux troupes US. La teneur de cette rencontre n'a d’ailleurs pas été rendue publique par les médias mainstream. 

Tout ceci pour dire que l'État irakien renaît des ses cendres au milieux de troubles exogènes qui toute raison garder finiront par être maîtrisés comme l'a d'ailleurs souligné le gouverneur de Najaf. Les tactiques de guerre latentes US ayant été déjà épuisés, l'Amérique devra se rendre à l'évidence : elle a perdu la bataille au Moyen-Orient. Au passage, les médias irakiens avaient fait état de plusieurs explosions mardi à Bagdad, capitale irakienne, juste avant que Milley n'y arrive. 

« Une moto et un colis piégés ont explosé à Bagdad faisant au moins six morts et trois blessés », ont dit les médias irakiens tout en faisant état, d'excellents résultats des opérations militaires en cours à Salaheddine et à Kirkuk. À l'ouest de Kirkuk, province pétrolifère que l'Amérique convoite sans pour autant pouvoir y faire avancer son jeu, les Hachd al-Chaabi ont démantelé trois QG de Daech-USA tout comme à Salaheddine. C'est dire que sur le plan militaire, l'Amérique a réellement du mal à se faire une santé dans un Irak devenu un méga piège pour les Yankee. Quant aux relations Iran-Irak, au moment où les hordes des USA mettaient le feu au consulat iranien à Najaf, le point de passage frontalier irano-irakien Mandali-Soumar s'ouvrait. Il s'agit d'un point de passage stratégique reliant la province iranienne de Kermanchah à la province irakienne de Diyala.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV