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Mort de Nahel: un couvre-feu n'a pas résolu les protestations en France

Les violences se poursuivent partout en France après le meurtre d'un jeune garçon franco-algérien de 17 ans par la police en banlieue parisienne. (Photo via The Times)

De nouvelles tensions ont été rapportées en Île-de-France et dans plusieurs villes de France, vendredi soir 30 juin, suite à la mort de Nahel, adolescent franco-algérien tué par un policier mardi à Nanterre.

Alors que le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a ordonné l’interdiction de toute circulation, à pieds ou en voiture, entre 22 heures et 6h, ce samedi dans différentes villes, en raison des violences éclatées après la mort d’un mineur de 17 ans, tué mardi dernier par la police en Île-de-France, les citoyens français en colère se sont pourtant rassemblés partout dans le pays pour la quatrième nuit consécutive. 

Gérald Darmanin a demandé aux préfets l’arrêt des bus et tramways dans toute la France à partir de 21h, après trois nuits de protestations urbaines dans tout le pays, a indiqué le ministère de l’Intérieur. Néanmoins, de nombreuses villes et cités françaises ont à nouveau sombré dans le chaos le vendredi soir 30 juin.

Le ministère français de l’Intérieur avait annoncé la mobilisation des 45 000 policiers et gendarmes pour la nuit de vendredi à samedi. À ces effectifs, en légère hausse par rapport à jeudi soir, s'ajoutent le déploiement de blindés de la gendarmerie et des unités d'élite comme le GIGN pour réduire les tensions urbaines dans la nuit précédente. Selon le bilan publié par le gouvernement, 492 bâtiments ont été détruits, 2 000 véhicules brûlés et des dizaines de magasins pillés et ce, en dépit de l'arrestation de près de 900 personnes.

Depuis Mantes-la-Jolie (Yvelines) où le ministre de l'Intérieur a rendu visite aux forces de l'ordre, celui-ci a fait état de l’interpellation des 471 personnes, contre 875 la veille.

Vendredi matin, des sources proches de l’Elysée avaient indiqué la tenue d’une nouvelle cellule de crise, présidée par Emmanuel Macron. Lors de cette réunion, Il s'est dit prêt à adapter le dispositif de maintien de l'ordre « sans tabou ».

Vendredi, dès l'après-midi, des incidents épars ont éclaté, à Rosny-sous-Bois et dans un centre commercial à Créteil, près de Paris,

Selon des sources médiatiques, les autres villes dont Strasbourg et Marseille, Lyon,  Grenoble et Saint-Etienne, ont été secoués par des heurts entre les protestataires et les forces de sécurité.  

Mais Le Figaro, se référant à la préfecture de police de Paris, a rapporté qu’« à 2 heures du matin, 120 personnes avaient été interpellées en région parisienne ».

Un policier de haut rang, interrogé par le journal, fait part « d'une situation meilleure que la veille à Paris, mais qui reste tendue, alors que le début de soirée a été marqué par un rassemblement place de la Concorde et des débordements à Châtelet, ou encore dans le 13e arrondissement de la capitale ».

Nahel, conducteur de 17 ans, a été abattu dans la matinée du mardi 27 juin à Nanterre par un policier qui a fait usage de son arme, le soupçonnant de tenter de s’échapper. Sa mort a suscité la grogne générale et des violences urbaines se sont peu à peu propagées partout en France. 

Le président français, Emmanuel Macron qui a écourté son séjour à Bruxelles où il participait à un sommet européen, a déclaré lors d'une deuxième cellule interministérielle de crise qu'il y avait une instrumentalisation inacceptable de la mort d'un adolescent que nous déplorons tous [surtout] que la période devrait être au recueillement et au respect.

« Face à cela, je condamne avec la plus grande fermeté toutes celles et ceux qui utilisent cette situation et ce moment pour essayer de créer le désordre et attaquer nos institutions. Ils portent une responsabilité de fait accablante. Et je [les] condamne avec la plus grande fermeté, nous les condamnons toutes, ces violences pures et injustifiables qui n'ont aucune légitimité », a-t-il poursuivi.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV