Une série de nouveaux documents déclassifiés ont révélé que les États-Unis savaient que le régime israélien était capable de produire du plutonium de qualité militaire sur le site nucléaire militaire de Dimona.
Le rapport du Joint Atomic Energy Intelligence Committee (JAEIC) de décembre 1960, publié mardi par les Archives nationales en matière de sécurité, est le premier et le seul rapport connu des services de renseignement américains à affirmer explicitement et sans équivoque que l’installation nucléaire israélienne de Dimona comprenait une usine de retraitement pour la production de plutonium et qu’elle était liée à la fabrication d’armes.
Les renseignements américains ultérieurs ont traité la question du retraitement comme non résolue jusqu'à la fin des années 1960, lorsqu'Israël a atteint le seuil de la capacité d'armement nucléaire et que les États-Unis et Israël ont conclu un accord secret pour s'accommoder de son statut de puissance nucléaire non déclarée.
L’analyse déclassifiée des services de renseignement américains, a révélé que plusieurs sources israéliennes avaient informé l’ambassade américaine en février 1967 qu’Israël « avait achevé ou était sur le point d’achever “ une usine de retraitement à Dimona, et que ” le réacteur de Dimona fonctionnait à plein régime ». En résumé, Israël était à « 6-8 semaines » de la bombe.
Le Bureau du renseignement et de la recherche du Département d’État (INR) a jugé certaines de ces déclarations « plausibles » et a exhorté la prochaine équipe d’inspection en avril 1967 à les étudier.
Il s’agit du premier document connu qui traite de la possibilité qu’Israël ait systématiquement trompé les États-Unis au sujet de Dimona comme d’une affirmation factuelle.
Le rapport de renseignement récemment publié est le dernier d’une série de documents déclassifiés concernant la politique américaine à l’égard du programme d’armes nucléaires israélien.
Israël, qui poursuit une politique d’ambiguïté délibérée au sujet de ses armes nucléaires, posséderait entre 200 et 400 ogives nucléaires dans son arsenal, ce qui en fait le seul détenteur d’armes non conventionnelles en Asie de l’Ouest.
Le régime a cependant refusé d’autoriser les inspections de ses installations nucléaires militaires ou de signer le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), avec le soutien invariable de Washington.