Selon l’ex-secrétaire général du Conseil de sécurité nationale turc, un "accord" entre l’Iran et la Turquie pourrait marquer un "tournant géopolitique" dans l’Histoire de la région.
En allusion à la visite à Ankara du chef d’état-major des armées iraniennes, le général Mohammad Baqeri, l’ancien responsable militaire turc Tuncer Kılınç a tenu à souligner :
« La situation actuelle est inédite : elle montre un tournant historique dans la politique intérieure de la Turquie et dans la diplomatie régionale de l'Iran. Si l’Iran et la Turquie agissaient de concert, ce serait un nouveau chapitre dans l’Histoire de la région. »
Tuncer Kılınç s’est attardé sur le déplacement du chef d’état-major de l’armée iranienne, le général Mohammad Baqeri à Ankara pour dire :
« La Turquie est habituée à accueillir les généraux aux yeux bleus et des Yankees. Jamais un général iranien n’a été officiellement invité par l’armée turque mais le général Baqeri en tant que le plus haut responsable militaire iranien s’est rendu le mardi 15 août à Ankara à l'invitation directe de son homologue turc, le général Hulusi Akar. Le point le plus important qui retient l’attention, c'est aussi la couverture accordée par les médias turcs à la visite d’un général de haut rang iranien à Ankara. À l’exception des Kurdes ( le général iranien devra évoquer avec ses interlocuteurs le référendum sur l'indépendance du Kurdistan irakien, NDLR), aucune des sources d’information turques n’a protesté contre le déplacement du général Baqeri en Turquie. La visite d'un officiel iranien en Turquie va au-delà d'un simple déplacement, celui d’un général iranien en Turquie, il s’agit de la visite d’une personnalité ouest-asiatique en Turquie, ce qui signifie un coup porté aux relations qu'entretient la Turquie avec le front atlantiste. C'est un symbole très fort. La Turquie est en métamorphose. Elle s'approche de la Chine et de la Russie. C'est en même temps un éloignement par rapport aux politiques de Riyad, d'Abu Dhabi, de Bruxelles et de Washington. Tous les paramètres reflètent ce changement en Turquie. »